Les champions paracyclistes Dame Sarah Storey (GBR) et Jetze Plat (NED) sont déjà tournés vers les Championnats du Monde UCI 2023 de paracyclisme sur route et sur piste qui se dérouleront au mois d’août et se projettent avec nous sur les défis qui les attendent sur la route dans le cadre des Championnats du Monde de Cyclisme UCI de Glasgow et de l’Ecosse (Grande-Bretagne).
Dame Sarah Storey et Jetze Plat sont des légendes du paracyclisme. Les 28 médailles paralympiques de la Britannique Sarah Storey, dont 17 médailles d'or, et ses 41 titres mondiaux (six en natation et 35 en paracyclisme) font d'elle l'une des athlètes les plus décorées de tous les temps. Le Néerlandais Jetze Plat est quant à lui une star de la division MH4 avec 10 titres mondiaux UCI en paracyclisme, dont deux obtenus l'an dernier au Canada. Il a également remporté l'or paralympique dans le contre-la-montre et la course en ligne MH4, ainsi que deux titres paralympiques en paratriathlon. En août, ils participeront tous les deux aux Championnats du Monde Route Paracyclisme UCI, au programme des Championnats du Monde de Cyclisme UCI 2023 (3-13 août), le plus grand événement de l'histoire du cyclisme. Nous avons récemment rencontré les deux athlètes pour parler de l'Ecosse et voir comment leurs saisons se sont déroulées jusqu'à présent…
Pour commencer, que pensez-vous de la course en ligne et du contre-la-montre des Championnats du Monde de Cyclisme UCI 2023 qui se disputeront à Dumfries et Galloway ?
Sarah Storey (S. S.) : Je n'ai pas eu la chance d’emprunter les parcours, mais le temps que j’ai passé à Dumfries me fait penser que ça va être roulant, avec des montées qui nécessiteront de la puissance, ce qui m'a toujours convenu dans le passé.
Jetze Platze (J. P.) : Cela ressemble à un parcours difficile, à la fois pour le contre-la-montre et la course en ligne. Mais j'ai hâte d'y être.
Quand avez-vous couru pour la dernière fois en Ecosse ?
S. S. : L'année dernière, les Championnats Nationaux sur route [non-handicapés] ont eu lieu à Dumfries, et je courais pour mon équipe, Storey Racing. Même si c’était avant que nous découvrions les parcours des Championnats du Monde Route Paracyclisme UCI 2023, c'était une occasion formidable de se faire une idée de la région et de voir où nous allons commencer et finir l’épreuve en ligne, dont le parcours est similaire à celui du contre-la-montre des Championnats Nationaux sur route de l'an dernier.
J. P. : Je n'y ai couru qu'une seule fois. C'était à Strathclyde, près de Glasgow. C'était en 2016, mais c'était du triathlon et non pas du vélo à main.
Aurez-vous une chance de reconnaître les routes ecossaises d'ici le mois d'août ?
S. S. : Comme ce sont les vacances scolaires et que je peux travailler à distance pour mes différents emplois, y compris celui de Commissaire à la mobilité active pour Manchester, je me rendrai en Ecosse avant l'événement et je passerai du temps à me préparer sur les parcours pendant les 10 derniers jours.
J. P. : Je ne vais pas me rendre à Glasgow, alors je vais consulter le parcours via VeloViewer et Google. Je serai là-bas avec l'équipe nationale plusieurs jours à l'avance, ce qui me donnera le temps de découvrir le parcours sur site.
Qui voyez-vous comme vos principaux concurrents ?
S. S. : La concurrence va venir de toutes les directions, notamment de Kerstin Brachtendorf et Marie Patouillet, qui se sont imposées dans la catégorie WC5, respectivement dans le contre-la-montre et la course en ligne [lors des Championnats du Monde Route Paracyclisme UCI 2022]. C’est impressionnant de voir l’évolution de la catégorie C5 féminine, avec un niveau plus élevé et une plus grande densité de talents, et je suis très fière du rôle que j'ai joué pour contribuer à ce que cela se produise.
J. P. : Je n'ai pas couru en Coupe du Monde Route Paracyclisme UCI cette année, alors je n’ai pas de certitudes à 100 % sur le niveau de mes adversaires. Cela dit, le Français Mathieu Bosredon a l’air d’être en bonne forme. Tout comme Thomas Fruhwirth. Tout le monde cherchera à élever son niveau avec les Jeux Paralympiques de Paris l'an prochain.
Quel est votre programme de course pour le reste de la saison 2023 ?
S. S. : Les championnats Nationaux sur route [non-handicapés, organisés à Redcar et Cleveland du 21 au 25 juin] sont l'un des principaux objectifs de l'été et ils permettront d’évaluer le travail qui a été fait dans la première partie de la saison. D'ici là, je participerai à autant de courses sur circuits rapides que possible en Grande-Bretagne, car ça correspond parfaitement au type de courses que le para-peloton a tendance à réaliser. Comme toujours, je me concentre principalement sur les contre-la-montre et je me suis déplacée pour participer à des épreuves en circuit fermé sur différents circuits automobiles.
J. P. : Je participerai aux Championnats d'Europe de triathlon à Madrid début juin, puis je courrai le mois suivant à Swansea dans le cadre de la World Triathlon Para Series. Je participerai également à des épreuves nationales de vélo à main et je ferai un stage d'entraînement en Autriche pour préparer l'Ecosse. Après cela, j'aurai un autre Mondial de triathlon et des marathons en fauteuil roulant à Chicago et à New York. C'est une saison chargée.
Pouvez-vous nous donner une idée du déroulement d'une semaine d'entraînement ?
S. S. : Mon entraînement se décompose en cycles de travail qui améliorent ma forme et ma condition physique tout au long de la saison. J'ai tendance à passer deux à trois jours à faire de longues sorties d'endurance et deux à trois jours avec des séances spécifiques basées sur l'effort, que ce soit en incluant un effort de course réel ou en utilisant les nombreuses collines autour de chez moi pour amener de l'intensité dans ma séance. J'utilise également la plateforme en ligne Zwift pour un travail d'intensité supplémentaire et pour faire des courses.
J. P. : En ce moment, je me concentre sur le vélo à main et le triathlon, alors je fais cinq séances par semaine avec le vélo à main – dont deux séances de fractionné –, plusieurs séances en fauteuil de course et deux séances de natation par semaine. Ça fait environ 15 à 25 heures par semaine.
En conclusion, avez-vous autre chose à ajouter sur ce qui s’annonce comme une édition mémorable des Championnats du Monde UCI de paracyclisme sur route et sur piste ?
S. S. : Disputer des Mondiaux à domicile est toujours une opportunité fantastique, et après les Championnats du Monde Route UCI disputés à Harrogate en 2019, c'est incroyable de pouvoir à nouveau courir à domicile. Avec des compétitions de toutes les disciplines du cyclisme les unes à côté des autres, ce sera un spectacle que personne n'oubliera jamais. Et quand les courses se termineront, j'attendrai avec impatience 2024 et j'espère être sélectionnée pour mes neuvièmes Jeux Paralympiques !
J. P. : C'est formidable pour le paracyclisme de faire partie des Championnats du Monde de Cyclisme UCI. Espérons que plus de gens verront et apprécieront notre magnifique sport.