Franchir les voies en toute sécurité : comment la Belgique sécurise les passages à niveau pour le Tour

Au printemps dernier, tant sur Paris-Roubaix que lors du Tour des Flandres des Moins de 23 ans, des coureurs ont traversé les voies de chemin de fer après que les barrières des passages à niveau se sont abaissées, ce qui est interdit.

La catastrophe a été évitée de justesse dans les deux cas : les coureurs ont continué à traverser les voies jusqu’à quelques secondes avant le passage des trains. Ces incidents ont fait grand bruit, et le comportement des coureurs a donné un très mauvais exemple. Le franchissement des voies de chemin de fer représente un risque majeur pour tous les usagers de la route. Chaque jour, une personne est tuée sur les 114'000 passages à niveau existant en Europe, et une partie d’entre elles sont des cyclistes.

Cependant, dans le feu de l’action, même si c’est interdit, les coureurs sont prêts à prendre ce risque plutôt que de perdre quelques secondes – ou même quelques minutes – en attendant que les barrières se relèvent. Il y a eu des cas de disqualifications, mais dans les cas survenus cette année, le nombre de coureurs ayant traversé les voies était tel que les Commissaires ont considéré qu’il était impossible de déterminer le nom de tous les fautifs.

Le Tour de France traversant la Belgique en 2015 lors des troisième et quatrième étapes, la société chargée de la gestion de l’infrastructure ferroviaire belge, Infrabel, a réalisé qu’elle devait trouver une solution pour empêcher qu’une tragédie ne puisse se produire.

En collaboration avec les plus grands coureurs belges, Infrabel a produit un spot TV, diffusé le premier jour du passage du Tour, incitant les gens – qu’ils soient cyclistes ou automobilistes – à s’arrêter quand les barrières sont abaissées plutôt que de les contourner. Dans la vidéo, on voir des professionnels comme Tom Boonen, Sven Nys et Greg Van Avermaet déclarant : « Je m’arrête devant les passages à niveau fermés. Vous aussi, non ? »

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En 2012, Infrabel était allée un peu plus loin : elle avait modifié l’horaire de certains convois pour s’assurer que le Tour pourrait passer sans interruption.

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Coordonner le mouvement des trains pour les adapter aux courses est compliqué et envisageable pour les plus grandes courses seulement. La vitesse de ces dernières étant difficile à prévoir à l’avance étant donné qu’elle peut varier considérablement, agir lorsque les coureurs approchent du point sensible et relayer l’information auprès de l’opérateur du réseau ferroviaire n’est pas simple. Mais Infrabel a démontré que c’était possible.

Cependant, des opérations de ce type restent tout à fait exceptionnelles. La règle de base, pour tous les cyclistes, professionnels, réguliers  ou occasionnels, est claire : traverser un passage à niveau lorsque les barrières sont fermées est non seulement illégal, mais aussi extrêmement dangereux, comme les statistiques le démontrent.