Centre Mondial du Cyclisme UCI : la WCC Team se frotte déjà au gratin mondial

Il y a trois mois, les huit membres de la WCC Team, l’équipe du Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI, ne se connaissaient pas.

Aujourd’hui, en plus d’être membres de la même Equipe Continentale Femmes UCI, elles font partie de ce qui peut ressembler à une famille. Elles viennent de huit pays et présentent des parcours radicalement différents, mais au cours des derniers mois, elles ont partagé des expériences inoubliables au fil de leur découverte de la compétition cycliste à haut niveau.

Les jeunes membres de la WCC Team du CMC UCI ont tout juste eu le temps de défaire leurs bagages à leur arrivée en Aigle, en Suisse, qu’elles devaient déjà mettre le cap sur l’Espagne pour leur premier stage de cohésion d’équipe, début mars. Leur programme prévoyait ensuite des courses en Espagne et en France pratiquement tous les week-ends.

En commençant par des courses régionales en Espagne, puis en passant aux épreuves UCI de Classe 1 et même par une course de l’UCI Women’s WorldTour, la courbe d’apprentissage des coureuses a été des plus pentues.

Les temps forts de cette aventure ont été des victoires au niveau régional, des échappées couronnées de succès, les premiers points UCI de la Colombienne Natalia Franco (pour sa place dans le top 20 de la Durango Emakumeen Saria, une épreuve de Classe 1) et la cohabitation à l’hôtel avec certaines de leurs modèles et héroïnes (même si elles sont pour l’instant trop timides pour les aborder). L’équipe a également connu son lot de déceptions : quelques abandons, des crises d’asthme, des chutes…

Toutes ces embûches, qui font partie de la vie d’une cycliste, leur ont permis de réaliser d’énormes progrès selon leur entraîneure, Cristina San Emeterio.

« Elles ont beaucoup progressé. Notre objectif était d’apprendre et de progresser, ce qu’elles ont fait. Nous avons tiré des enseignements de chaque course. Sur les courses par étapes, j’ai expliqué qu’il était normal de ressentir de la fatigue. Je leur ai dit que cela ne devait pas les empêcher d’attaquer, même si elles devaient se faire reprendre. Si, au départ, on se dit que ce n’est pas possible, alors on n’apprend jamais. »

Cristina San Emeterio ne cachait pas son plaisir d’avoir vu ses protégées monter en puissance au fil des cinq étapes du Bretagne Ladies Tour Ceratizit (France). Dans un autre registre, elle se félicite que la WCC Team ait été la table la plus animée lors des dîners aux restaurants des hôtels.

« Elles se respectent mutuellement, mais il y a aussi beaucoup de rigolade et de blagues. D’autres équipes m’ont fait remarquer la bonne ambiance qui règne au sein de notre équipe. Et c’est une réalité.

« Elles vivent vraiment ensemble, et l’équipe fonctionne bien. Quand Natalia a remporté ses premiers points UCI, tout le monde était ravi car c’était le fruit d’un travail d’équipe. »

L’un des temps forts du début de saison a incontestablement été la toute première participation des jeunes femmes à une épreuve de l’UCI Women’s WorldTour, en l’occurrence la Vuelta a Burgos Feminas. La WCC Team a appris une semaine à peine avant le départ qu’elle bénéficiait d’une invitation pour cette course de la catégorie phare.

« C’était un autre niveau, mais notre priorité, c’était d’apprendre, pas de gagner, explique Cristina San Emeterio. Je leur ai dit de s’enrichir au contact des UCI Women’s WorldTeams et de se battre avec les autres Équipes Continentales Femmes UCI. »

De retour pour un bloc d’entraînement au CMC UCI, à Aigle, les coureuses vont désormais travailler sur les faiblesses détectées par leurs entraîneurs lors des courses. La saison est encore longue, et nous parlerons de nouveau de la suite de l’aventure des membres de la WCC Team.

La WCC Team :

Natalia Franco (Colombie), 25 ans

Selam Amha Gerefiel (Ethiopie), 24 ans

Veronika Jandova (République tchèque), 20 ans

Yumi Kajihara (Japon), 25 ans

Dziyana Lebedz (Biélorussie), 19 ans

Maude Le Roux (Afrique du Sud), 25 ans

Luciana Roland (Argentine), 26 ans

Elina Tasane (Estonie), 18 ans

Crédit photo: Bruno Lavit