Coupe du Monde BMX Racing UCI  : lancement en Nouvelle-Zélande

Le Champion Olympique Niek Kimmann se prépare

Pour la première fois dans l'histoire du BMX Racing UCI, une manche de la Coupe du Monde UCI sera disputée en Nouvelle-Zélande. De nombreux athlètes de haut niveau ont fait le déplacement tôt pour gagner du temps d'entraînement sur la piste et profiter des conditions ensoleillées.

La nouvelle année s’accompagne de changements. Certains coureurs porteront de nouvelles couleurs et évolueront sur de nouveaux vélos à la faveur des changements d’équipes à l’intersaison. L’Australienne Saya Sakakibara (vainqueure de la Coupe du Monde UCI 2023), le Français Romain Mahieu (Champion du Monde UCI 2023) et le Suisse Simon Marquart (ex-Champion du Monde UCI) ont tous rejoint Speed Co Bicycles pour 2024. Ils font désormais équipe avec le Néo-Zélandais Rico Bearman, vainqueur sortant de la Coupe du Monde BMX Racing Moins de 23 ans UCI, qui pourra partager sa connaissance du terrain avec ses nouveaux partenaires avant la première Coupe du Monde BMX Racing UCI de l'année, à Rotorua (10-11 février).

Atteindre le sommet aux Jeux Olympiques Paris 2024 est l'objectif principal pour la plupart, mais il faudra d’abord obtenir sa place dans les quotas nationaux et être sélectionné. Pour la France en particulier, il sera difficile de faire un choix chez les Hommes Élite pour représenter le drapeau tricolore à Paris 2024, avec plus de trois candidats au podium ! En montrant leur forme lors des trois épreuves de Coupes du Monde UCI en Nouvelle-Zélande, en Australie et aux États-Unis en début d'année, et lors des Championnats du Monde BMX Racing UCI en mai à Rock Hill, en Caroline du Sud, aideront les entraîneurs à faire un choix pour le mois d'août.

Le Champion Olympique Niek Kimmann se prépare

Chacun prépare sa saison à sa manière. Champion Olympique en titre, le Néérlandais Niek Kimmann a choisi la Californie pour monter en puissance.

Quels sont vos objectifs avant la Coupe du Monde UCI ?

Niek Kimmann : Pour commencer, je dois officiellement me qualifier pour les Jeux Olympiques. En tant que médaillé d'or de l'édition précédente, vous ne bénéficiez pas d'un billet gratuit pour prendre le départ de la prochaine édition. La fédération nationale de cyclisme a fixé des critères avec un classement interne et pour l'instant, je m'en sors plutôt bien. Mon objectif est de bien courir les manches de Coupe du Monde UCI pour qu’il n'y ait pas de débats sur qui la fédération choisira pour représenter les Pays-Bas à Paris. Je ne veux pas compter sur le choix des entraîneurs. De plus, nous nous battons pour une ou deux places de quota avec d'autres nations, trois places n'étant pas très réalistes pour les Pays-Bas à l'heure actuelle. Si nous obtenons deux places, j'ai toutes les chances d'aller à Paris, mais dans le cas contraire, il faudra que je gagne ce classement interne. Les deux dernières saisons ne se sont pas très bien passées pour moi, mais j'ai hâte d'inverser la tendance et d'atteindre le niveau qui est le mien. C'est l'objectif de cette Coupe du Monde UCI. J'espère prendre un bon départ en Nouvelle-Zélande.

En BMX Racing, une simple erreur peut signifier un résultat qui ne reflète pas votre forme. Comment gérer cela ?

NK : Il est toujours possible d'avoir une mauvaise journée, mais si vous êtes en pleine forme, vous ne vous mettez pas dans ces situations. Si vous regardez la saison 2023 de Romain Mahieu, il a été éliminé en quart de finale à Sarrians, donc c'est possible, mais à part ça il est monté sur le podium la plupart du temps. Si tu n'es pas bon, il est possible d'avoir de la chance une fois, mais tu seras plus souvent dans une mauvaise situation. Quand je me sens bien, je ne dis pas que je vais gagner, mais j'ai ma place en finale ou sur le podium, et si vous visez le podium, vous pouvez aussi l’emporter.

Quelle a été votre préparation pour 2024 ?

NK : C'est une bonne question. Dans le passé, j'ai bien travaillé avec Liam Phillips pendant quelques années, mais je suis une personne qui cherche toujours à relever de nouveaux défis. C'est aussi la raison pour laquelle j'ai déménagé en Suisse pour m'entraîner avec Liam et me préparer pour Tokyo 2020. J'ai eu le sentiment que j'étais prêt à relever un nouveau défi, alors en ce moment, j'écris mon propre programme d'entraînement et je fais tout par moi-même. J'ai réalisé que j'avais besoin de faire quelque chose de nouveau pour me motiver et me concentrer, alors c'est comme ça que je fais maintenant. C'est très différent de ce que j'ai pu faire par le passé. Nous verrons ce que cela donnera. Lorsque j'ai déménagé en Suisse avant Tokyo, les gens m'ont dit que j'étais fou et maintenant les gens vont penser que je le suis vraiment. Je veux toujours apprendre. Je considère que c'est mon principal objectif.

À quel point le mental est important en BMX Racing ?

NK : Beaucoup ! Quand je regarde ma course de Coupe du Monde UCI en Argentine par exemple, un jour j'ai fait le tour de dernière chance (LCQ), le lendemain j'étais sur le podium. En une journée, on ne peut pas s'améliorer physiquement de 30 % ! C'est de la pure force mentale qui vous fait changer d'objectif. Ces deux dernières années, j'ai peut-être couru trop confortablement. Il fallait que je sorte de ma zone de confort et que je m'en serve pour tout donner afin d'être en forme. Cette année, j'ai 28 ans, je fais du BMX depuis l'âge de 7 ans, à 18 ans j'ai gagné ma première course en Coupe du Monde UCI, donc en toute honnêteté, je ne vais pas m'améliorer de 10% sur la piste. Si je peux faire 0,5 %, c'est déjà beaucoup. Il s'agit de se sentir bien au moment où c'est important. Comment piloter avec l'expérience d'un vétéran mais avec la passion d'un jeune, c'est l'équilibre que je recherche toujours. C'est le casse-tête.

Hommes Élite : la menace française

En ce qui concerne 2024, la plus grande concurrence pour Niek est attendue de la part des Français ; le réservoir de talents Hommes Élite est grand avec Sylvain André, Romain Mahieu, Arthur Pilard, Joris Daudet et bien d'autres encore. Avec le retour de blessure de Cam Wood (USA), les Américains seront également une menace pour le podium, tout comme les Colombiens avec Diego Arboleda et Carlos Ramirez. Nous verrons qui a suivi le meilleur programme d'entraînement au cours des derniers mois.

Femmes Élite : une grande bataille

Côté Femmes Élite, la course sera également serrée. Pour la Championne Olympique en titre et Championne du Monde UCI 2023 Bethany Shriever (GBR), rouler jusqu’à la victoire ne sera pas facile. Saya Sakakibara (AUS) et Laura Smulders (NED) ambitionnent toutes deux de monter sur la plus haute marche en 2024. Avec une année supplémentaire de course Élite derrière elle, on peut s'attendre à de grandes choses de la part de la Championne d’Europe Zoe Claessens (SUI), qui s’entraine actuellement au Centre Mondial du Cyclisme UCI, tandis que la vétérane Alise Willoughby reste sur une série de victoires chez elle, aux États-Unis.

Moins de 23 ans : la porte est grande ouverte

Les dix premiers hommes de la catégorie Moins de 23 ans de l'année dernière sont tous encore éligibles pour la catégorie Moins de 23 ans en 2024. La porte est grande ouverte dans cette catégorie, d'autant plus que Rico Bearman, vainqueur de la Coupe du Monde Moins de 23 ans UCI, est passé en Élite. Il sera intéressant de voir comment il se comportera dans cette catégorie sur ses terres, en Nouvelle-Zélande. Chez les Femmes Moins de 23 ans, la Britannique Emily Hutt devra faire face à la concurrence acharnée de la Belge Aiko Gommers, de la Néerlandaise Michelle Wissing et de la Lettone Monika Stūriška. Pendant ce temps, la coureuse locale Megan Williams, qui s'est montrée en forme en 2023, aura l'avantage de sa ville natale à Rotorua.