Cyclo-cross : la montée en puissance de Backstedt et Haverdings

A 17 ans, Zoe Backstedt et David Haverdings dominent le monde des Juniors, avec trois victoires en autant d'épreuves de la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI disputées dans leur catégorie cette saison.

« Je n'imaginais absolument pas gagner autant de courses », se réjouit Haverdings (ZZPR.nl-Orange Babies Cycling Team). Le début de l'année 2022 a déjà vu le jeune Néerlandais décrocher ses 13e et 14e victoires de la saison, lors des courses Juniors du X2O Trofee organisées à Baal (GP Sven Nys) et à Herentals (Belgique).

« Mon objectif était réaliser de bonnes performances en Coupe du Monde et dans les Championnats du Monde, de gagner une course ici et là… » Il veut désormais « continuer à gagner », tout en ajoutant qu’« on ne sait jamais, bien sûr ».

Après son succès dans la course en ligne Juniors des Championnats du Monde Route UCI 2021, Zoe Backstedt visait cet hiver « la victoire au classement général de la Coupe du Monde Juniors ». Elle a également impressionné dans les épreuves Elite, avec des top 30 en Coupe du monde UCI et une victoire à l’Ethias Cross Essen, en Belgique. Des courses Juniors figureront au programme des deux dernières manches de Coupe du Monde UCI de la saison, à Flamanville (France) le 16 janvier et à Hoogerheide (Pays-Bas) le 23 janvier) .

La jeune Galloise court après un autre maillot arc-en-ciel aux Championnats du Monde Cyclo-cross UCI Walmart 2022 : « Tout était au point pour les Mondiaux l'an dernier en Belgique, j'étais en parfaite condition et je me projetais sur le podium. Et puis ça a été annulé, j'étais extrêmement déçue. J’ai reporté ma frustration vers les Mondiaux de cette année, on va voir comment ça se passe. »

Haverdings s'envolera également pour Fayetteville (Etats-Unis) à la fin du mois de janvier avec de grandes ambitions. « C'est le plus gros objectif de la saison », dit-il.

Le Néerlandais, qui cite Mathieu Van der Poel en exemple, et la Britannique, dernière étoile d'une famille cycliste de renom, nous en disent plus sur leurs parcours.

Backstedt : « Je veux me concentrer essentiellement sur le cyclo-cross »

« J'avais environ huit ans quand j'ai découvert le cyclo-cross. Mon club organisait une course locale à l'époque. J'y suis allée et j'ai roulé un peu dans la boue. J’ai mis quelques années avant de m’y mettre vraiment, mais quand j'avais 14 ou 15 ans, j'ai commencé à disputer pas mal d’épreuves des National Trophy Series. J’y ai réalisé de bonnes performances, alors on en a ajouté d’autres la saison suivante, et j’ai pu aller en Belgique, où je suis vraiment tombée amoureuse de ce sport. L'ambiance d'un cross belge est incroyable.

« Je veux me concentrer essentiellement sur le cyclo-cross, mais je veux aussi me concentrer sur la route et disputer des courses de l’UCI Women’s WorldTour. Je suis convaincue que c'est bon pour mon développement en cyclo-cross. Regardez Shirin van Anrooij (coureuses néerlandaise de la catégorie Moins de 23 ans), qui a gagné à Gullegem (Hexia Cross, en Belgique) : elle a fait une saison sur le WorldTour et ça l’a rendue bien meilleure.

« C’est également important de participer aux manches de la Coupe du Monde UCI Elite et à d'autres grands événements. J'apprends beaucoup des autres coureuses. J'ai passé quelques courses à me battre avec Sanne Cant (Championne du Monde UCI de 2017 à 2019) et à regarder comment elle roule, comment elle analyse le parcours, ses choix de trajectoire dans les différents tours en fonction de l'évolution des conditions… Avec toutes ces choses-là, vous apprenez beaucoup, et c’est vraiment très bénéfique pour la dernière partie de ma saison. Cela me permet d’acquérir de l’expérience et d’améliorer mes compétences. »

Haverdings : « Tábor était très spécial »

« J'ai commencé le cyclo-cross il y a quatre ou cinq ans, et avant j'avais toujours fait du BMX. Je roule aussi sur route et je fais du mountain bike depuis deux ou trois ans. J'aime pratiquer différents types de disciplines. Cela rend tout plus amusant. A la fin de la saison de cyclo-cross, on peut se réjouir d’entamer la saison de mountain bike et de route, et ensuite c'est l'inverse. C'est très sympa.

« Mathieu Van der Poel est une source inspiration, bien sûr ! Et Pim Ronhaar aussi. Il montre l’exemple en gravissant les échelons en mountain bike, en cyclo-cross et aussi sur route. Aujourd'hui, je suis meilleur en cyclo-cross et en mountain bike. Je dois encore m'améliorer sur la route, mais ça va le faire, je pense.

« C'est ma première vraie saison internationale de cyclo-cross. La manche de Coupe du Monde UCI de Namur (Belgique) était très belle, mais je pense que ma course la plus spéciale, c’était à Tábor (République tchèque). C'était ma première apparition en Coupe du Monde, et c'était une semaine après la déception des Championnats d'Europe [il avait terminé 2e derrière le Belge Aaron Dockx, aux Pays-Bas]. J'ai beaucoup aimé le parcours. Il me convenait bien. Avant le départ, j'étais motivé pour faire de mon mieux et viser la victoire. Je me sentais très bien pendant la course. J'ai attendu un peu, et j’ai fait le trou dans le dernier tour. A la fin, je pouvais profiter avec la foule. C'était très spécial. »