L'excitation monte avant le début des cinq jours de compétition des Championnats du Monde Route Paracyclisme UCI 2021 qui se dérouleront du mercredi 9 au dimanche 13 juin sur le célèbre circuit de course automobile d’Estoril, à Cascais, au Portugal.
La compétition s'ouvrira avec le relais par équipes (neuf tours de 1,98 km en empruntant la longue ligne droite du circuit d’Estoril), avant deux jours consacrés aux épreuves contre la montre individuelles masculine et féminine des différentes classes sportives (vélo à main, tricycle, cycle et tandem), sur des distances comprises entre 16,8 et 33,6 km (deux à quatre tours sur un circuit de 8,4 km). Les courses en ligne auront lieu samedi et dimanche, à commencer par le tandem (117,6 km, soit 14 tours du même circuit de 8,4 km pour les hommes, et 100,8 km, soit 12 tours, pour les femmes), jusqu'aux catégories du vélo à main avant les cérémonies de clôture qui auront lieu dimanche soir.
Plutôt qu'une boucle continue, le circuit de la course en ligne et celui du contre-la-montre s’articulent autour de deux virages à 180 degrés pour maximiser l'utilisation de la piste. Le dernier kilomètre comporte deux virages à gauche à angle droit.
La liste de départ provisoire compte des athlètes de 39 nationalités parmi lesquels plusieurs Champions du Monde UCI en titre, vainqueurs en 2019 (les Championnats du Monde Route Paracyclisme UCI n’ont pas pu être organisés en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19). On retrouvera notamment les Néerlandais Tristen Bangma et Vincent ter Shure (MB), l'Italienne Roberta Amadeo (WH2), les Allemands Vico Merklein (MH3), Hans-Peter Durst (MT2) et Maike Hausberger (WC2), ainsi que la Britannique Sarah Storey (WC5).
Comme beaucoup de champions expérimentés, Sarah Storey a pu reprendre la compétition au niveau national : « Je suis super fière de l'équipe aujourd'hui à Loughborough – et du soutien de l'équipe, expliquait-elle sur les réseaux sociaux juste après sa victoire une semaine avant Cascais. Ça a été un bloc de course incroyablement productif pour moi, ma cinquième course en neuf jours ; je suis donc prête à me reposer pour les Championnats du Monde maintenant ! »
De nombreux multiples champions ont pris la direction de Cascais, dont l'Italienne Francesca Porcellato. Elle a participé avec succès à de nombreux événements internationaux ces trois dernières décennies, dont pas moins de dix Jeux Paralympiques d'été et d'hiver. Elle s’est imposée dans le contre-la-montre et sur la course en ligne des Championnats du Monde UCI en 2015 à Nottwil (Suisse). Après avoir fait face à la même interruption que la plupart des athlètes en 2020, elle est revenue à la compétition à l’occasion de la première manche de la Coupe du Monde Route Paracyclisme UCI 2021, à Ostende (Belgique), où elle a signé son premier succès de la saison. Francesca nous a parlé de sa préparation :
« 2020 était une année très étrange. En 30 ans, je n'avais jamais arrêté de courir, et 2020 a été ma première année sans compétition. Mais je me suis reprogrammée, pour simplement profiter de ce que j'aime, sans m’imposer un rythme ni d'objectifs précis. J’ai passé un bon moment.
« Les courses à Ostende se sont bien déroulées. Seize mois loin des compétitions internationales ont provoqué une certaine incertitude, mais ça a disparu à Ostende. »
Comme beaucoup d'athlètes expérimentés, Francesca s’est préparée pour les Championnats du Monde Route Paracyclisme UCI 2021 de façon aussi normale que possible. « Je me prépare de la même manière que les années précédentes, je n'ai rien changé. Dans ma carrière sportive, j'ai toujours eu beaucoup de respect pour mes adversaires, donc je ne sous-estime personne, me souvenant toujours de qui je suis. »
De son côté, le Néerlandais Tim de Vries reconnaît que la pandémie de Covid-19 a entraîné de grosses différences dans sa préparation. « Bien sûr, le Covid a eu un impact, surtout avec tous ces tests que nous devons faire avant une course. Mais quand vous commencez à courir, il n’y a que la course, et vous voulez faire du mieux que possible. L’absence de spectateurs rend l’atmosphère moins électrique, mais je suis convaincu que cela reviendra. Pour l'instant, il est très important de garder tout le monde en bonne santé. »
Son compatriote Vincent ter Shure se montre concentré comme à son habitude, en observant la forme des concurrents que lui et son pilote Timo Fransen s'attendent à affronter : « Bate et Duggleby [GBR] sont toujours bons. Ils n'étaient pas à Ostende, nous n'avons donc pas de point de comparaison. Mais nous supposons qu'ils vont être en forme. Bangma et Bos [NED] sont également constants à un très haut niveau. Polak et Ladoz [POL] aussi, et peut-être le nouveau duo français [Alexandre Lloveras et son pilote Corentin Ermenault] : ils ont été performants sur la course en ligne d’Ostende. »
La Belge Griet Hoet, qui court sur route et sur piste (elle est montée deux fois sur le podium aux Championnats du Monde Piste Paracyclisme UCI 2020 de Milton, au Canada), reconnaît qu'elle n’a pas pu en apprendre beaucoup sur ses rivales au cours de l'année dernière. « Mais je suis à peu près sûre que tout le monde travaille dur en ce moment. Je pense que l'Irlande et la Grande-Bretagne seront favorites, mais attention aussi aux autres concurrentes qui seront en forme, reconnaît-elle. « J'ai été entraînée pour ne pas penser aux autres mais pour me concentrer sur mon propre programme ! »
C'est ainsi que les paracyclistes du monde entier se rendent au Portugal, en mettant l'accent sur la performance, aussi prêts qu'ils peuvent l'être pour offrir un beau spectacle sportif durant cinq jours.
C– Cycles (vélos conventionnels avec adaptations mineures)
T – Tricycle (vélos à trois roues)
B – Tandem (athlètes avec déficience visuelle et pilote)
H – Vélo à main.
Chaque division est séparée en plusieurs classes sportives définies en fonction de l’ampleur du handicap.