À 19 ans, la jeune étoile française Donavan Grondin se projette sur les Championnats du Monde Piste UCI 2020 présentés par Tissot de Berlin, organisés du 26 février au 1er mars, tout en poursuivant l'équilibre optimal entre sa quête de gloire dans les vélodromes et ses débuts dans le peloton professionnel sur route.
Grondin est Champion de France de la poursuite par équipes (avec Florian Maître de Total Direct Énergie, Louis Pijourlet, Valentin Tabellion et Thomas Denis) et de la Madison (également avec Maître). Il est déjà le détenteur d'un maillot arc-en-ciel, en tant que Champion du Monde UCI Juniors de l'Omnium, et espère en décrocher un autre dans le vélodrome de Berlin, avant de briller aux Jeux Olympiques de Tokyo cet été.
Après une saison en Division Nationale 1 avec Vendée U, il porte cette année le maillot rouge de l'UCI ProTeam Arkéa Samsic, au côté des stars françaises Warren Barguil et Nacer Bouhanni et d'un contingent colombien tout fraîchement débarqué en Bretagne : les frères Dayer et Nairo Quintana accompagnés de Winner Anacona. Sous ces couleurs, il a disputé sa première course début février lors d'un Saudi Tour couronné de succès pour son équipe. C'était également l'occasion d'échanger avec le jeune Français sur son approche bi-disciplinaire, sur les planches et sur le bitume.
Les vélodromes avant la route
"La piste et la route, c'est vraiment différent dans la manière de courir. C'est beaucoup plus court sur la piste, observe Grondin. J'aime les deux disciplines et je pense qu'elles se complètent bien. La piste aide pour la route et la route aide pour la piste. Une Américaine de 50 km, c'est 200 tours,... Ce n'est pas rien. C'est proche des intensités qu'on trouve sur la route. Ici, à la fin d'une étape, on peut faire 54 km dans la dernière heure. Sur une Américaine, c'est autour de 58-60 km/h."
Grondin s'efforce d'apprendre aussi vite que possible de ses premières expériences et des coureurs plus expérimentés qui l'entourent.
"Le Saudi Tour est ma première course pro sur route, ça se passe très bien. Je suis venu pour rouler en tête de peloton si besoin et aider mon leader Nacer Bouhanni à se placer ; j'ai fait de mon mieux pour lui.
"Les Directeurs Sportifs m'ont dit de ne pas trop me mettre la pression. Être néo-pro, tout le monde passe par là. On a deux coureurs expérimentés avec nous, Laurent Pichon et Florian Vachon, ils m'aident. Quand je prenais des relais, ils m'ont dit où me placer et ça m'a beaucoup aidé.
"Je trouve ma place dans l'équipe. Ça m'aide aussi à voir où j'en suis, parce que j'ai beaucoup travaillé sur la piste par rapport à ceux qui n'ont fait que de la route."
Un coup d’œil au programme de Grondin en février montre bien ses allers et retours à travers le monde et entre les deux disciplines : après le Saudi Tour, il a fait un petit tour sur la piste du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, en région parisienne, avant de courir avec Arkéa Samsic en Espagne, à Murcie et Almeria. Il fera un nouveau stage sur piste avant de se présenter aux Mondiaux UCI de Berlin.
"L'équipe est d'accord pour que je coure sur la piste, donc j'en profite. Dès le début, ils m’ont dit : 'Si tu veux, nous on est prêt à te suivre sur la piste'. J'ai dit ok ! Pour ma première année, ça permet de ne pas me perturber, ne pas changer mes habitudes."
De La Réunion à l'Olympe
“J’étais à La Réunion jusqu’à mes 16 ans et ensuite je suis venu en Métropole, au pôle France à Bourges, de 2016 à 2019. J’ai emménagé à Rennes récemment, en décembre pour me rapprocher de l'équipe Arkéa Samsic."
Grondin a fait ses débuts cyclistes en mountain bike, avant de découvrir la route et la piste à 13 ans. "J’aimais bien le VTT aussi, mais quand j’ai commencé la piste et la route, j’ai vite basculé sur ces deux disciplines, parce que c’est difficile de faire les trois, décrit-il. Déjà que deux c’est compliqué, alors si on rajoute un troisième… "
"Je faisais de la compétition en VTT, j’ai fait les Championnats de France, j’ai gagné les Championnats Régionaux chez moi, se souvient-il. J’ai fait 12e aux Championnats de France 2015 sans avoir fait aucune course avant, donc j’étais content. La même année j’ai fait les Championnats de France sur route, où j’ai gagné. C’était en Cadets. Après j’ai fait le Chrono des Nations, j’ai aussi gagné, et là j’ai été contacté par le pôle de Bourges, que j’ai intégré l’année d’après.
“Sur la route, cette année il s'agit de voir comment je peux aider mes équipiers. C'est la première étape. Sur la piste, il y a les Championnats du Monde fin février."
Mais, preuve de ses ambitions, Grondin se projette déjà au-delà de Berlin, comme beaucoup de stars de la discipline qui font de ces Mondiaux un tremplin vers les Jeux Olympiques. "On connaîtra la sélection pour Tokyo dans la foulée, explique-t-il. C’est l’objectif premier. Même l’équipe m’a dit que l’objectif c’est d’être pris pour les Jeux. J’ai toujours rêvé de participer aux JO. Ce sera l’occasion, plus tôt que prévu. Si je le fais cette année, à 20 ans, c’est jeune. Faire les JO à 20 ans, ce n’est pas rien !
"J'ai commencé à suivre les épreuves sur piste quand j'ai commencé moi-même à rouler sur la piste. J'ai vu Bryan Coquard faire 2e aux Jeux et ensuite mon modèle était Benjamin Thomas. Maintenant, je cours avec lui, c'est cool. J'ai déjà un maillot arc-en-ciel, alors pourquoi pas viser les Jeux maintenant ?"