A ce poste, la jeune entraîneure espagnole (35 ans) sera responsable d’une équipe de huit coureuses venant de huit pays de quatre continents. Les membres de l’équipe, âgées de 18 à 26 ans, arriveront à partir de mi-février au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI, à Aigle, en Suisse.
Cristina est prête à les prendre sous son aile.
« Je viens tout juste d’arriver au Centre Mondial du Cyclisme, mais j’ai hâte de rencontrer les coureuses, de parler de nos objectifs et de les accompagner dans leur progression sportive », explique-t-elle.
« J’aime le rôle d’entraîneure notamment pour le temps passé aux côtés des coureuses, comprendre leur motivation, les aider à découvrir leurs limites physiologiques et psychologiques, et leur apprendre le travail d’équipe. Entraîner dans ma deuxième langue et développer la communication de l’équipe présentera un vrai défi. Elles viennent toutes de cultures différentes et n’auront pas la même vision du sport, mais nous en ferons une force pour l’équipe ! »
Cristina San Emeterio a déjà croisé le chemin de la WCC Team (« elles étaient très fortes ! ») sur des courses en France lorsqu’elle occupait le poste de Directrice Sportive de la Rio Miera Cantabria Deporte, autre Equipe Continentale Femmes UCI, aux côtés de son père Jose Luis et de son frère Roberto.
Cycliste depuis toute petite
Chez les San Emeterio, le cyclisme est une affaire de famille.
Cristina a commencé le vélo à sept ans et participait aux activités du club cycliste fondé par sa famille en 2005. C’est avec le soutien de sa famille qu’elle a progressé, passant des catégories jeunes à Elite, enchaînant les bonnes performances au niveau national et participant à des courses internationales comme la WWT Emakumeen Bira et la Durango-Durango Emakumeen Saria dans la catégorie Moins de 23 ans.
Cristina a arrêté la compétition après des études de science du sport à l’université pour se tourner vers des rôles d’entraîneure et de Directrice Sportive. Elle a occupé de nombreux postes dans le cyclisme féminin, notamment celui de Présidente de la Commission des femmes au sein de la Fédération espagnole de cyclisme pendant cinq ans (2013-2017). C’est dans cette Fédération qu’elle a obtenu son certificat d’entraîneure de niveau 3. Elle a pu voir le chemin parcouru par le cyclisme féminin dans son pays, où le nombre de coureuses ne permettait pas d’organiser un Championnat National lorsqu’elle était plus jeune.
« Je sais que c’est encore le cas dans d’autres pays, et j’aimerais contribuer à faire évoluer cette situation dans la mesure du possible pour que les coureuses aient toutes les chances de devenir cyclistes professionnelles », explique-t-elle.
Ce sera l’un des objectifs de Cristina dans son rôle d’entraîneure de la WCC Team.
« La WCC Team est une occasion en or pour les coureuses et pour moi de travailler ensemble et d’élargir nos connaissances sur les performances des femmes. Je suis convaincue qu’il nous faut davantage de données scientifiques sur les femmes à vélo afin d’améliorer leurs performances.
« En travaillant avec l’équipe en Espagne, je me suis rendu compte de l’importance du contact avec des coureuses internationales et le peloton de l’UCI Women’s WorldTour. Progresser en tant que cycliste est une longue démarche et quiconque veut s’améliorer doit mettre un pied dans ce monde. »
C’était là l’objectif du Centre Mondial du Cyclisme UCI lorsqu’il a inscrit une équipe féminine auprès de l’UCI pour la première fois en 2019 : donner l’opportunité à davantage de femmes du monde entier de se mesurer aux grands noms du cyclisme féminin. A la fin de chaque saison, des membres de l’équipe ont signé des contrats avec des équipes professionnelles, laissant leur place au sein de la WCC Team pour d’autres coureuses pleines de promesses. En plein hiver européen, les premières missions de la nouvelle entraîneure de la WCC Team seront d’organiser un stage d’entraînement dans une zone plus chaude – l’Espagne ! – et d’identifier des courses qui serviront à développer l’esprit d’équipe et l’aideront à analyser les forces et les faiblesses de son équipe.
« J’ai tellement hâte de travailler tous les jours avec les coureuses et les autres entraîneurs du Centre Mondial du Cyclisme UCI ! »