Cinq jours de compétition nous attendent avec les Championnats du Monde Piste UCI présentés par Tissot qui débutent à Berlin mercredi 26 février.
Après une Coupe du Monde Piste UCI Tissot 2019-2020 intense, et alors que les Jeux Olympiques de Tokyo se profilent à l'horizon, les Mondiaux de Berlin promettent de nouvelles grandes histoires avec vingt maillots arc-en-ciel à conquérir pour les meilleurs cyclistes de la planète. Ces Championnats du Monde UCI constitueront en outre la dernière chance pour les quelque 400 participants - en provenance de 45 pays - de récolter des points de qualification pour les JO
La poursuite par équipes féminine sera l'une des courses les plus attendues. Les qualifications commenceront dès le premier jour de compétition, et la finale sera le dernier événement du jeudi 27. Les performances de l'équipe américaine seront particulièrement suivies.
Il y a quatre ans, la "dream team" américaine avait fait naître un élan incroyable lors des Jeux Olympiques de Rio 2016. L'expérimentée Sarah Hammer participait à ses quatrièmes Jeux Olympiques avec les débutantes Jennifer Valente (alors âgée de 21 ans), Kelly Catlin (20 ans) et Chloé Dygert Owen (19 ans) pour mettre en difficulté la Grande-Bretagne, favorite de l'épreuve. Katie Archibald, Laura Kenny, Elinor Barker et Joanna Rowsell Shand avaient dû battre les records du monde et olympique lors des qualifications, des séries et en finale pour résister aux jeunes Américaines. Les performances du Team USA suggéraient un renversement de tendance, confirmé lors des trois éditions suivantes des Championnats du Monde Piste UCI.
Trois à la suite
En 2016, dans le vélodrome londonien de Lee Valley, le même quatuor américain avait dominé le Canada pour s'emparer du titre mondial, tandis que les Britanniques prenaient la troisième place. Hammer offrait aux États-Unis leur seule autre médaille (le bronze, dans l'Omnium, derrière la Britannique Kenny) pour finir à la huitième place (sur 22 nations) au classement des médailles.
Un an plus tard à Hong Kong, les États-Unis prenaient le meilleur sur l'Australie en finale, tandis que la Nouvelle-Zélande finissait troisième. Hammer avait laissé sa place à la puissante Kimberly Geist, les trois autres coureuses restant les mêmes. Dygert Owen avait également remporté la poursuite individuelle et Catlin pris la médaille de bronze. Hammer avait fini deuxième de la course aux points, aidant les États-Unis à prendre la 6e place au classement des nations.
Le même quatuor américaine s'était présenté en confiance à Apeldoorn, aux Pays-Bas, pour les Mondiaux 2018 et avait confirmé en s'imposant face aux Britanniques Archibald, Barker, Kenny et Emily Nelson (le bronze revenant à l'Italie). Comme en 2017 ou presque, Dygert Owen avait remporté la poursuite individuelle et Catlin pris le bronze, tandis que Valente s'offrait la médaille d'argent dans la course aux points. Les États-Unis prenaient alors la 5e place.
Mais en 2019, à Pruszków, en Pologne, la situation s'est à nouveau renversée. Les sélections néerlandaise et australienne ont remporté six médailles d'or chacune, avec notamment deux titres pour les Pays-Bas dans les épreuves féminine et masculine de la poursuite par équipes. Le quatuor américain composé de Geist, Valente, Christina Birch et Emma White avait pris la 7e place. Les États-Unis étaient repartis avec une seule médaille, le bronze pour Valente sur l'Omnium, et apparaissaient tout en bas du tableau des médailles, avec l'hôte polonais.
Tragédie humaine
Ces difficultés sportives n'étaient rien à côté des tragédies humaines que l'équipe américaine allait ensuite endurer. Une semaine plus tard, Kelly Catlin se suicidait. Sa disparition a remis en perspective l'importance de la compétition en même temps que certains y ont vu une invitation à poursuivre leurs rêves et donner le meilleur d'eux-mêmes.
Kelly avait été victime d'une chute quelques semaines plus tôt, avec son équipe sur route Rally UHC Cycling, et il n'a pas été déterminé si cet accident avait provoqué une commotion ou une blessure à la tête. Elle avait déjà subi une lourde chute en octobre, provoquant plusieurs blessures et notamment une fracture à un bras. Kelly, étudiante universitaire postgrade à l'Université de Stanford, souffrait de pathologies mentales non traitées, et il a ensuite été révélé qu'elle avait déjà tenté de se suicider auparavant.Cette tragédie a violemment affecté la famille et les proches de la jeune femme. Son souvenir accompagne les membres du Team USA.Après avoir atteint ces abîmes, les représentantes de la bannière étoilée ont alors entamé leur reconquête.
Un nouveau renversement de situation ?
En septembre 2019, Chloé Dygert Owen était seule face à elle-même sur la rampe de départ du contre-la-montre des Championnats du Monde Route UCI sous la pluie du Yorkshire, en Grande-Bretagne. 42 minutes et 11 secondes plus tard, elle descendait de vélo et s'effondrait sur le sol détrempé de Harrogate après avoir survolé le parcours de 29 km, s'imposant avec 90 secondes d'avance sur les Néerlandaises Anna van der Breggen et Annemiek van Vleuten.À 22 ans, Dygert Owen devenait la plus jeune Championne du Monde UCI Femmes Elite du contre-la-montre tout en s'imposant avec la plus grande marge jamais observée. De quoi lancer une nouvelle dynamique ?
Les performances américaines lors de la Coupe du Monde Piste UCI Tissot 2019-2020 vont dans ce sens. Les Américaines se sont en effet imposées en ouverture et en clôture de la saison. Dygert Owen, Valente, Birch et White ont dominé l'Allemagne à Minsk, en Biélorussie, au mois de novembre. Et Dygert Owen, Valente, White et Lily Williams ont pris le meilleur sur l'équipe de France à Milton, au Canada, en janvier. Ce quatre dernières évolueront ensemble à Berlin, avec Kendall Ryan en remplaçante.
"La victoire au Canada a renforcé notre confiance, mais on sait que nos rivales seront très fortes à Berlin, donc on ne peut pas baisser la garde, a expliqué Valente. Cet événement sera notre dernière chance de marquer les esprits avant Tokyo, qui arrive rapidement."
Les quatre autres manches de la Coupe du Monde UCI ont été dominées par des équipes habituées à de tels honneurs : les Championnes du monde australiennes, leurs dauphines britanniques, qui présentent chacune la même équipe que lors de leur dernier duel aux Mondiaux, et la Nouvelle-Zélande de Rushlee Buchanan, Kirstie James, Holly Edmondston et Bryony Botha, qui ont échoué à seulement 5 dixièmes de seconde du record du monde au moment de remporter la cinquième manche. Ces trois nations sont déterminées à rivaliser avec la sélection américaine.