BMX Racing : les Champions Olympiques en titre en lice à Tokyo 2020

Des titres olympiques de BMX Racing seront décernés pour la quatrième fois la semaine prochaine, à l’Ariake Urban Sports Park de Tokyo (Japon), 13 ans après l’entrée de la discipline dans le programme des JO, à Pékin (Chine).

La Française Anne-Caroline Chausson avait été la première spécialiste du BMX Racing à remporter une médaille d'or olympique. C'était en 2008, lorsqu’elle avait réalisé un temps de 35,976 secondes pour s'adjuger le titre. Certains se souviendront que la favorite Shanaze Reade avait chuté dans le dernier virage alors qu'elle tentait un dépassement pour prendre la tête. La Britannique avait dû attendre quatre ans pour tenter de réaliser son rêve olympique, chez elle, à Londres.

Le Letton Maris Strombergs était lui devenu un héros dans son pays après avoir remporté en Chine le premier titre olympique masculin de la discipline, alors qu'il portait le numéro 1 sur sa plaque de cadre. Il est facile de faire un bond dans le temps vers les Jeux de Londres 2012 en mettant de côté le processus de qualification, mais en réalité ce cycle de quatre ans est une période très stressante pour les coureurs. Cela n'avait pas empêché Strombergs de se qualifier pour les Jeux, de se hisser en finale et de devenir à nouveau Champion Olympique. De son côté, la Colombienne Mariana Pajón s’était imposée chez les femmes sur une piste légèrement plus longue qu'à Pékin. Elle avait réalisé le temps de 37,706 secondes en finale. En terminant 6e, Shanaze Reade n’était pas parvenue à réaliser son rêve olympique.

L'excitation était à son comble à Rio en 2016 pour la troisième apparition du BMX Racing sur la scène olympique. Dans l’intervalle, la discipline dans son ensemble (s’agissant de l’entraînement et du niveau requis pour se qualifier) avait atteint un niveau sans précédent. Encore une fois, les tribunes étaient bondées, et le monde entier avait le regard fixé sur le portillon de départ. Comme à Londres, Mariana Pajón a triomphé, imposant son statut de star en Colombie. Son temps à Rio : 34,093 secondes. La Colombienne s'est qualifiée pour ses troisièmes Jeux Olympiques à Tokyo et pourrait réaliser la passe de trois.

L'Américain Connor Fields, qui disputait ses deuxièmes JO à Rio, avait donné aux fans américains ce qu'ils désiraient en remportant la médaille d'or.

Certains coureurs qui avaient l'intention de raccrocher en 2020 ont choisi de continuer un an de plus pour être en mesure de participer aux Jeux Olympiques reportés à 2021, qui verront la participation de 24 hommes et autant de femmes.

Côté masculin, la France et les Pays-Bas envoient tous deux trois de leur meilleurs spécialistes du BMX Racing. Sylvain André, Romain Mahieu et Joris Daudet étant tous en très bonne condition, les Français ont trois bonnes chances de rentrer en finale.

Avec l’ancien Champion du Monde BMX UCI Elite (2015) Niek Kimmann, qui s’est entraîné au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI cette année, et le Champion du Monde UCI en titre Twan van Gendt, les Pays-Bas présentent aussi de solides pourvoyeurs de médailles. Van Gendt a fait construire une réplique de la première ligne droite de la piste de Tokyo avec une porte et une rampe de départ de huit mètres. Le Néerlandais a ainsi non seulement pu s'entraîner quotidiennement sur ce secteur clé, mais il a aussi pu expérimenter différents braquets sur le BMX qu'il utilisera au Japon. Cela changera-t-il la donne ? Quoiqu'il en soit, il sera difficile de battre Connor Fields. L'Américain sait parfaitement quand enfoncer le clou, et son expérience (deux finales olympiques) pourrait être un sérieux avantage.

Mais le BMX étant ce qu’il est, beaucoup de choses peuvent arriver. Ce serait une erreur d’ignorer David Graf. Le Suisse, qui a récemment annoncé sa retraite pour cette année, vient de remporter une manche de la Coupe du Monde BMX Supercross UCI à Vérone (Italie). Ce sera sa dernière chance de décrocher l'or, et il rêve évidemment d’arrêter sa carrière sur un titre.

Le Britannique Kye Whyte pourrait très bien être dans la forme de sa vie et s’avérer imbattable. Carlos Ramirez (COL) pourrait aussi se transcender et illuminer l’événement, lui qui a montré qu’il savait être l’auteur de spectaculaires remontées. Et Exequiel Torres (ARG) pourrait se montrer à la hauteur, lui qui a remporté le titre de Champion du Monde BMX UCI chez les Juniors en 2015.

Difficile de dégager une favorite dans la catégorie Femmes, même si les chances d'Alise Willoughby de ramener l’or chez elle aux Etats-Unis semblent élevées. L'Américaine, habituée à commettre quelques faux-pas par le passé – même lorsqu’elle était en tête de courses importantes –, paraît avoir mûri et appris de ses erreurs. Ses jambes, ses bras et sa tête sont sons doute prêts comme jamais auparavant.

Mais il y a certainement d'autres participantes qui lisant ces lignes pourraient se dire : « Et moi alors ? » La Néerlandaise Laura Smulders fait incontestablement partie des prétendantes, au même titre que l'Américaine Felicia Stancil, qui a battu plusieurs fois Willoughby. Pourquoi ne pas répéter cet exploit lors de la finale des Jeux Olympiques ?

L'Australienne Saya Sakakibara pourra-t-elle réaliser la course de sa vie ? La Suissesse Zoë Claessens, Championne d'Europe UEC 2021 et stagiaire au CMC UCI, est-elle prête pour une médaille à son jeune âge ? Pajón va-t-elle décrocher sa troisième médaille olympique à Tokyo ? Avec d'autres concurrentes de haut niveau comme la Française Axelle Etienne, la Russe Natalia Afremova ou la Britannique Bethany Shriever, les places vaudront chères pour le top 8 et les médailles olympiques.

Dénouement les 29 et 30 juillet à l’Ariake Urban Sports Park de Tokyo !