Notre série Globe Riders se déplace à Trinité-et-Tobago, où un Satellite Continental du Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI a ouvert la semaine dernière à Couva, à 40 km de la capitale du pays Port d’Espagne.
La mission du Satellite Continental du CMC UCI de Couva est de contribuer au développement du cyclisme dans toute la région des Caraïbes par le biais de camps d'entraînement réguliers pour les athlètes et de cours pour les différentes professions du cyclisme.
C'est un projet de développement majeur dont la Présidente de la Fédération Cycliste de Trinité-et-Tobago Rowena Williams est particulièrement fière : « Trinité-et-Tobago est le pays que les gens admirent dans les Caraïbes. Nous avons une riche histoire dans le domaine du cyclisme. Depuis les années 1950, lorsque la Fédération Nationale a été créée, nous avons été en mesure de remporter des médailles lors d'événements majeurs, tels que les Jeux Panaméricains et les Jeux du Commonwealth pour ne citer qu’eux. Les Jeux Olympiques sont le seul événement où nous n'avons pas encore franchi le cap. Mais ça va venir, j’en suis sûre ».
Jetons un coup d'œil à certains des noms qui ont contribué à forger la réputation de Trinité-et-Tobago comme l'une des forces du cyclisme dans les Caraïbes.
Les grands noms du cyclisme à Trinité-et-Tobago
Nicholas Paul et Teniel Campbell font partie de la génération actuelle de cyclistes qui font parler de Trinité-et-Tobago dans le monde du cyclisme.
Sur la piste, Paul est détenteur du record du monde du 200 m départ lancé, médaillé d'argent du kilomètre contre la montre lors des Championnats du Monde UCI 2021 et Champion du Commonwealth 2022 du keirin.
🏆 @birminghamcg22 Commonwealth Games Champion 🥇
— World Cycling Centre (@WCC_cycling) July 31, 2022
Congratulations, @nicholasleepau1 🇹🇹.
We are proud of you! 👏#B2022 pic.twitter.com/L50boj0SED
Campbell est membre de l'UCI Women's WorldTeam Team BikeExchange Jayco. Elle a terminé 7e du contre-la-montre individuel aux Jeux du Commonwealth cette année, mais elle brille également sur la piste. A eux deux, Paul et Campbell ont remporté six médailles – dont quatre d'or – lors des Championnats Panaméricains 2022 de cyclisme sur piste à Lima, au Pérou. Le frère de Campbell, Akil, a quant à lui obtenu l'argent dans le Scratch, tandis que Kwesi Browne et Zion Pulido faisaient partie de l'équipe de vitesse victorieuse de Paul.
Pas mal pour un pays qui compte moins de 1,5 million d'habitants et seulement 250 coureurs licenciés dans les disciplines de la route, de la piste et du mountain bike.
Nicholas Paul, Teniel Campbell et Kwesi Browne ont suivi le programme de formation du CMC UCI, à Aigle, en Suisse. Paul reste au Centre dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024, où il entend faire mieux que sa 6e place obtenue dans la vitesse aux JO de Tokyo 2020. Et où la Présidente de sa Fédération croit fermement que l'insaisissable médaille olympique de Trinité-et-Tobago pourrait se concrétiser.
Trinité-et-Tobago est passé près, très près, de cette médaille olympique aux Jeux de Los Angeles, en 1984, lorsqu'un certain Gene Samuel a terminé 4e du kilomètre sur la piste, une spécialité dans laquelle il a obtenu la médaille de bronze aux Championnats du Monde Piste UCI en 1991.
Seize ans plus tôt, Roger Gibbon avait terminé 5e du kilomètre aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968, deux ans après avoir remporté une double médaille d'or sur piste aux Jeux du Commonwealth (vitesse individuelle et kilomètre).
Jusqu'à la victoire de Nicholas Paul en keirin cette année, Gibbon était encore le seul cycliste de Trinité-et-Tobago à avoir remporté l'or du Commonwealth.
Plus proche de la génération de Nicholas Paul, on doit mentionner Njisane Phillip, 4e de la vitesse individuelle aux Jeux Olympiques de Londres 2012 alors qu'il n'avait que 21 ans. Un autre occasion manquée de justesse pour Trinité-et-Tobago. Phillip travaille maintenant comme entraîneur national et de club pour aider à développer la prochaine génération de cyclistes dans le pays.
Rowena Williams estime que tous les athlètes qui ont réussi dans le pays servent de catalyseurs pour Trinité-et-Tobago et les Caraïbes : « Les jeunes veulent les imiter. Je pense que Njisane a ouvert la voie. Ce qu'il a accompli à Londres en 2012, à son âge, et le fait de pouvoir montrer au monde que nous avons le talent nécessaire ont été une motivation. Teniel est un modèle pour les femmes de toute la Caraïbe et fait beaucoup pour les pousser et les motiver.
« Quant à Nicholas, lorsqu'il a battu le record du monde, il a vraiment reçu une grande reconnaissance. Avant cela, les gens ne connaissaient pas l'étendue réelle de ses compétences. Puis, lors des Jeux Olympiques de 2020, le nombre de ses fans a tout simplement explosé. »
Le cyclisme à tous les niveaux
La piste est incontestablement la discipline cycliste numéro un à Trinité-et-Tobago, avec des événements organisés tout au long de l'année, notamment le Grand Prix de Pâques qui attire des athlètes de niveau international.
Sur la route, la Tobago Cycling Classic existe depuis 34 ans et voit également des coureurs étrangers faire le voyage pour le soleil et l'ambiance de festival. Elle sert souvent de jauge dans le processus de sélection de l'équipe nationale.
Ce n'est pas seulement le côté compétitif du sport qui s'épanouit à Trinité-et-Tobago. Rowena Williams se réjouit de la culture générale du cyclisme qui règne dans le pays : « C'est vraiment encourageant de voir le nombre de personnes qui s'intéressent vraiment au cyclisme. Nous avons beaucoup de non-compétiteurs à vélo, et nous voyons beaucoup plus de gens sur les routes qui roulent pour rester en forme et pour le plaisir ».
Tous les week-ends, des randonnées pour le plaisir et le bien-être sont organisées dans tout le pays, la plupart sous l'égide de la Fédération.
Une plaque tournante du cyclisme
Mais l'un des grands axes à partir de 2023 sera le nouveau Satellite Continental du CMC UCI.
Lors de son inauguration le 3 décembre, le Directeur du CMC UCI Jacques Landry a expliqué : « Les Satellites du Centre Mondial du Cyclisme UCI sont des éléments essentiels dans notre mission de développement du cyclisme et des cyclistes dans toutes les régions du monde. Ils effectuent un travail important en matière de détection, d'entraînement et de préparation des athlètes souhaitant pratiquer leur sport au plus haut niveau, ainsi que de formation des personnes souhaitant travailler dans des domaines liés au cyclisme ».
Rowena Williams affirme résolument le rôle de Trinité-et-Tobago dans la mission de développement du CMC UCI : « Notre centre sera pleinement fonctionnel à partir de 2023 avec des programmes, des camps et des formations pour les entraîneurs, les mécaniciens et les commissaires, explique-t-elle. Ce sera une plaque tournante pour que ces choses se produisent, et ce sera mon objectif pour les cinq prochaines années au moins ».