Depuis mon élection à la présidence de l’UCI, en septembre 2017, nous avons réalisé de très nombreux progrès importants dans des domaines essentiels pour le cyclisme, liés à son attractivité, à sa crédibilité et au renforcement de la solidarité en faveur des Fédérations Nationales qui en ont besoin. J’avais exprimé ma vision dans mon manifeste de campagne, puis l’avais traduite en objectifs, exposés dans l’Agenda 2022 de l'UCI. J’ai le plaisir de vous donner aujourd’hui un premier aperçu (une seconde partie suivra la semaine prochaine) des principaux résultats très positifs obtenus jusqu’ici. Il reste encore beaucoup à faire, mais nous sommes résolus à continuer sur notre lancée, et je me réjouis de poursuivre la mission qui m’a été confiée.
Renforcer la lutte contre la fraude technologique pour garantir la crédibilité des résultats des épreuves cyclistes était l’une de mes promesses de campagne. Moins d’un mois et demi après mon élection, j’ai nommé l’ancien champion cycliste et ingénieur de formation Jean-Christophe Péraud à la tête de l’unité en charge de la lutte contre la fraude technologique. Quatre mois plus tard, nous étions en mesure de présenter un dispositif de lutte renforcé, mis en œuvre durant la saison 2018 et incluant les éléments suivants :
Nous nous sommes ainsi dotés d’un arsenal innovant et évolutif, efficace et dissuasif, pour mettre le cyclisme à l’abri du doute dans le domaine de la fraude technologique.
Durant la saison 2018, nous avons effectué quelque 16'000 contrôles à l’aide de tablettes magnétométriques et près de 650 à l’aide de rayons X.
Après des années d’incertitude et d’enlisement, il était nécessaire de réunir les principales parties prenantes du cyclisme sur route professionnel masculin – équipes, coureurs et organisateurs – autour de la table, dans une ambiance apaisée et constructive, pour élaborer ensemble une réforme solide et ambitieuse qui profite à tous les acteurs du secteur et rende notre sport encore plus attractif et populaire. Résultat de ce travail de fond, une nouvelle organisation du cyclisme sur route professionnel masculin a été approuvée à l’unanimité, en septembre 2018, par les membres du Conseil du Cyclisme Professionnel, organe qui rassemble les trois acteurs mentionnés plus haut. Le Comité Directeur de l’UCI a également approuvé cette nouvelle organisation à l’unanimité. La mise en œuvre de cette réforme a débuté cette année, pour une mise en place complète dès le début de la saison 2020. Les principaux éléments de cette structure sont les suivants :
L’UCI Classics Series sera lancée en 2020 et regroupera des épreuves UCI WorldTour d’un jour autour d’un cahier des charges commun. Son objectif consiste à créer un meilleur modèle économique, plus profitable, pour les acteurs du cyclisme et rendre notre sport plus international. La nouvelle UCI Classics Series suscite un grand intérêt parmi les médias et les acteurs concernés, les organisateurs notamment.
Le cyclisme sur route professionnel féminin quant à lui a beaucoup progressé durant la dernière décennie, mais sa visibilité est encore loin de celle de son pendant masculin. Les coureuses méritent beaucoup mieux. Il était donc nécessaire d’engager une vraie réforme visant à professionnaliser davantage le cyclisme sur route féminin, pour accélérer son développement, lui donner plus de visibilité et, finalement, augmenter sa popularité. Une série de mesures, qui entreront en vigueur au début de la saison 2020, ont été prises dans ce sens :
Tout comme la réforme masculine, la réforme féminine a été élaborée en collaboration avec tous les acteurs du secteur au sein de la Commission Route UCI et du Comité UCI Women’s WorldTour.
Ces deux réformes étaient attendues depuis de nombreuses années par les acteurs du cyclisme professionnel sur route masculin et féminin. Grâce à une large consultation et une vraie volonté de collaboration, leurs modalités ont été approuvées et leur mise en place est bien lancée. Le cyclisme sur route de haut niveau se trouve maintenant dans une position optimale pour affermir sa position de sport olympique majeur à l’échelle planétaire.
Le travail des Commissaires Route est très exigeant : il s’agit de superviser le déroulement de l’ensemble d’une course et de prendre les bonnes décisions rapidement. Pour soutenir nos Commissaires, dont le rôle est primordial aussi bien en termes de régularité que de sécurité des compétitions, nous avons créé la fonction de Commissaire Support-TV. Celui-ci travaille dans un car-régie, propriété de l’UCI, équipé de plusieurs écrans permettant de suivre l’ensemble des flux d’images en provenance de l’ensemble des caméras utilisées par la production (et pas seulement les images passant à la télévision en direct) et de revoir les images intéressantes immédiatement. En outre, le Commissaire Support-TV peut également suivre les message et visionner les photos et vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux par n’importe lequel de leurs utilisateurs durant l’épreuve. Cette initiative de l’UCI, apparue pour la première fois en compétition sur Milano-Sanremo, en Italie, au mois de mars 2018, a contribué à améliorer la qualité de l’arbitrage des épreuves, au profit non seulement de la régularité de la course, mais aussi de la sécurité des coureurs, des suiveurs et des spectateurs.
Interdire le tramadol représentait également l’une de mes promesses lorsque j’ai été élu Président de l’UCI. Cette substance, très utilisée par les cyclistes, est dangereuse à plusieurs égards : elle entraîne un état de somnolence pouvant favoriser la survenue de chutes et présente un risque de dépendance avéré. J’ai donc décidé de prendre les devants et de l’interdire, pour toutes les disciplines et toutes les catégories de coureurs, pour des raisons sanitaires, le tramadol ne figurant pas dans la Liste des interdictions de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA). Ainsi, son usage est-il passible de sanctions depuis le 1er mars de cette année, et un protocole de contrôle a été mis en place à cet effet.
Cette mesure a été très bien accueillie par l’ensemble de la famille cycliste. Elle s’inscrit dans le cadre du renforcement de la politique de protection de la santé des coureurs, pour lequel nous avons engagé au siège de l’UCI un Directeur Médical, le Professeur Xavier Bigard, qui nous a rejoint en juin 2018. Celui-ci travaille actuellement au développement d’un vaste programme de protection de la santé des athlètes.
Nos Championnats du Monde constituent le principal rendez-vous annuel pour chacune de nos disciplines, et revêtir l’emblématique maillot arc-en-ciel de Champion du Monde UCI confère aux vainqueurs un statut à part et en vue dans l’histoire du cyclisme. Nos Championnats du Monde doivent cependant évoluer pour conserver leur prestige et devenir encore plus populaires. C’est dans cette optique que j’ai pris un certain nombre d’initiatives.
J’ai souhaité organiser, une fois tous les quatre ans, des Mondiaux UCI regroupant l’ensemble des disciplines placées sous l’égide de notre Fédération. C’est dans cette perspective que la première édition des Championnats du Monde de Cyclisme UCI verra le jour à Glasgow et en Ecosse (Grande-Bretagne), en 2023, comme nous l’avons annoncé au début du mois de février dernier. Il s’agira d’une grande fête du vélo totalement inédite, à la fois sportive et populaire, qui rassemblera en un lieu toute les familles de notre sport durant près de trois semaines et attirera sur ce dernier une attention médiatique sans précédent. Il s’agira d’un événement jamais vu, réellement historique.
Les Championnats du Monde Route UCI fêteront leur 100e anniversaire en 2021. Au long de leur histoire, ils ont visité quatre continents, l’Afrique étant la grande absente du calendrier. Au vu de l’émergence d’un nombre croissant de champions cyclistes africains et de la qualité en nette progression des épreuves se déroulant sur ce continent, qui a accueilli de nombreux rendez-vous mondiaux dans d’autres disciplines cyclistes, il était juste que l’Afrique ait elle aussi « ses » Championnats du Monde Route UCI. Ce rêve deviendra réalité en 2025. Nous travaillons actuellement avec de potentiels organisateurs pour que tout soit prêt le jour J, et que l’Afrique puisse à son tour offrir au monde un spectacle inoubliable, historique lui aussi.
Nous avons par ailleurs renforcé notre travail de promotion de nos Championnats du Monde en direction des organisateurs potentiels, notamment en leur montrant les nombreuses retombées positives – entre autres au niveau économique et en termes d’image – de l’accueil d’un tel événement pour une ville et une région. Ce travail a porté ses fruits, comme en témoigne le fait que l’intégralité des éditions 2020-2024 de nos Championnats du Monde Route et Mountain Bike aient déjà été attribués :
Nous veillerons de plus à attribuer la totalité des éditions 2020-2024 des Championnats du Monde UCI de toutes nos disciplines olympiques d’ici septembre 2019. Cela permettra aux Fédérations Nationales et à nos sponsors de se préparer de manière optimale grâce à la visibilité sur cinq ans sur les Mondiaux à venir dont ils bénéficieront – un record –, et démontre en outre la popularité de nos événements.
Le cyclisme est un sport à la vivacité extraordinaire, qui se réinvente sans cesse. L’UCI entend promouvoir toutes ses déclinaisons, car, pour utiliser une phrase bien connue, rien de ce qui est cycliste ne nous est étranger. C’est dans cet état d’esprit que j’ai voulu intégrer les spécialités ci-dessous.
L’e-cycling tout d’abord. Ces dernière années, l’e-cycling (ou cyclisme virtuel) a explosé. Il est devenu une partie intégrante de la pratique sportive d’une part croissante de cyclistes. Des applications ludiques ont été développées, les homes trainers sont devenus connectés et intelligents (on parle de « smart trainers »), et le public a suivi en masse, séduit par les avantages de cette pratique complémentaire. Aujourd’hui, il est possible de s’entraîner ou de participer à des courses (y compris sur le parcours de certaines éditions des Championnats du Monde Route UCI), de manière très réaliste, en réseau, quelles que soient les conditions, notamment météorologiques, extérieures. L’UCI doit accompagner et encourager cette tendance. Nous avons donc intégré l’e-cycling dans nos règlements et organiserons les premiers Championnats du Monde e-cycling UCI en 2020.
Le rôle important de l’UCI dans ce domaine a été reconnu au travers de ma nomination en tant que chef du groupe de liaison e-sport du Comité International Olympique (CIO), organisme centralisant la collaboration entre les acteurs de l’e-sport et le Mouvement Olympique.
L’E-mountain bike. Le mountain bike avec assistance électrique a ouvert la pratique de cette discipline exigeante à de nouveaux publics. Je m’en réjouis. De plus en plus de courses sont inscrites au Calendrier International UCI, et un nombre toujours plus important de Fédérations Nationales organisent des Championnats Nationaux de la spécialité. Des athlètes reconnus participent à ces compétitions, à l’image de Julien Absalon, double Champion Olympique et quintuple Champion du Monde UCI de cross-country Olympique. Pour assurer sa croissance, nous avons intégré l’E-mountain bike dans nos règlements et organiserons les premiers Championnats du Monde E-mountain bike UCI en 2019, dans le cadre des Championnats du Monde Mountain Bike UCI présentés par Mercedes-Benz de Mont-Sainte-Anne, au Canada, qui débuteront à la fin du mois d’août.
L’Enduro. Il s’agit d’une spécialité du mountain bike déjà populaire (la première édition de l’Enduro World Series remonte à 2013). Une course d’Enduro inclut plusieurs étapes de liaison et d’autres chronométrées, sur tous types de terrains. Les sessions chronométrées doivent être principalement en descente. Le classement général est établi en cumulant les temps réalisés dans les étapes chronométrées. Nous avons intégré l’Enduro World Series au Calendrier International Mountain Bike UCI 2019.
Le vélo sur neige (alpine snow bike). Nous avons intégré la spécialité dans les Règlements de l’UCI, puis avons inscrit trois événements au Calendrier International Mountain Bike UCI 2019. Une Coupe du Monde Alpine Snow Bike UCI sera organisée dès 2020. Elle devrait compter cinq manches réparties sur plusieurs continents.
La pump track enfin. Proche du BMX Racing, cette spécialité utilise une piste faite de bosses et de virages serrés, semblable à une petite piste de BMX. Ses caractéristiques permettent de prendre de la vitesse sans pédaler. Il est fréquent que de telles pistes soient aménagées à côté des pistes de BMX Racing, dont elles constituent un complément plus accessible, en particulier pour les jeunes enfants. L’UCI a intégré la pump track pour encourager sa pratique, dans une optique de développement des disciplines off-road. Le Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI dispose d’ailleurs d’une telle piste.