Mountain bike : Une Brésilienne vise les Jeux de Rio 2016

Parcourez les résultats de la Coupe du Monde Mountain Bike UCI présentée par Shimano du week-end dernier et vous verrez qu’une certaine Brésilienne, Raiza Goulao-Henrique, occupe la 34e place parmi les 78 athlètes au départ.

Rien de fracassant à première vue. Sauf que cette jeune ambitieuse de 24 ans rêve de représenter son pays aux JO de Rio 2016. Pour parvenir à ses fins, elle s’y consacre tout entière – physiquement et financièrement. Elle en est à sa deuxième année en Elite, et elle a décidé de passer une grande partie de la saison en Europe, ce qui est loin d’être facile.

« C’est plus difficile pour moi d’obtenir les points qualificatifs étant donné le nombre et le niveau des autres athlètes. Mais j’ai décidé de ne pas me limiter à courir après les points dans des courses inférieures où les circuits ne sont pas difficiles et le niveau n’est pas élevé. J’ai pris le risque de m’engager dans des courses de haut niveau, là où se trouvent mes adversaires potentiels de Rio 2016. »

L’objectif de Rio est né après son deuxième titre panaméricain chez les Moins de 23 ans en 2013.

« Je me suis dit que si je continuais à travailler dur avec mon entraîneur, Cadu Polazzo, et m’y consacrais totalement, j’aurais une chance de me qualifier. J’en rêvais. Maintenant, je me couche, me réveille et m’entraîne tous les jours avec pour objectif de réaliser ce rêve. »

Sa campagne a débuté de la meilleure des manières avec plusieurs places dans le top 10 de différentes compétitions européennes. Elle s’alignera sur cinq manches de la Coupe du Monde Mountain Bike UCI présentée par Shimano mais manquera la manche suisse qui se déroulera pendant les Jeux Panaméricains de Toronto (Canada).

« Ma seule crainte lorsque j’ai pris le décision de courir en Europe était de finir dans la peau de la Brésilienne aventureuse au lieu d’être une athlète compétitive.»

Mais les résultats commencent à arriver. J’ai toujours su que je devais courir hors du Brésil pour m’améliorer et gagner des points. »

Quelle différence avec son quotidien à Perenopolos, une petite ville de l’Etat de Goiás où la vie est calme, sans trafic, et où elle peut profiter des innombrables sentiers autour de chez elle, de la montagne et des deux circuits de cross-country qu’elle a conçu !

« Je ne veux pas abandonner ma ville natale où j’ai une vie équilibrée, mais j’envisage d’avoir une base au Brésil et une en Europe. Ce n’est pas facile, surtout économiquement, mais je continue dans ce sens. »

Elle a fait de Kleve, en Allemagne, sa base sur le Vieux Continent grâce à l’entraîneur et manager de mountain bike de renom  Leo Van Zeeland et sa famille, qui ont ouvert leur maison à la jeune Brésilienne.

Le Brésil n’est pas particulièrement connu dans le monde du mountain bike féminin. Alors comment Raiza Goulao-Henrique en est-elle venue à choisir cette spécialité du cyclisme ?

« J’ai commencé le mountain bike comme un hobby à la fin de l’année 2009. A l’époque, je tenais un petit café dans ma ville natale et je pouvais jongler entre le travail, l’Université et les sorties à vélo. Ce qui m’a plu au début c’était de me sentir libre et d’être au milieu de la nature. Mais j’ai vite réalisé qu’il n’y avait pas que cela. J’éprouvais beaucoup de plaisir à me fixer des défis et à progresser rapidement. »

Seul un athlète de mountain bike peut parler des beautés de sa spécialité comme elle le fait :

Cette saison, elle travaille ses départs et sa puissance dans les sections en côte. Elle affirme que son troisième point faible réside dans le fait d’être trop sévère avec elle-même. Ses nerfs peuvent aussi influer sur ses résultats : « Je n’y peux rien. Je commence à devenir anxieuse la veille des courses, mais j’essaie toujours de me détendre et de profiter. Ça m’aide aussi d’aller à l’église avant les compétitions. Même quand je ne comprends pas la langue, j’y trouve de la quiétude. Mais être nerveuse fait partie de moi. »

Le sport qu’elle a choisi l’a aidée à développer sa force mentale, apprendre l’humilité et gagner en indépendance en voyageant seule à travers le monde.

Une qualification aux Jeux de Rio 2016 serait une reconnaissance de ses efforts, et elle l’espère, le coup d’envoi d’une longue carrière internationale. Mais elle ne manque pas de rajouter, rapidement : « Comprenez-moi bien, je ne parle pas de médaille olympique, mais si je décroche une place pour courir à Rio, je veux avoir le niveau de mes adversaires et rendre fier mon public. »

Raiza Goulao-Henrique s’alignera à Albstadt (Allemagne) ce week-end à l’occasion de la deuxième manche de cross-country olympique de la Coupe du Monde Mountain Bike UCI présentée par Shimano.