A la rencontre de la nouvelle vague du paracyclisme : le bon départ de Fin Graham en 2022

En cette année post-paralympique, et après deux manches de la Coupe du Monde Route Paracyclisme UCI, nous partons à la rencontre de représentants de la nouvelle génération de paracyclistes qui s'imposent au plus haut niveau.

Aujourd'hui, nous nous entretenons avec le Britannique Fin Graham (23 ans), inarrêtable jusqu’à présent en 2022, avec des victoires dans toutes les épreuves de Coupe du Monde UCI auxquelles il a participé. « Mais mes trois meilleures performances en C1-C3 sont définitivement mes trois courses des Jeux Paralympiques de Tokyo, nous dit-il. Etablir le record du monde dans la poursuite de 3 kilomètres, puis remporter l'argent dans cette épreuve, c'était incroyable. Ensuite, bien que j'aie terminé quatrième du contre-la-montre individuel, j'étais à moins de trois secondes d'une médaille. J'étais content de la façon dont j'ai roulé, car le chrono n'est pas mon événement préféré. Une autre place de deuxième dans la course en ligne était une belle manière de terminer cette expérience incroyable. Tout s'est bien agencé, j'étais dans la forme de ma vie et j'ai dépassé mes propres attentes quant à la façon dont j'allais m'en sortir pendant les trois semaines ! »

Pouvez-vous nous parler de votre handicap ?

Fin Graham (F.G.) : Je suis né avec un pied bot bilatéral sévère, une anomalie sous le genou. A 13 semaines, j'ai subi une opération pour essayer de la corriger, mais ça a seulement eu un petit effet au pied gauche, au point de ne plus avoir besoin d'orthèses (attelle).

J'ai aussi des quantités très limitées de muscles du mollet dans les deux jambes. Les kinés ont toujours soupçonné qu'il pouvait y avoir autre chose en plus de mes pieds bots, et quand je me suis lancé dans paracyclisme, j'ai fait d’autres examens avec des neurologues, qui ont découvert que j'avais une amyotrophie spinale avec une atteinte des membres inférieurs.

Quelles difficultés cela vous a-t-il posé ?

F.G. : J'ai reçu une très bonne éducation, car mes parents ne m'ont jamais laissé utiliser cela comme excuse ! Ils m'ont beaucoup encouragé à m'impliquer dans tout dès mon plus jeune âge, alors je n'ai pas vraiment rencontré de difficultés à cause de la maladie. Parfois, quand j'étais plus jeune, les gens se moquaient un peu, mais ça ne m'a jamais touché, et j'ai toujours été meilleur que ces gens en sport ! Au fur et à mesure que je grandissais, je mettais plus de pression sur les attelles, ce qui les faisait se casser plus souvent, donc je devais en acheter de nouvelles régulièrement, ce qui était un peu pénible !

Pouvez-vous nous parler de votre éducation ?

F.G. : J’ai grandi dans les Marches écossaises (Scottish Borders), dans un petit village situé près des pistes de mountain bike de Glentress, où j'ai passé beaucoup de temps avec ma famille et mes amis. Quand j'avais huit ans, nous avons déménagé à Strathpeffer dans les Highlands. Strathpeffer est célèbre dans le monde du mountain bike pour le Strathpuffer, une course de 24 heures en plein hiver. J’y ai participé plusieurs fois et quand j'avais 16 ans, je l'ai faite en solo, en roulant pendant 24 heures par moi-même !

Quand as-tu commencé le paracyclisme ?

F.G. : J'ai commencé le paracyclisme parce que j'avais regardé les Jeux Paralympiques de Rio 2016 à la télévision et que je voulais rejoindre ce mouvement, même si je ne savais pas si je serais classable ou non. J'ai envoyé un e-mail à British Cycling demandant quel serait le processus à suivre, et ils m'ont invité à Derby [Angleterre] pour une journée de détection Talent ID (en octobre 2016). J’y ai passé des tests de puissance de six secondes, trois minutes et 12 minutes. Heureusement, ils ont aimé ce qu'ils ont vu et m'ont invité à revenir pour un nouveau test peu de temps après. A partir de là, j'ai intégré l'équipe de la British Cycling Foundation.

Parlez-nous de votre entraînement.

F.G. : Mon entraînement dépend de la phase dans laquelle je me trouve, mais actuellement pour la route, je m'entraîne six jours par semaine en me concentrant sur des séances plus longues pour augmenter le volume. Je ferai également des séances plus courtes et plus intenses pour augmenter ma puissance maximale.

Quels sont vos objectifs pour la saison 2022 ?

F.G. : Devenir Champion du Monde UCI sur la route et sur la piste. Je suis content de la façon dont ma saison a commencé, en remportant les quatre courses de la Coupe du Monde UCI, alors j'attends avec impatience la seconde moitié de la saison.

Quels sont vos objectifs à long terme ?

F.G. : Mon objectif à long terme est de devenir Champion Paralympique.

Avez-vous autre chose à dire à nos lecteurs sur votre parcours en paracyclisme jusqu'à présent ?

F.G. : Toute cette expérience a été incroyable, depuis les deux années que j'ai passées dans l'équipe de la British Cycling Foundation jusqu'à ce que je m’investisse à temps plein fin 2018. Faire partie d'une équipe aussi incroyable a été formidable. Il y a tellement de choses que vous pouvez apprendre des autres, et nous nous poussons constamment à nous améliorer.

Guide succinct des divisions sportives du paracyclisme

C – Cycles (vélos conventionnels avec adaptations mineures)

T – Tricycle (vélos à trois roues)

B – Tandem (athlètes avec déficience visuelle et pilote)

H – Vélo à main

Chaque division est divisée en différentes classes sportives (1 à 5), le nombre le plus bas indiquant une déficience plus importante.