Après quatre jours consacrés aux contre-la-montre individuels, le contre-la-montre par équipes en relais mixte était la seule course au programme de la quatrième journée des Championnats du Monde Route UCI 2022 de Wollongong, en Australie. Ce format très disputé, apprécié des coureurs comme des spectateurs, a vu la sélection suisse s’offrir une magnifique médaille d'or et l’équipe néerlandaise jouer de malchance.
Il s’agissait de la troisième édition du contre-la-montre par équipes en relais mixte. Lors de l’édition inaugurale, en 2019, les Pays-Bas avaient été les premiers à s’imposer. L’épreuve avait été annulée en 2020 lors de Mondiaux UCI affectée par le Covid-19, avant que l’Allemagne ne s’impose en 2021.
Quinze équipes se sont alignées à Wollongong, sans les Etats-Unis, qui se sont retirés après la chute de Magnus Sheffield lors du contre-la-montre individuel. L'étiquette de favoris d'avant-course accompagnait trois équipes : l'Italie, l'Australie et les Pays-Bas. Trois hommes ouvraient la route sur la boucle de 14,1 km avant de passer le relais aux femmes pour le deuxième tour. Un homme et une femme pouvaient être lâchés dans chaque section de la course.
L’équipe de Tahiti a lancé l’épreuve en signant un temps de 40:50.22. L’équipe a célébré sa première place provisoire sur le hot seat en communiant avec le public. Mais les Tahitiens savaient que leur avantage ne résisterait pas longtemps. L'équipe australienne (Luke Durbridge, Michael Matthews, Lucas Plapp, Georgia Baker, Alexandra Manly et Sarah Roy) a réalisé une solide performance globale pour prendre la tête avec un temps de 34:25.57.
On attendait ensuite la Suisse, d’abord incarnée par Stefan Küng, Stefan Bissegger et Mauro Schmid. Küng et Bissegger avaient déjà montré qu’ils étaient en forme lors de la première journée des Championnats du Monde UCI, terminant à la deuxième et cinquième place respectivement, du contre-la-montre individuel. Ils ont poursuivi sur leur lancée mercredi, passant le relais à Elise Chabbey, Nicole Koller et Marlen Reusser avec 15 secondes d’avance sur les Danois. Les Suissesses se sont montrées tout aussi brillantes que leurs homologues masculins pour inscrire un nouveau temps tout en haut du classement : 33:47.17.
Sur le papier, l'Italie semblait prête à relever le défi. Le relais masculin était assuré par Edoardo Affini, Matteo Sobrero et Filippo Ganna. Vainqueur d'étape sur le Giro d'Italia 2022, Sobrero a été distancé vers la fin, et les trois hommes accusaient un retard de 10,7 secondes sur les Suisses. Les Italiennes allaient avoir du travail, mais Elena Cecchini a rapidement été distancée, laissant Elisa Longo Borghini et la Championne du Monde UCI du contre-la-montre individuel des Moins de 23 ans Vittoria Guazzini avec la responsabilité d’accomplir l’exploit. Et elles ont signé un vrai numéro, pour terminer avec moins de 3 secondes de retard en 33: 50.09.
Ces références résisteraient-elles à l'équipe néerlandaise, emmené par un impressionnant trio masculin composé de Mathieu Van der Poel, Daan Hoole et Bauke Mollema, avant de laisser place aux toutes puissantes Annemiek van Vleuten, Ellen van Dijk et Riejanne Markus ? L’armada néerlandaise a enchaîné les incidents. Mollema a d’abord eu un problème mécanique. Lorsque les hommes ont passé le relais avec plus de 40 secondes de retard, Van Vleuten est tombée peu de temps après avoir dévalé la rampe de départ. Son genou droit était entamé et gonflé. La Néerlandaise avait l’air en état de choc. Les rêves d’or des Néerlandais s’étaient envolés.
L’équipe suisse a donc remporté l'or devant l'Italie et l'Australie. « La tactique était de partir fort, a déclaré Bissegger après la course, et heureusement, nous avions la meilleure moto [il pointe Küng]. Nous pouvions prendre sa roue. Il était vraiment fort aujourd'hui. »
« Notre stratégie était de sortir très fort aussi, a confié Reusser. Mais juste assez fort pour que nous puissions toutes survivre. Ça a très bien marché. »