Championnats du Monde Cyclisme en salle UCI 2022 : retour en Belgique

La Belgique est l'une des plus petites grandes nations du cyclisme en salle, et tout au long des quelque 90 ans d'histoire des championnats internationaux majeurs de cycle-ball et de cyclisme artistique, seuls six Championnats du Monde UCI ont eu lieu dans la pays.

Mais la septième édition de l’événement, qui aura lieu le week-end prochain à Gand (4-6 novembre), sera la deuxième en l'espace de cinq ans seulement, à se dérouler dans le plat pays après une absence de plus de 30 ans, depuis l’édition organisée à Genk en 1986.

Les espoirs de top 10 à domicile

Au sein de la délégation belge, c’est Tatika Bovendaerde qui a les meilleurs chances de se hisser dans le top 10 à Gand le week-end prochain. Elle est la représentante belge la plus expérimentée, 17 ans après sa première participation aux Championnats du Monde UCI, en 2005. Bovendaerde n’a jamais manqué une édition jusqu’en 2019. Les neuvièmes places décrochées en 2011 et 2012 ont été ses meilleurs classements lors de ses quinze apparitions aux Championnats du Monde UCI. Après la pandémie de Covid-19, Tatika a manqué l'édition 2021 et fait maintenant son retour, à domicile, en tant que tête de série numéro 9, après avoir donné naissance à un enfant plus tôt cette année.

Damen et Dirikx tirent leur révérence

Pendant ce temps, Brecht Damen et Niels Dirikx disputeront à Gand leurs derniers Championnats du Monde UCI. L'exceptionnelle équipe belge de cycle-ball originaire de Beringen a en effet annoncé sa retraite. Après 21 ans de compétition, dont 17 saisons en première division belge, il est temps pour eux de passer à autre chose, estiment les deux amis âgés de 33 ans. Ces deuxièmes Mondiaux UCI à domicile après ceux de Liège en 2018 semblent être le moment idéal pour faire leurs adieux.

« En 2021, j'avais déjà décidé que ce ne serait plus très long , déclare Niels Dirikx. Le plaisir du cycle-ball est toujours là, mais les nombreux sacrifices que nous devons faire pour être au plus haut niveau ne compensent plus cela. » Dirikx apprécie désormais de passer plus de temps à l’extérieur sur son vélo de course.

Un autre problème s'est posé au cours des dix dernières années : le manque de concurrence à haut niveau dans leur propre pays. « Nous avons eu des kilomètres d'avance sur les autres (en Belgique) depuis longtemps », explique Brecht Damen. Cela les a même amenés à parcourir 100 km à vélo pour se rendre à un match de championnat afin de se sentir stimulés. A l'inverse, il était difficile pour les deux hommes de suivre le rythme des meilleurs mondiaux. « Nous passions régulièrement des heures dans la voiture pour les tournois internationaux et les Coupes du Monde UCI, puis nous perdions sur des scores à deux chiffres quelque part dans un no man's land, juste pour progresser.»

Les septuples Champions de Belgique ont tout de même été récompensés de leurs efforts. « Notre premier titre belge, en 2013, a été l'un des meilleurs moments », reconnaît Dirikx se remémorant leur âpre bataille contre la meilleure équipe de Gand. Un autre temps fort fut leur quatrième place aux Championnats du Monde UCI 2018 dans leur propre pays. Pour leur dernière apparition, ils se donneront une fois de plus à fond : « Nous avons tout donné dans la préparation, disent-ils, reconnaissant que si une médaille est possible, ils pourraient tout aussi bien finir sixième ou septième ».

Les favoris en cycle-ball

Dans la lutte pour le titre de Champion du Monde UCI, le duo belge est attendu dans un rôle d'outsider. Les favoris pour le podium sont les trois médaillés de l'an dernier : les doubles Champions du Monde UCI et vainqueurs sortants Gerhard et Bernd Mlady (Allemagne), les Vice-Champions du Monde UCI Severin et Benjamin Waibel (Suisse), et le duo médaillé de bronze en 2021 composé de Patrick Schnetzer et Stefan Feurstein (Autriche).

La France (Mathias Seyfried et Quentin Seyfried), la République tchèque (Jiri Hrdlicka, qui remplace Jan Havlicek, blessé, et Robert Zvolanek) et la Belgique postulent également pour une place sur le podium, mais auront avant tout à cœur d’éviter la dernière place. Le dernier du tournoi devra en effet affronter le vainqueur de la division B lors du match de relégation.

Les favoris en cyclisme artistique

En cyclisme artistique, les grands favoris pour l'or et l'argent, dans presque toutes les classes, sont allemands. C’est peut-être dans le Quadrille Mixte que la situation est la plus intéressante. Pour l'Allemagne, le quatuor féminin de Mainz-Ebersheim s’alignera pour la première fois. Les Championnes d’Europe Tijem Karatas, Annika Rosenbach, Stella Rosenbach et Milena Schwarz sont en pole position pour le titre. Mais l'équipe suisse de Baar compte dans ses rangs deux anciennes Championnes du Monde UCI : Vanessa Hotz et Stefanie Moos. Avec Flavia Schürmann et Carole Ledergeber, une médaille est à leur portée. Lors de la Finale de la Coupe du Monde UCI, une semaine avant les Championnats du Monde UCI, seul un point séparait les deux équipes.

Dans la classe Femmes Individuelles, les deux participantes allemandes fêteront leurs débuts en Championnats du Monde UCI. Néanmoins, la Championne d'Europe Jana Pfann et sa partenaire de club Ramona Dandl (toutes deux de Bruckmühl) sont les grandes favorites pour le titre. Derrière elles, Alessa Hotz (Suisse) et la médaillée de bronze 2021 Lorena Schneider (Autriche) mènent le peloton de chasse pour les troisième et quatrième places.

Du côté des Paires Open, tout indique une nouvelle victoire allemande. Depuis 1986 et le premier titre mondial décerné par l’UCI dans cette spécialité, a toujours remporté la médaille d’or, et la médaille d’argent ne lui a échappé qu’à quatre reprises. Les quadruples Champions du Monde UCI en titre Serafin Schefold et Max Hanselmann (GER) ont décidé de jouer la carte de la sécurité pour leurs sixièmes Championnats du Monde UCI, en éliminant l’appui tendu renversé et l’appui renversé sur la tête de leur programme afin d'obtenir une plus grande marge de temps.

Ils disposent ainsi d'une avance confortable sur leurs dauphins de l’an dernier Lea-Victoria Styber et Nico Rödiger (GER). Il n'y aura que trois heures entre le tour préliminaire de l'après-midi et le Final 4. Trois autres équipes pourraient bien se qualifier pour la finale : les Autrichiens Katharina Kühne et Marcel Schnetzer, ainsi que les deux paires masculines de Hong Kong (Lim Tsz Hin et Lim Tsz Leung, et Hui Chun Wai et Hui Chun Yin).

Il faut s'attendre à un autre duel allemand pour le titre chez les Paires Femmes. Les Championnes d'Europe Caroline Wurth et Sophie-Marie Wöhrle (GER) veulent enfin revêtir le maillot arc-en-ciel pour leur quatrième tentative après avoir remporté trois médailles d'argent. Pour cela, elles devront s'imposer face aux Championnes du Monde UCI Selina Marquardt et Helen Vordermeier (GER). Wurth et Wöhrle y sont parvenues récemment lors de leurs Championnats Nationaux et à l’occasion de la manche finale de la Coupe du Monde Cyclisme Artistique UCI. Les Autrichiennes Rosa Kopf et Svenja Bachmann visent à nouveau le carré final après deux médailles de bronze successives, tout comme les deux paires suisses composées de Jeannine Graf et Nadine Zuberbühler, et de Sina Bäggli et Julia Hämmerli.

Un autre résultat qu'une victoire du quintuple Champion du Monde UCI Lukas Kohl (GER) serait une sensation chez les Hommes Individuels. Depuis son premier maillot arc-en-ciel décroché en 2016, le détenteur du record du monde est invaincu et enchaîne les scores de 200 points. Marcel Jüngling (GER), Vice-Champion du Monde UCI lors des Championnats du Monde Cyclisme en salle UCI 2019, est tête de série n°3. Il se retrouve souvent à la lutte avec l'Espagnol Emilio Arellano, qui a grandi en Allemagne et a remporté le bronze en 2021.

L’événement débutera vendredi à 9 h 30 et se terminera dimanche après-midi.