Du vélodrome du Centre Mondial du Cyclisme UCI au rêve olympique

Depuis son inauguration en 2002, le vélodrome du Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI situé à Aigle (Suisse) accueille des athlètes du monde entier venus s’entraîner pour réaliser leurs rêves sportifs.

Pour nombre d’entre eux, il s’agit de participer aux Jeux Olympiques, un rêve qui est sur le point de se concrétiser pour quatre des actuels stagiaires de cyclisme sur piste du CMC UCI. Ces sportifs sont en train d’apporter les dernières touches à leur préparation avant de s’envoler pour Tokyo pour participer aux compétitions de cyclisme sur piste des Jeux, qui auront lieu au vélodrome d’Izu, à Shuzenji (préfecture de Shizuoka), du 2 au 8 août.

Néophytes sur la scène olympique, les quatre stagiaires participeront tous aux épreuves de keirin et de vitesse. Kwesi Browne et Nicholas Paul représenteront Trinité-et-Tobago, Jaïr Jestyn Tjon En Fa portera les couleurs du Suriname, et Jean Spies troquera la tenue du CMC UCI pour enfiler celle de l’équipe d’Afrique du Sud.

A Aigle, ils travaillent avec l’entraîneur résident du CMC UCI, Craig MacLean (GBR), médaillé d’argent de la vitesse par équipes aux Jeux Olympiques de Sydney 2000. Après une carrière sur piste qui l’a vu décrocher huit médailles aux Championnats du Monde UCI (notamment l’or de la vitesse par équipes en 2002), le Britannique s’est reconverti en pilote de tandem dans le paracyclisme. C’est ainsi qu’il a remporté l’or dans la vitesse aux Jeux Paralympiques de Londres 2012 en tant que pilote d’Anthony Kappes.

Nous vous présentons ses quatre protégés engagés aux Jeux Olympiques.

Il n’est pas forcément évident de se spécialiser dans le cyclisme sur piste dans un pays qui n’est pas équipé d’un vélodrome. C’est pour cette raison que Jaïr a mis le cap sur Miami (Etats-Unis) à l’âge de 18 ans. Il y a deux ans et demi, il a participé à un camp de détection de talents au CMC UCI. Repéré, il a été invité à revenir se préparer en vue des Jeux Olympiques.

Ce qu’il apprécie le plus au centre d’entraînement d’Aigle ? « Le simple fait d’avoir des partenaires d’entraînement qui me poussent à me surpasser. Le fait de travailler avec des amis et d’avoir du monde avec qui échanger à l’entraînement, d’aller sur les compétitions avec une équipe, un mécanicien, de bénéficier d’un accompagnement. Tout ça est extraordinaire.

« J’ai toujours voulu faire les Jeux Olympiques, mais quand on vient du Suriname, ça ressemble à un rêve impossible. Puis quand j’ai vu Njisane Phillip (TTO) aux Jeux Olympiques (à Londres 2012), je me suis rendu compte que c’était possible et j’ai commencé à travailler avec cet objectif en tête. »

Après avoir testé le BMX, le mountain bike et le cyclisme sur route, Spies a enfourché un vélo de piste d’occasion à l’âge de 14 ans. Le coup de foudre a été immédiat. Il a consacré les cinq dernières années à la qualification pour les Jeux Olympiques et a passé les 18 derniers mois au CMC UCI, où il a appris à « s’épanouir dans la difficulté ».

« J’ai un bon groupe de coureurs autour de moi. C’est comme si on faisait les Championnats du Monde à chaque séance d’entraînement ! On prend beaucoup de plaisir, c’est très dur mais en même temps, c’est très gratifiant. »

Le Sud-Africain se rend à Tokyo avec la ferme intention de prendre du plaisir tout en donnant le meilleur de lui-même : « C’est une opportunité qui ne se présente qu’une seule fois dans une vie, un spectacle unique, alors il faut savourer chaque moment qui se présente ».

Tout comme Jaïr, Kwesi Browne s’est pris de passion pour le cyclisme sur piste en suivant les performances de Njisane Phillip aux Jeux Olympiques de Londres 2012 : « Je me disais :  ̎Je veux faire comme ce gars, avec tout le monde qui me regarde, sur une scène olympique ou mondiale ̎ », raconte celui qui est passé par le football, l’athlétisme et la natation.

Mettant de côté ces autres passions, il s’est concentré à fond sur le cyclisme sur piste et a exploité au maximum le temps passé au CMC UCI : « J’adore m’entraîner avec ce groupe. En dehors de la piste, on est copains. Une fois qu’on monte sur le vélo, on reste copains, mais un peu moins ! C’est ce que j’adore à propos de notre groupe. Tous les jours, on se challenge sur la piste, à la musculation, dans tout ce qu’on fait. »

Kwesi s’est fixé des objectifs chronométriques biens précis pour le 200 m départ lancé et il ambitionne d’atteindre la finale du keirin car « à ce stade, tout devient possible ».

C’est « grâce » à une blessure contractée au football que le jeune Trinidadien se retrouve aux Jeux Olympiques aujourd’hui. S’étant mis au cyclisme dans le cadre de sa rééducation, il est tombé amoureux de ce sport et ne s’est plus jamais retourné.

« J’adore gagner alors il fallait que j’aille aux Jeux Olympiques et que j’essaie de gagner pour Trinité-et-Tobago. C’est mon objectif », assène Paul, qui est le détenteur du record du monde du 200 m départ lancé. Pour la petite histoire, il a établi le record aux Championnats Panaméricains de Cyclisme 2019 en Bolivie, quelques minutes après avoir vu Jaïr Jestyn Tjon En Fa établir une nouvelle marque.

« Je crois que tout le monde a envie de gagner. Une fois là-bas (à Tokyo), je vais simplement essayer de donner le meilleur de moi-même et de faire ce que j’ai à faire. Si je fais ce que j’ai à faire, je serai content. »

Pour regarder les interviews complètes de Jaïr Jestyn Tjon En Fa et Jean Spies, cliquez ici. Pour celles de Kwesi Browne et Nicholas Paul, cliquez ici.