Parallèlement au camp de paracyclisme, quatorze personnes ont suivi un cours pour Classificateurs Nationaux, tandis que huit autres participants ont suivi un module de classification dans le cadre du certificat d'entraîneur de niveau 2 du CMC UCI.
Quatorze athlètes de neuf pays ont passé six jours à améliorer leurs compétences sur piste sur le vélodrome du Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI à Aigle, en Suisse. Si certains avaient déjà participé à des compétitions internationales, pour d'autres, c'était une première sur la piste et une révélation.
La Kenyane malvoyante Juliet Muema et sa pilote Megan Ambasa roulent ensemble depuis deux ans et demi, mais n'avaient jamais mis les pieds dans un vélodrome avant d'arriver en Suisse pour le camp d'entraînement.
"L'année dernière, nous nous sommes qualifiées pour les Jeux du Commonwealth, mais si nous y étions allées, cela aurait été avec zéro entraînement, zéro expérience", explique Juliet Muema, qui a déjà participé à la Coupe du monde de paracyclisme sur route UCI. "Au Kenya, nous sortons sur les routes principales mais le défi est qu'elles ne sont pas bien équipées en pistes cyclables. Les routes sont effrayantes !"
Sa pilote poursuit : "Nous avons beaucoup appris cette semaine et maintenant nous serons confiantes pour nous lancer et essayer de rouler dans des compétitions sur piste".
Leur entraîneur pour la semaine, le Canadien Stephen Burke, ne pouvait pas être plus fier du tandem kényan : "Megan est l'une des jeunes pilotes les plus impressionnantes que j'ai jamais vues. Elle n'a pas peur. Elles font partie de la ligne d'allure maintenant, et tirent sur les rotations. Vous ne croiriez jamais qu'elles étaient si peu expérimentées il y a quelques jours à peine".
Son respect s'étend à tous les athlètes de son camp : "La moitié d'entre eux n'avaient jamais été sur une piste auparavant. Je dirais qu'ils se sont tous améliorés de 200 %. Ils sont passés de l'état de peur et d'inquiétude à celui d'un groupe d'entraînement efficace. D'autres, qui avaient déjà participé aux Jeux asiatiques ou aux Championnats du Monde Piste Paracyclisme UCI, se sont également améliorés considérablement.
"Nous avons travaillé sur les compétences et avons également fait des entraînements à forte demande. Ils ont fait deux séances de piste par jour. C'est beaucoup. J'ai donc dû faire attention à la fatigue et au niveau de stress des athlètes. Cette semaine a été fantastique. Ils se sont soutenus mutuellement, plutôt que de s'entraîner en tant que coureurs individuels et en tant que nations. Je suis vraiment fier de cela".
Les participants au camp comprenaient deux tandems féminins - du Kenya et de Finlande -, deux tandems masculins - de Thaïlande et de Panama - ainsi que des athlètes C2-5 d'Estonie, des Philippines, du Brésil, d'Iran et d'Irlande.
Le Coordinateur Paracyclisme de l'UCI, Todd Fraser, a déclaré : "Notre objectif était de nous concentrer sur les athlètes en développement, en particulier les femmes, et ceux qui ne disposent pas d'installations facilement accessibles et des ressources nécessaires dans leurs pays respectifs pour les aider à progresser. Nous avons déjà vu certains de ces athlètes lors d'événements majeurs de l'UCI et nous espérons en voir davantage à l'avenir.
"À 18 mois des Jeux Paralympiques de Paris 2024, nous avons l'intention d'organiser d'autres camps à l'avenir."
Entraînement pour les Classifications Nationales
La même semaine, le CMC de l'UCI a également organisé un cours pour les Classificateurs Nationaux, qui sont chargés de grouper les athlètes dans différentes classes sportives en fonction du type et du degré de leur handicap. Organisé pour la première fois au siège de l'UCI, le cours a vu la participation de quatorze personnes de onze pays.
Parmi les participants, on retrouvait notamment le Tchèque Jiří Ježek, qui s'est retiré de la compétition internationale de paracyclisme en 2017 avec six titres paralympiques et six titres mondiaux UCI à son actif, ainsi que quatre victoires au classement général de la Coupe du Monde Route Paracyclisme UCI. Membre de la commission inaugurale des athlètes de l'UCI de 2011 à 2013, il est désormais membre bénévole de la commission paracyclisme de la Fédération Tchèque de Cyclisme.
L'athlète classé C4 veut utiliser son expérience de prothésiste et de paracycliste pour aider le processus de classification dans son pays : "Nous avons une grande communauté de paracyclistes nationaux en République tchèque, mais aucun classificateur dédié spécifiquement au paracyclisme," explique-t-il. "La classification est une partie très importante du paracyclisme et j'espère vraiment que certaines des personnes qui suivent ce cours s'engageront pour devenir des Classificateurs Internationaux à l'avenir."
Fasciné par les aspects techniques de la classification et les adaptations des vélos, il pense également que ses 25 années de cyclisme de compétition l'aideront "à comprendre le processus de classification du point de vue du coureur."
Trois experts des États-Unis et d'Australie ont donné le cours de Classification Nationale, qui comprenait des sessions théoriques couplées à des expériences pratiques et à l'observation des athlètes sur le camp d'entraînement paracycliste.
Pour la première fois, les entraîneurs du cours d'entraînement de niveau 2 de l'UCI CMCC (6-18 février) ont également suivi un module axé sur la classification.
Guide succinct des divisions sportives du paracyclisme
C – Cycles (vélos conventionnels avec adaptations mineures)
T – Tricycle (vélos à trois roues)
B – Tandem (athlètes avec déficience visuelle et pilote)
H – Vélo à main
Chaque division est divisée en différentes classes sportives, le nombre le plus bas indiquant une déficience plus importante.