A 20 ans, Blanka Vas (SD Worx) enchaîne les conquêtes à un rythme impressionnant. Sur sa lancée, il n’est pas difficile d’imaginer la jeune Hongroise atteindre les plus hauts sommets du cyclisme international, pour longtemps, et dans de nombreuses disciplines !
La récente vainqueure du Druivencross à Overijse (Belgique), cinquième manche de la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI 2021-2022, est une nouvelle référence parmi la jeune génération qui prétend briller dans plusieurs disciplines. « J’aime bien ce mélange [cyclo-cross, mountain bike et route], affirmait-elle au début du mois de novembre. Je n’ai pas de préférence, je ne peux pas choisir.
Le week-end dernier, Blanka a remporté la médaille d’argent des Championnats d’Europe Cyclo-cross UEC. Mais elle ne souhaite toujours pas trancher. « J’aime rouler sur différents vélos », affirme-t-elle simplement. Et, son palmarès en atteste, elle est extrêmement talentueuse sur toutes les montures.
« Quand on est jeune, on peut apprendre beaucoup de choses très facilement »
En 2021, Blanka Vas a défendu avec succès ses titres de Championne Nationale de Hongrie Elite de la course en ligne, de cyclo-cross et de mountain bike cross-country (XCO). Elle a aussi gagné un contre-la-montre individuel sur route pour la première fois. Et comme si cela ne suffisait pas, elle est passée tout près de deux exploits retentissants sur la scène internationale, avec une 4e place dans le XCO des Jeux Olympiques de Tokyo 2021 et une 4e dans la course en ligne des Championnats du Monde Route UCI de la Flandre (Belgique).
« Je n’ai pas vraiment commencé ma carrière sur route, j’ai juste fait quelques courses », assure-t-elle avec modestie. Son jeune parcours de routière comporte pourtant déjà une médaille d’argent dans la course en ligne des Moins de 23 ans aux Championnats d’Europe en septembre, quelques jours après avoir fini 9e de la Ceratizit Challenge by La Vuelta, sa première course sur le circuit UCI Women’s WorldTour, après avoir rejoint au printemps l’équipe néerlandaise SD Worx de son idole Anna van der Breggen.
Pour la jeune Hongroise, tout a commencé par le mountain bike, sur les traces de son père, « un cycliste amateur », lorsqu’elle avait « trois ou quatre ans ».
« J’étais vraiment jeune, mais je pense que c’est bien de commencer tôt, dit-elle. Quand on est jeune, on peut apprendre beaucoup de choses plus vite. Quelques années plus tard, j’ai fait mes débuts en cyclo-cross, toujours en Hongrie ».
A 17 ans, Vas se lançait déjà à l’aventure en Belgique, pour développer son expertise du cyclo-cross. L’étendue de ses talents lui permettait également de voyager avec la sélection hongroise sur les événements Juniors de la Coupe du Monde Mountain Bike UCI. « Je ne parlais pas anglais, alors c'était un peu difficile, mais j'ai aimé courir. C'est là que j'ai réalisé que je pouvais beaucoup m'améliorer et rivaliser avec les meilleures."
Lars Boom : « Je suis un peu jaloux »
L’adolescente a fait ses gammes en anglais et à vélo à un rythme impressionnant. Et elle ne compte naturellement pas ralentir maintenant qu’elle se fait une place au plus haut niveau.
« Je veux continuer à pratiquer les différentes disciplines en 2022 », annonce-t-elle avec envie et avec le soutien total de Lars Boom, ancienne star sur la route (24 victoires dont une étape emblématique du Tour de France sur les pavés en 2014) et en cyclo-cross (Champion du Monde UCI en 2008), qui a ensuite remporté deux titres de Champion National des Pays-Bas de mountain bike cross-country marathon (en 2017 et 2018), avant de devenir Directeur Sportif. Il est aujourd’hui le Manager de l’UCI Women’s WorldTeam SD Work, l’équipe de Blanka Vas.
« Je vois Wout [van Aert] et Mathieu [Van der Poel], et je pense que Blanka nous le montre aussi, c’est bénéfique pour un coureur de pratiquer les deux ou trois disciplines qui vous plaisent, explique le Néerlandais. Je suis un peu jaloux de ne pas avoir pu le faire plus longtemps dans ma carrière. »
Pour Vas et son entourage, il s’agit d’adapter sa passion et ses ambitions à l’exigence du haut niveau tout au long de l’année dans différentes disciplines. « Mon seul problème, c’est de me reposer. J’adore m’entraîner, mais je sais que la récupération est aussi importante, et ce n’est pas facile », reconnaît-elle. « Je pense qu’il est parfois très important de l’obliger à se reposer davantage plutôt que de s’entraîner dur », appuie Boom.
Le 14 novembre, Vas participera à la sixième manche de la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI, à Tábor (République tchèque). Elle fera ensuite une petite coupure avant de se remettre en selle lors d’un stage avec SD Worx début décembre, et son retour à la compétition est prévu sur l’emblématique cyclo-cross de la Citadelle, à Namur (19 décembre). « Je veux vraiment qu’elle se repose, d’autant plus parce qu’elle a eu un été très chargé », insiste Boom. Vas est un talent spécial, et son étoile brillera sans doute longtemps.