A 21 ans, le Suisse
Stefan Küng
est animé d’une détermination sans faille. Rouleur et poursuiteur sur piste, il construit sa carrière en puissance dans la tradition des grands spécialistes suisses de ces disciplines.
Dominé en qualifications par l’Australien Jack Bobridge, détenteur du record du monde de la spécialité depuis 2011, il a pris une incroyable revanche en finale, effaçant d’un coup la déception de sa défaite pour quatre dixièmes un an plus tôt à Cali (Colombie) contre Alexander Edmondson en finale des Championnats du Monde Piste UCI 2014.
Son exploit est d’autant plus marquant qu’au bout de 2000 mètres de course, il accusait un retard de 3’’165. « Je pars souvent un peu lentement », reconnaît-il. Conseillé du bord de piste par son entraîneur, l’ancien grand rouleur Daniel Gisiger, il a accéléré, grignotant chaque dixième avec voracité. « J’ai tout donné. Daniel me disait que Bobridge baissait de pied et que je pouvais gagner, explique-t-il. Le dernier kilomètre a été difficile. C’était la douleur pour la gloire… »
Au coup de pistolet final, le coureur du BMC Racing Team comptait 8/10e d’avance sur son adversaire. « L’an dernier, je n’étais pas prêt pour gagner. Aujourd’hui, je suis d’autant plus fier qu’il y a longtemps qu’un Suisse n’a pas remporté ce titre (Xavier Kurmann en 1970) ». Stefan Kueng peut maintenant penser aux Jeux Olympiques de Rio, son prochain grand objectif sur piste.
Sur le podium, il retrouvait le Français Julien Morice qui, en battant le Russe Serov pour la médaille de bronze, devenait le premier poursuiteur français à gagner une médaille mondiale depuis Philippe Ermenault et Francis Moreau en 1998 à Bordeaux.
Il y a un mois, en Argentine, Fernando Gaviria remportait deux étapes du relevé Tour de San Luis, en dominant au sprint Mark Cavendish. Quatre semaines ont passé et le jeune Colombien, 20 ans, est devenu Champion du Monde Piste UCI de l’omnium. « J’en rêvais. C’était mon objectif », dit-il, très ému. Son succès couronne un début de carrière d’enfant prodige avec, dans son escarcelle, deux titres mondiaux (omnium et américaine) en juniors et des victoires dans les Championnats Panaméricains ou les Jeux d’Amérique du Sud.
Avant de se consacrer davantage à la route où de nombreuses équipes de haut niveau aimeraient l’enrôler, Gaviria avait préparé son objectif méticuleusement, remportant notamment l’omnium de la Coupe du Monde UCI de Londres.
A Saint-Quentin en Yvelines, malgré une chute dans la course aux points, l’ultime épreuve, il a dominé son sujet à l’exception d’une huitième place dans le tour lancé. Au final, il devance l’Australien Glenn Oshea de 16 points et l’Italien Ella Viviani de 25 points.
Championne du Monde Piste UCI de vitesse individuelle en titre, Kristina Vogel a été soulagée lorsqu’elle a battu en deux manches sèches la Néerlandaise Elis Ligtlee en finale. La défaite mercredi de l’équipe d’Allemagne, Championne du Monde de vitesse par équipes depuis 2012, lui avait mis une pression supplémentaire. « Cela a été une vraie déception, dit-elle. J’ai été malade en novembre lors de la Coupe du Monde de Guadalajara (Mexique) et cela a perturbé ma préparation. »
Dans le tournoi individuel, elle a dû batailler trois manches contre la Chinoise Zhong en demi-finales pour s’ouvrir les portes d’un deuxième titre consécutif. « L’ambiance dans ce beau vélodrome est incroyable et je suis très heureuse d’y avoir gagné. Maintenant, je vais aborder le keirin plus détendue. »
Pilier du peloton mondial féminin sur route depuis près de dix ans, la Néerlandaise Kirsten Wild est également une pistarde de premier plan. Puissante et adroite, elle truste les titres nationaux en omnium, scratch, poursuite ou course aux points. Au plus haut niveau international, elle n’avait jusque là seulement accroché une médaille de bronze dans l’omnium en 2011.
A Saint-Quentin-en-Yvelines, elle a atteint son objectif en devenant à 32 ans Championne du Monde Piste UCI de scratch. Pour parvenir à ses fins, elle a fait l’impasse sur le début de la saison sur route et notamment sur le Tour du Qatar qu’elle a remporté à quatre reprises.
« J’aurais aimé disputer l’omnium mais c’est dans le scratch, qui ressemble plus à une course sur route, que j’avais le plus de chances », dit-elle.
La course a été serrée et dans un ultime sprint tout en puissance, Kirsten Wild a devancé l’Australienne Amy Cure. « J’ai choisi la piste car je rêvais de devenir Championne du Monde. J’ai relevé ce défi et je vais retourner sur la route », sourit-elle.
La médaille de bronze revient à la Canadienne Allisson Beveridge, après que la Française Pascale Jeuland eût été disqualifiée.
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