« Je suis vraiment fière d'être la première femme à porter le maillot de leader du sprint », s’est exclamée la star allemande avec quelques jours de recul sur cette nouvelle série au plus haut niveau du cyclisme sur piste. Son homologue néerlandais la rejoint et va encore plus loin : « J'espère que je pourrai être le leader de la 1re jusqu’à la 5e manche [à Tel Aviv, en Israël, le 11 décembre, lorsque les vainqueurs du classement général de la première édition de la Ligue des Champions Piste UCI seront couronnés]. »
Le classement des sprinteurs de la Ligue des Champions Piste UCI est calculé sur la base des performances des athlètes dans le keirin et la vitesse individuelle. Les athlètes s'affrontent dans les deux épreuves au cours d'un programme de course riche en action qui ne dure que quelques heures et qui comprend également le Scratch et la course à l’élimination pour les coureurs d'endurance.
Particulièrement dominateur dans les épreuves de sprint au cours des trois dernières années (11 médailles d'or mondiales et olympiques dans le keirin, et les épreuves de vitesse individuelle et par équipes), Lavreysen mène le classement avec 37 points grâce à une victoire dans la vitesse avant une 2e place sur le keirin (derrière l'Allemand Stefan Bötticher), à Majorque. Hinze, qui a de son côté accumulé cinq maillots arc-en-ciel en 2020 et 2021, a signé une performance similaire, terminant deuxième du keirin derrière Kelsey Mitchell (CAN) avant de remporter la vitesse.
Hinze et Lavreysen sont des maîtres de la piste. Et tous deux disent que la Ligue des Champions Piste UCI leur a lancé de nouveaux défis. Pour leur plus grand plaisir, et pour le plaisir de tous.
Vitesse : un thriller encore plus nerveux
Disputée dans un format remanié, la vitesse s’est disputée avec trois coureurs par manche dans les deux premiers tours, avant le duel final. Pas le droit à l’erreur : un seul coureur par manche se qualifiait, et chaque tour était disputé en une seule manche.
« J'étais un peu nerveux avant la première manche de la vitesse, reconnaît Lavreysen. Je pense que la dernière fois que j'avais fait ça, c'était il y a cinq ans. »
Hinze devait également remonter dans ses souvenirs. « Nous faisons [des courses de vitesse à trois] au Grand Prix de Cottbus, où j'habite. C'est plus rapide dès le début et tout le monde veut être en bonne position. Vous n'utilisez pas vraiment toute la piste, vous allez juste de plus en plus vite et puis vous commencez votre sprint, décrit-elle avec amusement. Je ne suis pas la seule à avoir déjà fait ça à Cottbus. Et ça fait un moment, donc je ne pense pas avoir eu un avantage. »
« Vous devez vraiment réfléchir à la façon dont vous allez gagner la course, car vous devez bien vous positionner, et c'est vraiment différent d’une course à deux , ajoute Lavreysen. Par exemple, si vous êtes en deuxième position et que vous voulez utiliser la piste ou faire un écart avec le premier coureur, le troisième coureur s’en servira pour prendre votre place, et vous vous retrouvez en troisième position. Alors c'est dur, vraiment dur. »
La star néerlandaise n’en a pas moins atteint la finale, qui l'a vu dominer le Russe Mikhail Iakovlev avant de passer au keirin. Pour Hinze, c'était l'inverse : sa victoire contre sa compatriote Lea Sophie Friedrich était la dernière course d'une soirée bien remplie.
Won the first round of the @ucitcl 🔥🔥🔥 1st in sprint 2nd in keirin! 💪🏻 #ucitcl #Trackcycling https://t.co/NTMvqS8bdG pic.twitter.com/cVQo2PYgdF
— Harrie Lavreysen (@HarrieLavreysen) November 7, 2021
Keirin : rapide, très disputé et extrêmement tactique
« Il était difficile de récupérer entre les manches, car nous n'avions pas beaucoup de temps, mais c'est cool de faire le keirin puis la vitesse, explique Hinze. Le keirin était vraiment rapide. Je voulais prendre la première position en finale, mais les autres ne voulaient pas me laisser faire, alors je me suis retrouvé à nouveau derrière. Ensuite, j'ai essayé de remonter Lea [Friedrich], mais Kelsey [Mitchell] était encore plus rapide. Elle était en troisième ligne et elle est arrivée en première position. »
La deuxième place a permis à Hinze de bien démarrer : « Je n'avais pas fait de keirin depuis Tokyo, et je n’avais pas été aussi bonne là-bas [7e]. Alors j'étais vraiment contente, et je suis encore plus contente avec la vitesse. »
Lancé vers le keirin après trois tours de vitesse, Lavreysen se sentait en confiance mais aussi un peu usé. « J'espérais gagner bien sûr, je veux toujours gagner, mais après la vitesse, mes jambes n'étaient plus aussi fraîches, donc j'étais content de ma 2e place, dit-il, avant d’insister sur les défis posés par la Ligue des Champions Piste UCI. C'est beaucoup plus tactique et il est plus difficile d’aller en finale. Je suis Champion du Monde UCI de la vitesse et du keirin, mais il est beaucoup plus difficile de gagner les deux courses en Ligue des champions. »
Le défi ne fait que commencer. La prochaine opportunité pour Harrie Lavreysen, Emma Hinze et leurs rivaux se présentera à la fin du mois de novembre, avec la deuxième manche du circuit, à Panevėžys (Lituanie).