La France a conclu magnifiquement les Championnats du Monde Piste UCI en remportant les deux dernières courses de la journée, la Madison et la Vitesse Individuelle Hommes, alors que l’Australie s’impose dans les épreuves du keirin et de l’omnium. Le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines en fusion, a assisté à deux ultimes épreuves de haut vol.
Bryan Coquard, le vice-Champion Olympique de l’omnium, et Morgan Kneisky, Champion du Monde scratch en 2009 et de Madison en 2013, ont réalisé une course époustouflante. Alors que la paire britannique avait dominé la première partie de l’épreuve en prenant un tour au peloton, les deux coureurs, poussés par leur public, ont d’abord engrangé les points dans les sprints intermédiaires, avant de passer à l’attaque à trente tours de la fin. Les Français ont alors livré un combat acharné à l’Italie et, malgré la victoire des Transalpins dans l’ultime sprint, ils conquièrent pour un point le titre mondial alors que la Belgique prend la troisième place.
« Je n’ai jamais ressenti cela, s’enthousiasmait Morgan Kneisky. J’ai été deux fois Champion du Monde mais gagner chez soi, devant son public, cela dépasse tout. »
Le tournoi de vitesse individuelle couronne le retour au plus haut niveau de Grégory Baugé. Le Français n’avait plus remporté ce titre depuis 2012. La déception de sa défaite en finale des Jeux Olympiques de Londres puis l’avènement de François Pervis ont été difficiles à digérer. Baugé avait fait de ce rendez-vous à domicile un objectif majeur. Après le succès en vitesse par équipes, il a traversé le tournoi individuel avec force et assurance. Après avoir remporté deux duels fratricides face à François Pervis en quarts de finale et Quentin Lafargue en demies, il s’est débarrassé en deux manches du Russe Dmitriev.
Fou de joie sur le podium, son coéquipier Quentin Lafargue, troisième, à ses côtés, Baugé célébrait avec un public enthousiaste le neuvième titre mondial d’une carrière qui a repris le cours de son histoire. « Gagner ici, devant mon public, c’est géant. Maintenant, j’ai Rio en tête. J’ai une revanche à prendre », assurait-il.
Avec deux médailles d’or, Annette Edmonson a été la grande dame des Championnats du Monde Piste UCI. Après le titre de la poursuite par équipes, assorti du record du monde, elle a remporté une deuxième médaille d’or au terme d’un omnium rondement mené. Après six épreuves, elle devance la Britannique Laura Trott, deuxième, et la Championne du Monde du scratch, la Néerlandaise Kirsten Wild, de 16 points. Après sept médailles en argent et en bronze depuis 2012, elle ajoute d’un coup deux pépites du plus beau des métaux à sa collection. « Les deux médailles sont belles. La première, c’est la concrétisation de mois de travail avec toute l’équipe. La seconde est plus personnelle. Mais ce sont de très belles sensations », dit-elle. Les prochains Championnats du Monde UCI auront lieu à Londres, Grande-Bretagne, du 2 au 6 mars 2016.
Sa compatriote Anna Meares, 31 ans, est pour sa part une habituée de l’or mondial. Le titre glané à Saint-Quentin-en-Yvelines en keirin est le onzième depuis 2004, soit un de plus que Félicia Ballanger, la Française qui a toujours été son modèle. Cette médaille d'or a aussi un goût particulier puis qu’elle est la première depuis trois ans.
L’Australienne, deux fois Championne Olympique, n’a jamais baissé les bras. « J’étais très déçue de ma performance en vitesse individuelle, explique-t-elle. Je pouvais difficilement faire plus mal. Pourtant, j’ai abordé ce tournoi de keirin avec beaucoup de calme et d’application. J’étais confiante. »
En finale, elle a dominé la Néerlandaise Shanne Braspenninck et la Colombienne Lisandra Guerra. « Ce titre est le résultat de beaucoup de travail et d’abnégation », reconnaît Anna Meares, heureuse de renouer avec le succès mondial.