Hinze s'offre le bouquet final

Avec des médailles d'or pour la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Danemark et l'Allemagne, la cinquième journée des Championnats du Monde Piste UCI 2020 présentés par Tissot a confirmé la domination néerlandaise au tableau des médailles. Mais ce dimanche, le vélodrome de Berlin a surtout vibré aux exploits de l'Allemande Emma Hinze, qui s'est offert un troisième maillot arc-en-ciel cette semaine et pris rendez-vous pour les Jeux Olympiques de Tokyo.

Le triplé de Hinze

Après les éliminations précoces de la Russe Daria Shmeleva (médaillée de bronze en 2019) et de l'Ukrainienne Liubov Basova dans le keirin Femmes, la Championne du Monde UCI en titre Lee Wai Sze (Hong Kong) a remporté son quart de finale, imitée par les stars allemandes Emma Hinze et Lea Friedrich. Ce trio a également franchi le barrage des demi-finales en compagnie de la Sud-Coréenne Hyejin Lee, la Néo-Zélandaise Ellesse Andrews et l'Australienne Stephanie Morton.

Dans une finale à l'intensité incroyable, Hinze a pris la tête à deux tours de l'arrivée, a conservé sa place au moment où la cloche retentissait et a tenu bon jusqu'au bout. La jeune Allemande a franchi la ligne d'arrivée avec une longueur d'avance pour prendre une troisième médaille d'or cette semaine. Hyejin Lee a pris la deuxième place et Morton a fini troisième.

La performance de la jeune Allemande et sa réaction illustraient le bonheur de la sélection allemande : "Je n'en reviens toujours pas ! Je ne m'attendais pas à gagner aujourd'hui. Il est vraiment difficile de disputer quatre tours, et j'ai gagné à chaque fois ! Lea [Friedrich], Pauline [Grabosch] et moi avons remporté toutes nos épreuves dans ces Mondiaux, et si quelqu'un me l'avait annoncé, je n'aurais pas pu le croire !"

Barker retrouvée

Une chute de la Néerlandaise Kirsten Wild et un moment de grâce ont permis à la Britannique Elinor Barker de dominer l'Américaine Jennifer Valente et de remporter la course aux points Femmes après 100 tours.

Valente (médaillée d'argent en en 2019) était bien lancée après avoir dominé le premier sprint face à la Belge Lotte Kopecky, la Française Victoire Berteau et la Championne du Monde UCI de 2018, Wild, médaillée lors des trois dernières éditions.

La Mexicaine Sofia Arreola est sortie du peloton et a pris un tour en compagnie de Wild, Valente et de la Norvégienne Anita Stenberg, les quatre femmes obtenant ainsi 20 points . Elles ont été imitées par quatre autres concurrentes : Barker (qui s'était imposée en 2017), l'Italienne Maria Confalonieri, l'Ouzbèke Olga Zabelinskaya et la Russe Maria Novolodskaya.

A 28 tours de l'arrivée, Wild, alors en troisième position, est tombée alors qu'elle essayait d'éviter une concurrente qui remontait la piste. Barker et l'Australienne Alexandra Manly, Championne du Monde UCI en titre, ont évité la chute de peu et sont allées chercher les deux premières places du sprint. La Britannique a enfoncé le clou et pris un tour supplémentaire au peloton. De quoi lui offrir une avance confortable sur Valente et Confalonieri. L'Américaine a maintenu la pression en remportant le sprint suivant devant Kirsten Wild, regonflée à bloc.

Les points doublés du dernier sprint n'ont pas suffi à remettre en question de la domination de Barker (50 points), sacrée Championne du Monde UCI le jour de la fête nationale galloise. Stenberg (33 points) a remporté le dernier sprint pour prendre la médaille de bronze, la première médaille norvégienne de ces Mondiaux. Valente a fini deuxième avec 34 points.

Maître néerlandais

Le Néerlandais Harrie Lavreysen a signé une performance d'une grande maîtrise pour conserver son titre dans la vitesse individuelle. Opposés au Polonais Mateusz Rudyk et au Malaisien Azizulhasni Awang en demi-finale, la star Oranje et son compatriote Jeffrey Hoogland se sont imposés 2-0. La finale pour l'or était donc une redite de celle de 2019.

Dans la petite finale pour le bronze, Awang est sorti vainqueur d'un affrontement très tactique dans la première course et s'est à nouveau montré supérieur dans la deuxième, au point de se permettre une roue arrière au moment de franchir la ligne.

En finale pour l'or, le vainqueur sortant Lavreysen a frappé d'entrée. Sous pression, Hoogland (28 ans) a laissé un trop gros écart dans la deuxième course et Lavreysen (22 ans) a foncé vers un nouveau titre. A l'arrivée, il se projetait déjà vers Tokyo : "Je pense que toutes les équipes vont s'améliorer d'ici les Jeux et j'espère qu'on en fera de même."

Intouchables Danois

Dans la Madison Hommes, les Danois Lasse Norman Hansen (médaillé d'argent de la discipline l'an dernier et membre du quatuor qui a pulvérisé le record du monde de la poursuite par équipes vendredi) et Michael Morkov ont rapidement remporté deux sprints et envoyé un message à la concurrence en prenant un tour au peloton.

Les Danois ont été les seuls à prendre un tour et la course a rapidement visé à déterminer qui était le meilleur de leurs poursuivants. Après cinq sprints sur 20, Norman Hansen et Morkov comptaient déjà 36 points, contre 6 pour les Néo-Zélandais Campbell Stewart (Champion du Monde UCI de l'Omnium en 2019) et Aaron Gate (Champion du Monde UCI de l'Omnium en 2013).

Les Kiwis ont tenté de passer à l'offensive, tout comme les Allemands Roger Kluge et Theo Reinhardt, double Champions du Monde UCI en titre. Les Français, les Italiens, les Belges et les Néerlandais se sont également montrés, mais chacun s'est neutralisé.

Les Danois ont poursuivi leurs efforts et remporté le 12e sprint pour compter à nouveau 27 points d'avance. Les efforts des Britanniques, vainqueurs de l'avant-dernier sprint, et des Français, partis à l'attaque dans le final, ne leur ont pas permis de se faire une place sur le podium.

Les Allemands se sont assurés les points doublés du dernier sprint pour remporter la médaille de bronze, derrière la Nouvelle-Zélande, tandis que les Néerlandais échouaient au pied du podium.

Après cinq superbes journées de compétition, les Néerlandais dominent le classement des médailles, comme en 2019, avec une courte avance sur l'Allemagne. Les performances des cyclistes Oranje, mais aussi celles des Allemandes et des représentants et représentantes de la bannière étoilée, ont fait vibrer le vélodrome de Berlin tout en annonçant de grandes batailles lors des Jeux Olympiques de Tokyo.