Six semaines seulement après ses derniers Championnats du Monde Route UCI, la coureuse néerlandaise de 31 ans participait à une formation d’une semaine destinée aux Directeurs Sportifs au siège de l’UCI, à Aigle, en Suisse.
Le mois prochain, elle se rendra à un stage d’entraînement de fin de saison avec l’UCI Women’s WorldTeam Team SD Worx, non pas dans la peau d’une athlète, mais dans celle de l’une des Directrices Sportives, aux côtés de Danny Stam, son ancien Directeur Sportif.
« Quand vous êtes athlète, le stage d’entraînement est préparé de A à Z. Maintenant, c’est moi qui dois tout organiser, sourit la triple Championne du Monde UCI (course en ligne et contre-la-montre) et Championne Olympique en 2016 (course en ligne). Je suis plus occupée en cette période que pendant mes années de coureuse. Mais je ne voulais pas m’arrêter trop longtemps. Je suis ravie de commencer ce nouveau chapitre de ma vie et ne voulais pas perdre une seconde. »
84 participants à la formation de l’UCI
Anna van der Breggen était l’une des 84 Directeurs Sportifs présents à cette formation, organisée sur une semaine au Centre Mondial du Cyclisme UCI et conclue le 12 novembre par un examen. Le personnel de l’UCI et du Centre Mondial du Cyclisme UCI, ainsi que des experts externes, ont présenté des modules sur un grand nombre de sujets, parmi lesquels l’administration des équipes, la sécurité des coureurs, les règlements techniques, la lutte contre le dopage, la gouvernance de l’UCI et les instances judiciaires. Des 13 femmes présentes à la formation, six bénéficiaient d’une bourse. Lancé en 2015, ce programme de bourses de UCI a pour objectif d’encourager les femmes à se lancer dans une carrière de Directrice Sportive.
« J’ai beaucoup appris, a confié la championne néerlandaise, déjà infirmière diplômée. Les athlètes ne connaissent pas toutes les règles. Ce n’est pas nécessaire. Après cette formation, je me sens plus compétente et j’ai énormément appris. J’ai apprécié de rencontrer autant de Directeurs Sportifs d’équipes masculines et féminines. »
Ancienne athlète, elle comprend l’importance de ce travail.
« Pour moi, à mes débuts dans le cyclisme, le Directeur Sportif était la personne qui savait tout. J’ai toujours essayé d’être la meilleure pour mon Directeur Sportif. C’est une personne qui vous aide à devenir une bonne coureuse. »
La Néerlandaise donnera des conseils à des femmes qui étaient ses coéquipières la saison dernière. Une situation qui présente des avantages et des inconvénients.
« Je les connais très bien. Je les connais comme coureuses mais également comme personnes. J’ai passé toute ma carrière sportive avec certaines d’entre elles, comme Amy (Pieters). Je comprends qu’elles pourraient trouver la situation bizarre. J’ai posé la question à Amy et Christine (Majerus) avant d’accepter, et elles m’ont dit de ne pas hésiter ! Je vais les aider, mais je ne leur dirai certainement pas comment faire ! Ce sera plus facile avec les membres plus jeunes de l’équipe. Mais je sais qu’elles me font confiance et qu’elles me diront si quelque chose ne va pas.
« J’imagine que ce sera difficile si je dois dire quelque chose de négatif... mais je laisserai Danny le faire ! »
Heureuse de ses choix
Anna van der Breggen respire la sérénité et l’assurance, elle qui a choisi de prendre sa retraite sportive au sommet d’une carrière qui l’a vue remporter trois médailles olympiques, neuf médailles aux Championnats du Monde UCI et un nombre incalculable de victoires sur l’UCI Women’s WorldTour, notamment le général en 2017.
« C’est une décision que j’ai prise. Je viendrai avec mon vélo aux stages d’entraînement et je monterai dans la voiture quand je fatigue. Je pense que ce sera un soulagement, notamment quand elles devront remonter en selle et continuer à rouler, encore et encore...
« Le cyclisme a été une très belle partie de ma vie. Il m’a aidé à grandir. Je ne suis plus du tout la même personne qu’à mes débuts. J’ai plus confiance en moi et je suis contente des décisions que j’ai prises. »
La Néerlandaise n’arrive pas à nommer un unique moment fort de sa carrière... sa 9e place au Tour of Flanders for Women au début de sa carrière était aussi satisfaisante et passionnante que ses victoires quelques années plus tard avec le statut de championne cycliste.
« C’est important de s’épanouir dans ce que vous faites. Je ressentais énormément de pression et d’attentes de la part des médias et des équipes, mais j’ai appris que ça faisait partie de la vie d’athlète de haut niveau. Il faut l’accepter et être heureuse. »
Elle espère montrer la voie à ses coureuses pour trouver ce bonheur et cette sérénité.
« Vous devez connaître les coureuses et savoir trouver les mots justes. La préparation mentale est aussi importante que la préparation physique. Chaque personne est différente, et c’est notre travail d’en faire une équipe. C’est une grande responsabilité et je remplirai mon rôle du mieux que je peux ! »