Où en sont votre condition et votre préparation ?
Pauline Ferrand-Prévot (P. F.-P.) : Je suis déjà en forme, mais je ne suis pas encore à mon meilleur niveau. L’objectif est d’avoir la meilleure forme pour les Championnats du Monde de Cyclisme UCI en août. À Leogang [Pauline a gagné le cross-country short track (XCC) et a terminé 7e du XCO], je n'étais pas bien. Je le savais déjà quand je m’échauffais sur les rouleaux, je sentais que ce n'était pas ma meilleure journée. J'ai donc essayé d'en tirer le meilleur parti et de prendre la course comme un entraînement. On ne peut pas toujours gagner, et il faut continuer à se battre même quand c’est difficile. C’est frustrant, mais c’est aussi une bonne chose…
Si je ne suis pas au mieux de ma forme mais que je peux quand même être dans le top 5 en Coupe du Monde UCI c'est prometteur !
Nino Schurter (N. S.) : Jusqu'ici tout va bien. J'ai fait la Cape Epic qui m'a donné une bonne base. La longue saison donc je n'ai pas beaucoup couru avant la Coupe du Monde UCI. Mais maintenant c'est parti ! [Et de fait, Nino a remporté sa 34e manche de Coupe du Monde UCI à Lenzerheide.]
Comment la Coupe du Monde UCI vous prépare-t-elle pour les Mondiaux UCI ?
P. F.-P. : Pour moi c'est totalement différent. Il y a beaucoup de Coupes du Monde UCI, mais il n'y a qu'un seul Championnat du Monde UCI, alors tu n'as qu'une seule chance dans l'année d'être le meilleur au monde. J'aime ça parce que c'est un peu plus de pression, mais quand on est Champion du Monde UCI, c'est pour la vie.
N. S. : C'est la même chose à bien des égards. La grande différence pour nous, les athlètes, c'est que nous sommes avec notre équipe de marque tout au long de la saison de la Coupe du Monde UCI, mais aux Championnats du Monde UCI nous courons pour l'équipe nationale.
Chacun de vos maillots arc-en-ciel est-il aussi spécial ?
P. F.-P. : En prenant du recul, je dirais que celui de l'année dernière aux Gets était unique, parce que c'était en France, devant ma famille, et tout le monde m'attendait. Y arriver le grand jour, c’était tellement cool. Pouvoir partager le bonheur avec ma famille était un si beau moment.
N. S. : Chacun des 10 était spécial. Mais le premier en 2009 à Canberra (Australie), pour mon premier Championnat du Monde Élite UCI, et le dernier aux Gets, « la Decima », se démarquent. Cependant, ma plus grande expérience de victoire a été de devenir Champion du Monde UCI en 2018 devant mon public [à Lenzerheide].
Que représentent pour vous les Championnats du Monde de Cyclisme de cette année ?
P. F.-P. : Le XCO distance olympique est toujours mon objectif principal aux Championnats du Monde UCI, mais j'apprécie également le XCC. D'une certaine manière, c'est un bon entraînement pour la course de XCO et c'est une discipline super sympa parce que c'est 20 minutes, à fond, on donne tout. Je pense aussi que pour les spectateurs, c'est amusant à regarder.
N. S. : Je suis curieux de connaître les premiers Championnats du Monde de Cyclisme UCI multidisciplinaires. Je suis sûr que ça va être une super expérience !
Qui et que faudra-t-il suivre en août ?
P. F.-P. : C'est tellement difficile à dire, car en XCO en ce moment il y a probablement 10 femmes capables de gagner les Championnats du Monde UCI !
Notre discipline grandit, et on voit arriver de jeunes coureuses qui sont déjà bonnes. Ça me motive beaucoup parce que c’est toujours bon de voir de nouveaux visages. En ce moment, je sais pourquoi je m'entraîne, c'est parce que je veux être Championne du Monde UCI, mais je sais aussi que ces jeunes filles veulent également être Championnes du Monde UCI. Puck Pieterse m’a l’air d’être la nouvelle star du mountain bike, elle roule sans crainte, elle y va juste à fond.
Chez les hommes, Nino est tout simplement incroyable : 34 victoires en Coupe du Monde UCI, c'est fou et c'est la grande star. Faites attention à Tom Pidcock, mon coéquipier d’Ineos Grenadiers. Et il sera formidable de voir ce que Mathieu Van der Poel peut faire aux Championnats du Monde de Cyclisme UCI.
N. S. : Tout ! Août sera le mois du vélo ! Je suis sûr que la course sur route sera épique, surtout avec l'enthousiasme britannique pour le cyclisme !