BMX Freestyle : continuer à s’entraîner grâce au « home trainer » de Sietse van Berkel

Sietse van Berkel est un athlète de BMX Freestyle Flatland professionnel venant d’Utrecht, aux Pays-Bas. Le Néerlandais a récemment conçu un dispositif pour aider ses semblables à pratiquer des figures dans leur salon. Comment ça marche ? Peut-on le fabriquer soi-même ? L’athlète-constructeur nous donne ses explications.

« L’idée derrière ce  ̎home trainer BMX ̎ était de l’utiliser dans des séminaires de BMX, explique Sietse van Berkel. C’était pour permettre aux enfants de découvrir le point d’équilibre sur certaines figures où on avance sur une roue, comme le manual, le hang 5, etc. »

Le projet qui avait mûri pendant plusieurs mois s’est concrétisé à l’occasion d’un atelier donné par Van Berkel dans une école il y a quelques semaines (avant que la pandémie de Covid-19 ne frappe les Pays-Bas). Comme il pleuvait, il avait dû donner sa leçon intitulée « BMX Experience » dans la salle de classe.

« Alors j’ai construit ce home trainer BMX avec des bouts de bois et ajouté une sangle au vélo pour assurer la sécurité des enfants, qu’ils ne tombent pas en arrière pendant un manual. Les enfants étaient super enthousiastes. »

Cette expérience réussie lui a montré que son dispositif pouvait être l’outil parfait pour reproduire des figures de BMX Freestyle dans de petits espaces tels qu’un salon, pour les athlètes en quarantaine. Van Berkel a réalisé une vidéo de démonstration qui montre qu’il est possible de continuer à « rouler » même quand on est coincé à la maison !

Trouver le point d’équilibre

Le coureurs peuvent bloquer soit leur roues avant soit leur roue arrière dans le home trainer, ce qui leur offre un point de sécurité fixe pour apprendre et pratiquer différentes figures.

« Celui qu’on peut voir dans la vidéo est fait pour les BMX sans pegs, explique Van Berkel. Il est un peu plus large, pour que les boulons de l’essieu mâle reposent sur le bois. Avec des pegs, c’est beaucoup plus facile évidemment. Pour l’instant, j’ai seulement essayé les figures qu’on peut voir dans la vidéo : manual, hang 5, whiplash, hitchhiker et nose manual. Mais j’ai déjà vu des riders sortir d’autres tricks et combinaisons qui claquent. »

Avec le home trainer de Van Berkel, le pneu arrière ne touche pas le sol, ce qui permet au pédalier de tourner vers l’avant ou vers l’arrière pour créer des sensations plus proches de la réalité.

« Certaines figures sont plus proches que d’autres de ce qu’on fait dans un vrai run, explique-t-il. Je pense que ça aide pour trouver le bon point d’équilibre dans certains cas, comme le nose manual, puisqu’on a la bascule avant-arrière, mais pas vraiment gauche-droite. »

Une invention qui fait le tour du monde

Après avoir reçu des réponses très positives à sa vidéo, Van Berkel a mis en ligne les plans de fabrication de son dispositif. L’effet boule de neige et l’enthousiasme des passionnés à travers le monde ont fait le reste : il reçoit désormais des photos et vidéos de cyclistes qui ont construit leur propre home trainer, « ce qui est vraiment cool », se réjouit-il.

« Tout ce dont on a besoin, ce sont des morceaux de bois, de longues vis, une perceuse électrique et une scie. Il n’est absolument pas obligatoire d’avoir des encoches rondes. Tant qu’il y a une encoche pour mettre les pegs ou l’essieu, ça devrait bien fonctionner. »

Le pro du BMX Freestyle est passé à l’étape suivante en assemblant des « kits de construction » pour les athlètes qui n’auraient pas accès aux matériaux de base pour construire leur propre home trainer.

« Certains coureurs autrichiens et espagnols, qui sont en confinement strict, m’ont dit qu’ils n’avaient pas pu construire leur appareil. J’ai donc fait des kits de construction que je leur ai envoyés, pour qu’ils puissent le construire chez eux simplement avec une perceuse électrique ou un tournevis. »

D’autres ont rassemblé tout le nécessaire et Van Berkel a reçu des photos et des vidéos de « son » home trainer depuis la Colombie, le Ghana, le Japon, les Etats-Unis, la France, l’Italie, l’Espagne, l’Indonésie, les Philippines, la Russie…

« Ah ah, c’est énorme, s’exclame-t-il. J’ai fait une petite galerie sur Insta avec des home trainers du monde entier. Beaucoup de monde voit ça sur Facebook et Instagram, donc on va voir. J’espère que ça aide pas mal de coureurs maintenant, et peut-être que ça servira aussi après cette période mouvementée pour travailler les figures !

« J’ai vu des gens faire des around-the-world, whiplashes, scuffs, pivots... J’ai parlé à des coureurs qui veulent faire des stemlashes, des kickflips et d’autres figures difficiles. C’est presque comme le BMX Freestyle  ̎normal ̎ : tout est possible ! »

Aux Pays-Bas, Sietse van Berkel n’est pas confiné chez lui et peut encore sortir à l’occasion pour s’entraîner en plein air. Avec l’annulation des événements, séminaires et autres projets auxquels il participe, il vit sur ses économies et utilise son temps libre pour aider d’autres athlètes à poursuivre la pratique du sport qu’ils aiment en attendant de retrouver une vie normale.

Tous ceux qui sont intéressés par son « home trainer BMX » peuvent contacter Sietse van Berkel par message privé sur Instagram ou par e-mail : [email protected].