Des mécaniciens gagnent de l'expérience et peaufinent leur technique au Centre Mondial du Cyclisme UCI

Trois mécaniciens déjà expérimentés s’entraînent en ce moment au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI à Aigle, en Suisse, pour parfaire leurs compétences.

Les élèves participent à une formation UCI de Niveau 3 dispensée par le formateur du CMC UCI Jean-Louis Guihard-Thébault et le chef mécanicien du CMC UCI Alex Roussel.

Nous nous sommes rapidement entretenus avec chaque mécanicien « stagiaire ».

Le Sud-Africain Liam Knight avait déjà obtenu le diplôme de Niveau 2 au CMC UCI en 2014, lorsque sa boutique familiale de triathlon démarrait seulement.

Désormais en charge de l’atelier de ce commerce florissant dans l’est de Londres, Liam Knight s’est aussi découvert une passion pour l’enseignement et dispense des cours du soir afin de « partager un peu » de ce qu’il a « appris au Centre Mondial du Cyclisme il y a quelques années ».

Il a dirigé, fin août 2017, une formation pour mécaniciens de Niveau 1 en Éthiopie et espère que son diplôme de Niveau 3 lui permettra de mener de nouvelles missions similaires en tant qu’expert UCI.

« Je souhaite également aller dans les régions rurales d’Afrique du Sud, où les gens dépendent de leur vélo, afin de leur enseigner les bases et peut-être même leur montrer comment ouvrir leur propre boutique. »

« Je n’apprends pas que de la mécanique au CMC, j’observe également comment ils enseignent et comment ils expliquent les choses le plus facilement possible. »

L’Espagnol Albert Rodriguez Boixados, 38 ans, a quitté son poste lucratif de manager marketing d’une marque de sport afin de poursuivre son rêve de devenir mécanicien. Fatigué d’être toujours en déplacement et à la recherche d’un nouveau défi, cet ancien pilote de descente a choisi de se reconvertir.

Après avoir obtenu le diplôme de Niveau 2 en avril, il est revenu au CMC UCI ce mois-ci afin de décrocher celui de Niveau 3.

« J’ai toujours aimé m’occuper de vélos. J’ai 38 ans et je repars de zéro, donc je veux apprendre autant que possible, explique cet habitant de Francfort, en Allemagne. J’ai travaillé lors du Tour de l’Avenir – sous pression ! – et j’ai ouvert mon propre atelier. J’ai envie de proposer un service dans la région où j’habite et peut-être travailler sur des courses amateurs de haut niveau. Le Centre Mondial du Cyclisme est le meilleur endroit pour apprendre. Il s’y passe tant de choses. »

À l’instar de son camarade espagnol, l’Américain Mike Noonan a aussi quitté son emploi – professeur agrégé dans une université en Corée du Sud – pour faire ce qu’il avait « vraiment envie de faire ».

Âgé de 44 ans, il travaille aujourd’hui à temps plein dans l’atelier qu’il a ouvert il y a deux ans lorsque sa femme s’est plainte des 11 vélos qui envahissaient leur salon.

« Je travaillais tout le temps sur les vélos de mes amis, mais ça devenait de plus en plus prenant, témoigne-t-il. Je fais surtout des réparations et je monte des vélos et des roues sur mesure. Le semestre dernier, j’ai démissionné pour passer à temps plein à l’atelier. Je travaille depuis 25 ans sur des vélos, mais j’apprends au Centre Mondial du Cyclisme des facettes du métier que j’ignorais complètement ! »

Il s’est donné deux ans pour tenter sa chance, et pense être au bon endroit pour développer son activité. La Corée, en plus d’accueillir un centre satellite du CMC UCI, voit sa population montrer de plus en plus d’enthousiasme pour le cyclisme : le club cycliste Korea Randonneurs compte à lui seul 13 000 membres, donc 3000 sont actifs.

« Le cyclisme est important en Corée », confirme Noonan.

Les cours pour mécaniciens du Centre Mondial du Cyclisme débouchent sur une certification UCI à trois niveaux. Des formations séparées sont également dispensées pour la fabrication de roues.