La deuxième des cinq journées de compétition des Championnats du Monde Piste UCI 2020 présentés par Tissot disputés dans le vélodrome de Berlin (Allemagne) a vu les Pays-Bas, la Biélorussie, le Danemark et les Etats-Unis se parer d'or.
Victoire viking !
Il était écrit que la poursuite par équipes masculine, première spécialité à se conclure, jeudi, allait rentrer dans l'histoire. Et ça a bien été le cas.
L'Italie a mis la pression sur l'Australie en petite finale pour le bronze. Les Aussies ont répondu mais se sont brûlés les ailes et ont perdu leur troisième homme et la course. Solides autour de Filippo Ganna, les hommes en bleu se sont finalement imposés dans un temps de 3'47"511. Il y a seulement deux jours, cette performance aurait été synonyme de record du monde... Mais depuis, les Danois sont passés par là et ont fait voler en éclats les références connues.
Dans la finale pour l'or, Lasse Norman Hansen, Julius Johansen, Frederik Madsen et Rasmus Pedersen affrontaient la Nouvelle-Zélande après avoir battu le record du monde deux fois mercredi.
Il y a seulement un an, les Danois se contentaient de la médaille de bronze, après avoir pris l'argent en 2018, et assistaient au triomphe de l'Australie devant la Grande-Bretagne. Les douze derniers mois ont complètement renversé la situation.
Un gros relais de Pedersen a permis aux Danois de prendre près d'une seconde d'avance après un kilomètre (sur 4), avec une vitesse de 68 km/h. A la poursuite des Kiwis, les hommes en rouge ont bénéficié de l'aspiration et augmenté leur incroyable cadence.
Et malgré quelques rotations incertaines (Johansen a failli accrocher la roue arrière d'un coéquipier), les Danois ont remporté la médaille d'or et explosé leur record du monde : 3'44"672, soit 1"5 de mieux que leur performance de la veille.
“Je pense simplement qu'on a une équipe incroyable, s'est exclamé Frederik Rodenberg Madsen. Nous quatre et l'encadrement, tout le monde a été formidable. Je pense qu'ils ont cru en nous encore plus qu'on y croyait."
Avant que cette équipe ne se présente en Allemagne, le record était de 3'48. Sur les planches de pin de Berlin, les Danois sont passés sous les 3'45 et se sont accroché une énorme pancarte dans le dos en vue des Jeux Olympiques de Tokyo !
Les Américaines retrouvent les sommets
La poursuite par équipes des Femmes a vu la nation hôte décrocher une victoire inattendue mais bruyamment saluée par le public allemand dans la petite finale pour le bronze, face au Canada. Un bel échauffement avant le duel entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour la médaille d'or.
Les Américaines, qui ont dû surmonter de lourdes épreuves après trois années de domination, ont rapidement pris la tête, ont porté leur avance à 2" à la mi-course et ont tenu bon face au dernier assaut de leurs rivales pour s'imposer en 4'11"235, à 1" du record du monde détenu par les Britanniques.
La pression était sur le quatuor américain, mais elles ont répondu présent, et Chloé Dygert Owen a pu s'emparer de la bannière étoilée pour un tour d'honneur émouvant après avoir ramené le Team USA sur le toit du monde.
"C'est une réussite particulière pour nous dans ces premiers Mondiaux depuis le décès de Kelly, et cette course lui est dédiée, a déclaré Dygert Owen. Kelly était présente dans nos cœurs, et ça nous a portées jusqu'à la ligne en première position."
Poker menteur à très vive allure dans le Scratch Hommes
A 30 tours de l'arrivée, un groupe de huit coureurs s'est échappé mais, faute d'un investissement total, le peloton est revenu. Le Suisse Mauro Schmidt est sorti en contre, suivi par le Biélorusse Yauheni Karaliok. Seuls l'Espagnol Sebastián Mora Vedri et le Néerlandais Roy Eefting ont alors bouché un écart d'un demi-tour. Les deux hommes, respectivement sacrés Champion du Monde UCI en 2016 et en 2018, ont fait la différence et ont pris un tour au groupe principal. A sept tours de l'arrivée, le duo a fait l'effort, Vedri assumant l'essentiel du travail tandis que Karaliok bluffait à la perfection et restait dans la roue de l'Espagnol.
A trois tours de l'arrivée, d'autres coureurs ont fait la jonction : le Britannique Mat Walls, l'Américain Adrian Hegyvary et l'Italien Simone Consonni, en vue d'un sprint décisif. Karaliok a tiré le meilleur parti de sa stratégie pour remporter l'or et récupérer le maillot arc-en-ciel. Consonni a pris la médaille d'argent, et les efforts de Mora Vedri ont été récompensés par le bronze.
Un podium mondialisé en keirin
Un parterre de prestige s'est affronté dans la finale pour les places 7-12 dans le keirin : les médaillés d'or et d'argent des Mondiaux UCI 2019, Matthijs Büchli, victime d'une chute, et Yudai Nitta, déclassé, ainsi que Sébastien Vigier et Jason Kenny se sont inclinés devant le Néerlandais Jeffrey Hoogland. Que réservait ensuite la finale pour l'or ?
Une autre Néerlandais, le seul présent dans cette finale, s'est imposé : Harrie Lavreysen, toujours étincelant au lendemain de sa victoire dans la vitesse par équipes et visiblement déterminé à porter l'arc-en-ciel plutôt que les couleurs oranje. Le Japonais Yuta Wakimoto a fini deuxième et le Malaisien Mohd Azizulhasni Awang, Champion du Monde UCI en 2017, a pris la troisième place.
Les Mondiaux UCI sur piste se poursuivent demain à Berlin, avec des maillots arc-en-ciel à prendre dans la vitesse féminine, le kilomètre contre la montre masculin et la poursuite individuelle masculine.