Championnats du Monde Route UCI 2025 : Vallières Mill et Ostiz, pionnières arc-en-ciel

Premier titre mondial UCI Élite pour le Canada

L'avant-dernière journée de compétition des Championnats du Monde Route UCI 2025 de Kigali (Rwanda) a vu deux maillots arc-en-ciel décernés : dans les courses en ligne des catégories Femmes Juniors et Femmes Élite.

Magdeleine Vallières Mill a réalisé une performance exceptionnelle dans le « pays des mille collines » pour devenir la première Championne du Monde Élite UCI canadienne de la course en ligne. La jeune femme de 24 ans a su prendre les bonnes décisions et a distancé ses rivales dans la dernière ascension pour remporter le maillot arc-en-ciel devant la Néo-Zélandaise Niamh Fisher-Black et l'Espagnole Mavi García.

Dans la matinée, Paula Ostiz était entrée dans l'histoire en remportant le premier titre mondial UCI de la course en ligne des Femmes Juniors pour l'Espagne. Médaillée d'argent l'année dernière à Zurich (Suisse), la coureuse de 18 ans originaire de Navarre a décroché le maillot arc-en-ciel en devançant l'Italienne Chantal Pegolo (vainqueure de la course par élimination aux Championnats du Monde Piste Juniors UCI 2025) et la Suissesse Anja Grossmann (médaillée de bronze avant d'avoir 17 ans le mois prochain).

Vallières Mill règne sur une course en montagnes russes

Le maillot arc-en-ciel de la catégorie Femmes Élite a été décerné après 11 tours d’un circuit de 15,1 km comprenant l'ascension de la Côte de Kigali Golf et de la Côte de Kimihurura, après 164,6 km avec 3’350 mètres de dénivelé.

L'Autrichienne Carina Schrempf s’est échappée dès le deuxième tour pour creuser un écart de trois minutes. La poursuite s'est progressivement intensifiée, les attaquantes néerlandaises et espagnoles tentant de faire réagir le peloton. La Squadra Azzurra d'Elisa Longo Borghini s’est également manifestée, tandis que la Hongroise Blanka Vas montrait elle aussi sa volonté d'attaquer.

Finalement, c'est la Belge Julie Van de Velde qui a rattrapé Schrempf sur les pavés de Kimihurura, à 77 km de l'arrivée. Shirin van Anrooij a également comblé l'écart pour assurer la présence néerlandaise en tête. La bataille pour le titre s'intensifiait.

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Au cinquième tour, Van Anrooij s'est échappée en solo, avant d’être rattrapée au septième tour, à 57 km de l'arrivée. Une autre attaque a immédiatement suivi, l'Espagnole Mireia Benito accélérant et la Suissesse Noemi Rüegg la rejoignant ensuite en tête.

L'intensité a encore augmenté à trois tours de l'arrivée, et un groupe de poursuivantes spectaculaire s'est formé. Longo Borghini a accéléré depuis le peloton alors que les poursuivantes rattrapaient le duo de tête dans les deux derniers tours, mais cela semblait trop peu, trop tard pour la leader italienne et les autres prétendantes encore dans le groupe.

Les dix leaders sont devenues trois dans l'avant-dernière ascension de la Côte de Kigali Golf, avec l'Espagnole Mavi García, la Néo-Zélandaise Niamh Fisher-Black et la Canadienne Magdeleine Vallières Mill, ancienne stagiaire au Centre Mondial du Cyclisme de l'UCI à Aigle, en Suisse, qui se sont propulsées en tête. L'Allemande Antonia Niedermaier et la Néerlandaise Riejanne Markus les ont rejointes avant le dernier tour.

La course a explosé à tous les niveaux dans le dernier tour, avec les Suissesses Marlen Reusser et Elise Chabbey, ainsi que la Française Pauline Ferrand-Prévot, qui ont produit leur effort. Mais personne n'a été en mesure de réagir à l'accélération de Vallières Mill au pied de la dernière ascension de Kimihurura. Elle a finalement remporté la victoire avec 23 secondes d'avance sur Fisher-Black, García complétant le podium (+ 27 secondes) et Chabbey se contentant de la quatrième place (+ 41 secondes).

« Les filles croyaient en moi, alors j'ai cru en moi et je me suis vraiment engagée à tout donner, a déclaré Vallières Mills. Je m'étais bien préparée, alors je savais que j'étais en bonne forme. J'ai simplement essayé et je me suis dit que je ne voulais avoir aucun regret... Et je n'en ai pas ! C'est génial de réussir ici, et avec les Championnats du Monde [UCI] l'année prochaine à Montréal, c'est parfait. »

Ostiz, un arc-en-ciel espagnol

Les 72 coureuses représentant 34 nations dans la course en ligne de la catégorie Femmes Juniors ont affronté cinq tours du circuit de 15,1 km, pour un total de 74 kilomètres et 1’520 mètres de dénivelé.

La Tchèque Antonie Cermanová a été la première à attaquer pour prendre la tête lorsque la course est entrée dans le deuxième tour, mais son initiative a été réduite à néant après quelques kilomètres lorsque l'Éthiopienne Tsige Kiros, qui a participé au projet Afrique 2025 du Centre Mondial du Cyclisme UCI pour se préparer à l'événement, a accéléré dans la montée du Kigali Golf.

Au tour suivant, c'est l'Espagnole Leyre Almena qui s'est échappée, avant d'être rattrapée sur les pavés de la Côte de Kimihurura. Ses compatriotes ont continué à hausser le rythme, aux côtés des coureuses britanniques, suisses et allemandes, toutes désireuses d'épuiser leurs rivales avant le final.

De nouvelles manœuvres ont animé le dernier tour, avec deux attaques de la Néerlandaise Roos Müller et une offensive de la Grecque Eirini Papadimitriou Stampori à cinq kilomètres de l'arrivée. Anja Grossmann a répondu à leurs accélérations et tout s'est joué dans la dernière ascension de Kimihurura, où un groupe de cinq étoiles montantes s'est battu pour l'or. Médaillée d'argent dans le contre-la-montre mardi, Paula Ostiz s'est finalement avérée la plus forte, devançant Chantal Pegolo et Grossmann.

« C'est un rêve qui devient réalité, a réagi Ostiz. Je suis sans voix. Ma famille me regarde en ce moment, tout le pays, Imanol [Etxarri, son entraîneur], la personne qui est avec moi tous les jours, sa famille... Je suis tellement heureuse et je veux juste profiter de ce moment avec les gens qui m'entourent. Je savais que je devais attendre jusqu'à la fin, car j'ai vu toutes les courses précédentes. J'ai parfois eu un peu de mal dans les montées les plus difficiles, et je savais que je pouvais être rapide au sprint, mais j'ai finalement eu une petite crampe. J'ai gagné et je n'arrive pas à y croire. »