Les compétions de dimanche à Liévin (France) ont brillamment clôturé les Championnats du Monde Cyclo-cross UCI 2025, avec le septième triomphe record de Mathieu Van der Poel dans la catégorie Hommes Elite. Le Néerlandais a mis la touche finale à une journée qui a également vu les victoires de l'Italien Mattia Agostinacchio (Hommes Juniors) et de la Britannique Zoe Bäckstedt (Femmes Moins de 23 ans).
Hommes Elite : la démonstration historique de Van der Poel
La place de Mathieu Van der Poel dans les livres d'histoire a été une fois de plus magnifiée par un one-man show exceptionnel à Liévin, où il a remporté son septième titre de Champion du Monde Cyclo-cross UCI chez les Hommes Elite, égalant ainsi le record établi par le Belge Eric De Vlaeminck dans les années 1960 et 1970. La vedette néerlandaise a remporté sa première couronne en 2015 et a affirmé sa domination depuis lors, avec des titres Elite sur route (2023) et en gravel (2024) pour accompagner ses conquêtes en cyclo-cross (2015, 2019, 2020, 2021, 2023, 2024 et 2025).
Le vainqueur a reconnu que cela signifiait beaucoup pour lui d'égaler le record de De Vlaeminck : « C’est l’histoire, un record qui tenait depuis très longtemps. On ne s'imagine jamais être sept fois Champion du Monde UCI. C'est quelque chose de spécial pour moi. Je me suis senti très bien tout de suite et j'ai essayé de creuser un gros écart pour décourager un peu mes poursuivants, et ça a marché ».
Van der Poel a pris les rênes dès le début de la course, imprimant un rythme soutenu qui lui a permis de distancer tous ses rivaux dès le premier tour. Pendant ce temps, Wout van Aert se frayait un chemin dans le peloton, jusqu'à ce qu'il parvienne à faire cavalier seul dans le sillage de Van der Poel à la moitié de la course. Le Belge, triple Champion du Monde Cyclo-cross UCI chez les Hommes Elite, décroche sa cinquième médaille d'argent dans l'épreuve (+ 45''). Toutes ses places de deuxième ont été obtenues dans des éditions remportées par Van der Poel.
Le podium des Hommes Elite a été complété par le Belge Thibau Nys (+ 1'06''), qui remporte sa première médaille chez les Elites après ses maillots arc-en-ciel chez les Juniors (2020) et les Moins de 23 ans (2023).
Femmes Moins de 23 ans : deux médailles d’or en un week-end pour Bäckstedt
Deux jours après avoir contribué à la victoire de la Grande-Bretagne dans le relais par équipes mixtes, Zoe Bäckstedt a remporté un nouveau maillot arc-en-ciel en dominant la course des Femmes Moins de 23 ans à Liévin, un an après son triomphe dans la même épreuve à Tábor (Tchéquie). Cette fois-ci, elle a pris le dessus sur la Luxembourgeoise Marie Schreiber (+ 39'') et la Néerlandaise Leonie Bentveld (+ 1'20''), qui a obtenu une médaille de bronze comme l'an dernier dans la même catégorie.
« Il y avait un bel écart à la fin, mais la course est restée très tendue de bout en bout, a déclaré Bäckstedt après la course. Il y avait quelques endroits du parcours d’où je pouvais voir où se trouvait [Marie Schreiber]. J'ai essayé de me concentrer sur ma course et d'utiliser à mon avantage les parties où je pouvais vraiment mettre de la puissance. Finalement, je ne me suis pas trop inquiétée. Seize secondes dans le dernier tour, c'est beaucoup à reprendre, alors je savais que dès que j'arrivais dans le dévers en descente, pour autant que j’arrive en bas, même si elle était à cinq secondes, je pouvais encore sprinter et, je l'espère, remporter la victoire.
« Je pense que je mérite un grand jeu de Lego, que je construirai pendant l'intersaison, et que je reviendrai ensuite sur la route ! » a ajouté Bäckstedt, grande passionnée à la fois de jeux de construction et de différents types de vélo, en souriant. Dans différentes disciplines (elle brille aussi sur la route et la piste) et catégories (elle domine depuis ses années Juniors), la jeune Britannique a remporté huit titres de Championne du Monde UCI.
Hommes Juniors : les Italiens brisent les rêves français
Dans une course marquée par de nombreux changements de leader, le Français Soren Bruyère Joumard, impressionnant tout au long de la saison en Coupe du Monde Cyclo-cross UCI, a abordé le dernier tour avec 12 secondes d'avance sur ses poursuivants. Mais les jeunes Italiens ont parfaitement travaillé pour le rattraper, et Mattia Agostinacchio a réalisé l'action décisive qui a permis à son pays de remporter son troisième titre de Champion du Monde Juniors UCI de cyclo-cross, après les précédents triomphes de Davide Malacarne (2005) et Stefano Viezzi (2024).
« J'ai pris un bon départ. Je voulais être en tête, mais j'ai dû changer de vélo très tôt et j'ai eu quelques problèmes de maniabilité… mais je me suis adapté à la situation, a expliqué le jeune Champion du Monde UCI. J'ai ensuite chuté et ai cassé ma chaussure. C'était un peu compliqué, mais je me suis dit que j'allais tout donner dans le dernier tour. Je me disais : 'Je peux le faire, je peux le faire'. Et j'ai réussi. Je suis super content et je remercie tous ceux qui m'ont soutenu. C'est une grande famille et ils m'ont toujours tout donné. Ce maillot représente beaucoup pour moi ».
Le dernier effort d'Agostinacchio lui a permis de prendre 12'' d'avance sur Bruyère Joumard (vainqueur de la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI cette année chez les Hommes Juniors pour sa première saison dans la catégorie). Filippo Grigolini (+ 30'') a accentué la domination italienne en prenant le meilleur sur l'Espagnol Benjamín Noval Suárez dans la lutte pour le bronze.