L'Italienne Gaia Tormena s'apprête à défendre son titre mondial UCI de mountain bike cross-country eliminator sur un parcours qu'elle n'a jamais emprunté, dans un pays qu'elle n'a pas encore visité.
Vainqueure de la Coupe du Monde Mountain Bike Eliminator UCI 2023 powered by citymountainbike.com et Championne du Monde UCI en titre d’eliminator, l’athlète de 21 ans reste néanmoins prudente avant la compétition qui se déroulera le 12 novembre à Palangkaraya, en Indonésie.
« Tout le monde est dangereux pour le titre, car les Championnats du Monde UCI sont totalement imprévisibles », a-t-elle déclaré lorsque nous l'avons rencontrée avant son départ pour l'Indonésie.
Quelle est pour vous l’importance des Championnats du Monde Mountain Bike Eliminator UCI ?
Gaia Tormena (G. T.) : Remporter le classement général de la Coupe du Monde UCI a déjà fait de ma saison un succès. Les Championnats du Monde UCI représentent quelque chose de très émotionnel et important pour un athlète, mais le classement général de la Coupe du Monde UCI signifie que vous êtes la plus régulière sur l'ensemble de la saison, alors je suis déjà très heureuse. Bien sûr, je ferai de mon mieux pour conserver le maillot arc-en-ciel !
En tant que Championne du Monde UCI en titre, aborderez-vous cette journée différemment ?
G. T. : Ces dernières années, j'ai appris que nous sommes plus qu'un maillot... nous sommes des personnes ! Le maillot est prestigieux, mais sous le maillot il y a quelqu’un. Mon approche, comme toujours, est de faire de mon mieux. Et bien sûr, j'essaierai d'éviter les chutes.
L'idée de remporter le maillot arc-en-ciel trois ans d'affilée vous inspire-t-elle ou vous met-elle plus de pression ?
G. T. : C'est plutôt une chose qui m’inspire. C'est aussi parce que chez les hommes, Titouan [le Français Perrin-Ganier] l'a déjà remporté quatre années de suite [cinq au total à ce jour] et est le Champion le plus titré. Je vais essayer de défendre le titre trois années de suite. Mais je me bats pour être un jour meilleure que Titouan !
Avec moins de manches de Coupe du Monde UCI au programme cette année, qu'avez-vous fait d'autre ?
G. T. : Cette saison, la Coupe du Monde UCI a commencé assez tard, alors la première partie de la saison, je me suis concentrée sur la route au sein de l'UAE Development Team. Cela faisait longtemps que je n'avais pas participé à une course sur route, alors c'était presque une nouvelle expérience. Mais j'ai apprécié et cela m'a donné un élan supplémentaire.
Plus tard, j'ai fait de l'enduro, une autre façon de courir selon moi. Certaines personnes, au milieu de la saison, partent en vacances pour se couper de la course, mais j'aime faire de l'enduro parce que je m'amuse beaucoup, et cela me donne confiance pour l'avenir... Je garde la porte ouverte !
Lors des Mondiaux UCI de l'année dernière, à Barcelone, en Espagne, vous aviez dit que le parcours de Barcelone vous convenait bien. Qu'en est-il du parcours du Stadion Tuah Pahoe, à Palangkaraya ?
G. T. : Je n'ai jamais couru sur la piste indonésienne. L'année dernière, j'ai manqué les manches de Coupe du Monde UCI disputées en Indonésie [victoire de l'Allemande Marion Fromberger devant la Thaïlandaise Warinthorn Phetpraphan et l'Indonésienne Ayu Triya Andriyana] et en Inde, alors ce sera ma première fois là-bas. Mais j'ai vu la retransmission en direct, et le parcours était essentiellement plat, alors je ne suis pas sûre qu’il me conviendra vraiment. J'ai entendu dire que quelque chose allait changer par rapport à l'année dernière, donc je suis curieuse.
A Barcelone, je savais que le parcours me convenait parce que c'est la quatrième fois de suite que je gagne là-bas ; il y a beaucoup de petits sprints à faire après chaque virage et chaque obstacle. Pour l'Indonésie, on verra !
Qui seront d’après vous vos principales adversaires ?
G. T. : Marion [Fromberger], sans aucun doute, et Coline [Clauzure], si elle est là. Et il y aura beaucoup de nouvelles filles que nous n'avons pas vues tout au long de la saison. Mais je ne sous-estime personne : tout le monde est dangereux pour le titre, parce que les Championnats du Monde UCI sont vraiment imprévisibles; il y a tellement de talent, et avec une chute ou un problème mécanique, vous pouvez tout perdre.
Qu'en est-il de la compétition masculine ?
G. T. : Titouan est très fort. Et Lorenzo Serres (FRA) a l'air très fort. Et puis il y a le jeune Sondre Rokke (NOR). Il est très jeune mais il a montré sa puissance lors des dernières manches, alors je pense qu'il peut faire une grande course. Et il y a aussi [Felix] Klausmann (GER) ! La course des hommes va être très, très dure !
Qu'attendez-vous le plus des Championnats du Monde Mountain Bike Eliminator UCI de cette année ?
G. T. : Ce sera un long voyage, et aller sur un nouveau continent est énorme pour moi parce qu'il y a quelques années, je ne pouvais pas imaginer être là pour courir un Eliminator en tant que Championne du Monde UCI en titre, c'est donc très excitant pour moi !
Les Championnats du Monde Mountain Bike Eliminator UCI 2023 de Palangkaraya (Indonésie), qui auraient dû initialement se dérouler le 15 octobre, avaient été reportés en raison d’incendies dans la région. Les compétitions, qui auront finalement lieu le 12 novembre, sera retransmise en direct sur la chaîne YouTube de l'UCI.