Cinq titres distribués lors de la deuxième journée des Mondiaux sur piste

Conserver un titre mondial est un pari. Gagner devant son public un défi. François Pervis a relevé ce double challenge en remportant le keirin des Championnats du Monde Piste UCI sur le bois presque neuf de Saint-Quentin-en-Yvelines. Couronné trois fois à Cali en 2014, Pervis rêve de conserver ses couronnes, malgré une grosse chute lors de la dernière manche de la Coupe du Monde Piste UCI qui aurait pu contrarier ses plans. Dans un vélodrome en fusion, il a réussi la première levée en gérant à la perfection un tournoi de keirin très relevé. En finale, il a placé son effort au moment opportun pour remonter le Néo-Zélandais Dawkins . Impressionnant, Pervis filait vers la victoire alors que le Malaisien Azizulhasni Dawkins, troisième, retrouvait un podium mondial qu’il n’avait plus fréquenté depuis 2010. Après avoir savouré la ferveur du public, François Pervis exprimait sa joie : « J’ai eu beaucoup de barrières physiques et psychologiques à surmonter cet hiver. Passer outre et conserver mon titre, c’est énorme. Ici, c’est ma piste d’entrainement, j’habite à 500 mètres du vélodrome. Etre champion du monde devant sa famille et ses amis, c’est superbe. »

Il y a des médailles au goût particulier. Lucas Liss est devenu Champion du Monde Piste UCI de scratch. Dans une course rapide et nerveuse, il a puisé la force pour dominer l’Espagnol Albert Torres Barcelo, deuxième, et l’Américain Bobby Lea, troisième, dans le désir de rendre hommage à son père, Lucjan Lis, Champion du Monde Piste UCI de poursuite par équipes avec la Pologne en 1973 et décédé il y a trois semaines. Dans son beau maillot arc-en-ciel, le jeune Allemand, 23 ans, était fier de son premier titre mondial et un peu triste. « Cette victoire, c’est pour mon père », dit-il.

La poursuite par équipes est une discipline exigeante qui exige force, endurance, précision et cohésion. Y briller est un signe fort pour une nation. La discipline fait partie de la culture de la piste australienne, chez les hommes comme chez les femmes. Mais depuis l’introduction de ce bel exercice au programme des Championnats du Monde Piste UCI, c’est l’Angleterre, autre grande nation de la poursuite, qui avait planté l’Union Jack sur la plus haute marche du podium avec six victoires en sept éditions. Pour battre les Britanniques, auteur du meilleur temps des qualifications, les filles des Antipodes n’avaient d’autre choix que de réussir la course parfaite. Annette Edmondson, Ashlee Ankudinoff, Amy Cure et Melissa Hoskins l’ont fait, roulant pendant quatre kilomètres avec la précision d’un métronome. En 4’13’’683, les quatre filles en blanc privaient les Britanniques de l’or, mais aussi du record du monde qui était leur propriété (4’16’’552).

« C’est un rêve, jubilait Annette Edmondson, qui, après neuf médailles aux Championnats du Monde Piste UCI, goutait enfin à l’or. Nous travaillons depuis trois mois pour cet objectif et nous l’avons atteint. Ce qui comptait, c’était la victoire. Le record du monde rend notre titre encore plus beau. »

Dans la longue histoire de la poursuite par équipes, la Nouvelle Zélande n’avait jamais remporté l’or mondial. Depuis 2010, les hommes en noir étaient montés à trois reprises sur la troisième marche du podium. A Saint-Quentin-en-Yvelines, Pieter Bulling, Regan Gough, Dylan Kennett et Alex Frame ont réussi le bel exploit de dominer en finale la Grande Bretagne pourtant favorite.

« C’est un rêve après lequel nous courions depuis des années, avoue Regan Gough. Nous n’étions pas favoris mais nous n’avons rien lâché. A six tours de la fin, on a compris que tout restait possible et on a tout donné. C’est vraiment un sentiment incroyable. » L’Australie qui domine la discipline depuis 2010 avec cinq des derniers titres a dû, malgré la présence d’Alexander Edmondson, le Champion du Monde 2014 de la poursuite individuelle, dans son escouade, se contenter de la médaille de bronze en dominant une équipe d’Allemagne désunie.

On prend les mêmes… et on change l’ordre. Le podium du 500 mètres femmes des Championnats du Monde Piste UCI 2015 est le même qu’un an plus tôt à Cali. Mais la Russe Anastasia Voynova, troisième en Colombie, a grimpé deux marches d’un coup. En deux tours bouclés en 33’’149, la jeune femme de 22 ans remportait son premier titre mondial, devançant la reine de la discipline, l’Australienne Anna Meares, recordwoman du monde (33’’149) et la Championne du Monde en titre l’Allemande Miriam Welte (33’’699). « Je suis heureuse, déclarait la nouvelle Championne du Monde. C’est mon premier titre en Elites. C’est le plus beau moment de ma carrière. » La jeune Russe, qui avait remporté quatre titres mondiaux en juniors à Moscou en 2011, prend rendez-vous avec l’avenir.

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