De l'autre côté du BMX Racing : Stefany Hernández revient au Centre Mondial du Cyclisme UCI

Formation d'entraîneur pour l’ancienne Championne du Monde UCI

Il y a huit ans, la Vénézuélienne Stefany Hernández remportait la médaille de bronze en BMX Racing aux Jeux Olympiques de Rio 2016, un an après sa victoire aux Championnats du Monde BMX Racing UCI. À l'époque, elle était athlète en formation au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI à Aigle, en Suisse.

« J’ai adoré être ici, j’étais toujours si heureuse durant mes années au centre », raconte l’ancienne Championne du Monde UCI, qui est revenue ce mois-ci pour participer à une formation d’entraîneur en BMX Racing.

Elle fait partie des nombreux anciens et actuels athlètes du CMC UCI – dont Zoé Claessens (SUI), médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de Paris 2024 en BMX Racing et médaillée d’argent aux Championnats du Monde UCI 2024 – participants à cette formation. Leur engagement s’inscrit dans la vision de l’UCI d’encourager les athlètes à envisager leur reconversion professionnelle après la compétition.

« Je réalise maintenant qu’on peut rester proche de ce sport après sa retraite. Je peux combiner mes connaissances d’athlète avec celles d’entraîneur et commencer à essayer de développer de nouveaux champions dans mon pays et dans le monde entier », explique Stefany Hernández.

Sortir de l'ombre

C'est un renouveau avec le sport qui a été l’amour de sa vie pendant de nombreuses années, mais dont elle s'était complètement coupée en 2021.

Une combinaison de blessures et de la pandémie de Covid-19 a anéanti ses chances de qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Puis, une crise de panique lors d’un entraînement pour une manche de la Coupe du Monde BMX Racing UCI à Bogotà, en Colombie, a mis fin brutalement à sa carrière compétitive.

« Je n’avais jamais eu peur en BMX, mais ce jour-là, j’étais terrifiée. Je ne voulais pas le faire. Je suis retournée à mon hôtel, j’ai changé mon vol et je suis rentrée chez moi. J’avais pris ma retraite du sport. »

Sa retraite n’était pas une décision réfléchie. Elle n’était pas planifiée et a été extrêmement difficile.

« Pendant trois ans, je n’ai fait aucun sport. Je n’en regardais pas non plus. Rien. C’est comme lorsqu’on rompt une relation, et qu’on veut zéro contact. Ces trois années ont été sombres. J’ai touché le fond. C’était un chaos et j’ai commencé à tout nettoyer. J’avais besoin d’aide pour cela, j’ai suivi une thérapie, et je me suis soignée. Et je suis fière de moi parce que, quand on est dans un moment sombre, la dernière chose qu’on pense, c’est que la lumière va revenir.

« Je n’ai absolument aucun regret. Ce que j’ai vécu m’a tellement enrichie en expérience et en connaissances. »

La Stefany au grand sourire emblématique est de retour et déborde d’enthousiasme : « À 25 ans, Championne du Monde UCI et médaillée de bronze olympique, je me sentais comme la reine du monde. Aujourd’hui, à 33 ans, je sens que le monde est à moi. »

Rebâtir le BMX Racing au Venezuela

Encore au début de l’année 2024, elle n’avait pas complètement exclu un retour à la compétition, mais les Jeux Olympiques de Paris 2024, où elle a travaillé comme volontaire athlète (« une belle expérience »), lui ont permis de prendre une décision définitive : « Je suis allée voir les épreuves de BMX Racing, et quand j’ai vu les courses et le stress, je me suis dit ‘non, ça va’. Cela m’a aidée à être en paix avec ma décision. J’ai clos le chapitre du haut niveau, et maintenant, je suis prête à saisir les opportunités qui se présentent à moi. »

Comme pour confirmer cette nouvelle étape, elle a immédiatement reçu une proposition pour participer à la formation d’entraîneur du CMC UCI.

« C’est très intéressant parce qu’il y a beaucoup de choses que je connais instinctivement, et maintenant j’apprends les concepts, par exemple comment créer un plan d’entraînement stratégique. Quand je m’entraînais au CMC UCI, j’avais un excellent entraîneur et modèle, Thomas Allier. Il était double Champion du Monde UCI, et s’il m’avait dit de sauter d’une montagne, je l’aurais fait. Je ne réfléchissais pas au plan derrière le programme d’entraînement. C’est excitant de voir les choses de l’autre côté. Et c’est un défi parce que c’est aussi scientifique. »

Stefany Hernández commencera à entraîner un jeune athlète local l’année prochaine et voit également une opportunité de raviver la passion pour le BMX Racing dans son pays.

« Dans les années 1990, le BMX était énorme au Venezuela, puis la situation politique et économique s’est dégradée, l’investissement dans le sport a cessé et il a plus ou moins disparu. »

La situation commence à changer. Une pump track est en cours de construction à Caracas, et Stefany a été contactée pour superviser la construction d’une piste de BMX Racing de haut niveau.

« J’espère qu’en 2025, nous inaugurerons une piste de BMX pour les athlètes de haut niveau au Venezuela. Je suis très enthousiaste. Dans trois ou quatre ans, je me vois organiser une manche de la Coupe du Monde BMX Racing UCI au Venezuela. »

Nous n’avons pas fini d’entendre parler de Stefany Hernández et du BMX Racing au Venezuela.