Le Grand Prix de l’E3, qui se déroule en Belgique, dans la province de la Flandre orientale, est l’une des plus récentes courses d’un jour du circuit, puisqu’elle a eu lieu pour la première fois en 1958. Toutefois, elle est devenue un évènement extrêmement prestigieux et réputé. En tant que première classique pavée de la saison de l’UCI WorldTour, le Grand Prix de l’E3 lance la longue quinzaine très attendue des courses UCI WorldTour se déroulant sur les pavés, l’asphalte et les monts de Belgique et du Nord de la France.
Appelée à l’origine Harelbeke-Anvers-Harelbeke, le « E3 » qui entre dans la composition du nom de la course fait référence à l’autoroute E3 – maintenant rebaptisée E17 – construite entre les deux cités flamandes dans les années 1960.
D’une distance légèrement supérieure à 200 kilomètres, avec départ et arrivée à Harelbeke, cette classique extrêmement difficile comporte environ 15 à 17 montées courtes, raides et pavées, principalement dans les derniers 90 kilomètres. Comme toujours dans les courses d’une journée, la connaissance du lieu peut se révéler cruciale. Aussi n’est-il peut-être pas surprenant que les coureurs belges aient dominé le Grand Prix de l’E3, avec 38 victoires. Cinq d’entre elles reviennent à la vedette des classiques contemporaine Tom Boonen (Etixx-Quick Step), qui détient le record pour le plus grand nombre de victoires devant un autre champion belge, Rik Van Looy, qui est parvenu à en remporter quatre.
Tandis que « Tornado Tom » va certainement chercher à remporter une autre victoire en 2015, Peter Sagan (Tinkoff-Saxo), le vainqueur de l’année dernière, a lui aussi clairement pris la mesure de la classique belge. Arrivé deuxième en 2013 derrière Fabian Cancellara (Trek Factory Racing), vedette des classiques et autre prétendant de haut niveau pour 2015, Sagan a fait mieux en 2014 quand il s’est imposé au sprint devant trois autres concurrents à Harelbeke en mars dernier. La prouesse de Sagan était d’autant plus frappante que le groupe de quatre échappés comprenait deux coureurs de la même équipe (Quick Step) : le futur vainqueur de Paris-Roubaix, Niki Terpstra et Stijn Vanderbergh. Toutefois, en dépit de leurs attaques répétées, il les a vaincus tous les deux.
La première ascension pénible du Grand Prix de l’E3 est traditionnellement celle de Leberg, peu après un rapide tour de la ville d’Oudenaarde, où la plus importante classique pavée belge, le Tour des Flandres se termine neuf jours plus tard. Après cela, à environ mi-parcours, débute la principale série de montées de l’E3. Gardez l’œil sur le Paterberg et l’Oude Kwaremont, des monts notoirement difficiles où la course à tendance à se scinder pour de bon, tandis que la montée du Tiegemberg, à 16 kilomètres de l’arrivée, devrait clairement déclencher l’accélération décisive de la journée ou une courageuse tentative d’échappée en solitaire.