Donostia San Sebastian Klasikoa: un nouveau défi pour la star montante espagnole Juan Ayuso

Il y a deux ans, lorsque la Donostia San Sebastian Klasikoa s’était tenue pour la dernière fois avant la pandémie de Covid-19, c’était un adolescent, Remco Evenepoel, qui avait conquis une victoire historique. Plus jeune de près de trois ans, un nouveau prodige est prêt à démontrer ses talents sur la course d’un jour espagnole de l’UCI WorldTour : Juan Ayuso, né en septembre 2002, est un jeune champion dont l’Espagne observe l’émergence depuis deux saisons et qui vient désormais affirmer ses talents devant le monde entier.

Ses exploits chez les jeunes – et notamment sa domination cette année sur le Giro Ciclistico d’Italia des Moins de 23 ans (trois victoires d’étapes et quatre maillots distinctifs en tant que vainqueur des classements général, par points, de la montagne et du meilleur jeune) – ont déjà largement attiré l’attention sur le jeune prodige. Il était d’ailleurs récemment invité dans les studios de la télévision nationale espagnole à l’occasion de la 4e étape du Tour de France.

Ayuso affichait alors un sourire charmeur et une grande aisance, en tant que jeune professionnel représentant l’équipe UAE Team Emirates, tandis qu’une référence comme Pedro Delgado faisait de lui « la grande promesse du cyclisme espagnol ». Quelques jours plus tard, Ayuso rendait visite à ses aînés lors du premier jour de repos du Tour, en Andorre, et en profitait pour rouler avec une autre icône espagnole du cyclisme, Juan Antonio Flecha.

« A 18 ans, Juan Ayuso est le talent sur lequel nous sommes tous concentrés, a souligné Flecha », lui-même vainqueur d’étape sur le Tour. « J’espère y participer le plus tôt possible », lui a assuré Ayuso en se fixant un horizon de « deux ou trois ans ». Mais, tout comme Tadej Pogačar, le jeune Espagnol a l’habitude de griller les étapes qui lui sont fixées.

Ayuso a rejoint les rangs professionnels il y a quelques semaines en enfilant le maillot d’UAE Team Emirates à la mi-juin. Un transfert anticipé, puisqu’il devait rester avec le Team Colpack Ballan jusqu’au mois d’août avant de rejoindre l’équipe du vainqueur du Tour de France. Mais les dirigeants de la formation émiratie qui avaient accompagné l’ascension de Pogačar observaient les talents du jeune Espagnol depuis longtemps. Il n’était plus question d’attendre après ses exploits sous les couleurs de son Equipe Continentale UCI Team italienne en 2021.

« Chez les jeunes, il gagnait très facilement, en attaquant à 60 km de l’arrivée pour finir seul, a expliqué son patron Joxean « Matxin » Ferrnandez dans une interview accordée au journal AS. C’est pour cela qu’on a décidé de le faire courir sur le calendrier Moins de 23 ans italien, pour qu’il apprenne qu’il ne s’agit pas seulement d’être fort, mais aussi d’anticiper ce qui se passe, de lire la course, de jouer des coudes… C’est un niveau où il pouvait encore avoir faim de victoire. Nous sommes reconnaissants pour ce que l’équipe Colpack a apporté, mais désormais il intègre l’effectif d’UAE. »

Au sein de la formation UAE Team Emirates, Ayuso bénéficie des conseils de l’ entraîneur qui guide des champions expérimentés comme Tadej Pogačar, Marc Hirschi, Brandon McNulty, Rafal Majka et Diego Ulissi. Et le jeune Espagnol se fixe lui-même des ambitions élevées.

« Je suis tombé amoureux du cyclisme avec Contador ;  je me souviens de ses succès sur le Tour de France, c’était vraiment impressionnant, a expliqué l’Espagnol à Tuttobiciweb au moment de marquer de son empreinte le Giro Ciclistico d’Italia. J’adorerais être comme lui un jour, même si je ne me lève pas de la selle comme il le faisait dans les montées. Avec lui, j’ai découvert le Tour de France, et mon rêve est d’y remporter des victoires, un jour. »

Il a également confié des ambitions bien plus concrètes au Diario Vasco. « Je viens avec une mentalité de gagnant, a-t-il déclaré avant de disputer une série de courses d’un jour au Pays basque. Je veux me battre pour la victoire à Ordizia et être devant sur la Clasica. »

Il a déjà confirmé sur la Prueba Villafranca - Ordiziako Klasika, dont il a pris la deuxième place après avoir participé à l’offensive décisive qui a vu six attaquants laisser leurs rivaux sur place dans la montée finale. « Je suis content de la manière dont ça s’est passé : l’équipe a fait un super travail toute la journée pour me mettre en bonne position pour attaquer dans la dernière ascension », a commenté Ayuso en vrai leader, déjà.

Le jeune Espagnol sera-t-il aussi impressionnant sur la 41e Donostia San Sebastian Klasikoa, avec ses 223,5 km, ses ascensions emblématiques et des rivaux aussi redoutables que le Champion du Monde UCI Julian Alaphilippe ? Le défi est inédit pour Ayuso, mais les prodiges ne cessent de redéfinir le champ des possibles qui s’offrent aux étoiles montantes, et le jeune Espagnol semble prêt à participer à ce mouvement.