Pour le Jour de la Terre, fêté le 22 avril dans le monde entier, l’Union Cycliste Internationale (UCI) met à nouveau en valeur le rôle essentiel du vélo comme réponse au changement climatique.
Des faits qui donnent matière à réflexion
Se déplacer à vélo plutôt qu’en voiture sur de petits trajets réduit les émissions de déplacement d’environ 75 % : Our World In Data
Une personne qui choisit de laisser sa voiture au garage pour se déplacer à vélo un seul jour dans la semaine peut réduire son empreinte carbone d’environ une demi-tonne de CO2 sur l’année : Imperial College London
7 kilomètres parcourus à vélo, c’est 1 kilo d’émissions de CO2 en moins comparé à 7 kilomètres parcours en voiture : PNUE
Les vélos cargo électriques réduisent les émissions de carbone de 90 % comparés à des vans roulant au diesel : wearepossible
Un vélo coûte moins cher à l’achat et à l’entretien qu’une voiture, ce qui le rend plus équitable. PNUE
Groupe de travail III : le rapport des Nations unies pour la lutte contre le changement climatique
En ce Jour de la Terre, nous donnons la parole aux auteurs d’un rapport, publié plus tôt ce mois-ci, qui présente des solutions pour lutter contre le changement climatique : le sixième Rapport d’évaluation (ou Groupe de travail III), rédigé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Ce rapport souligne la nécessité de transformer le secteur du transport, de faire du cyclisme une option plus simple et plus sécurisée et ainsi de changer les modes de transport choisis par les populations du monde entier.
Les émissions continuent d’augmenter et mettent en danger notre Terre et notre bien-être. C’est pendant la prochaine décennie qu’il faut intensifier la lutte contre le changement climatique pour limiter le réchauffement climatique. Cependant, les politiques nécessaires pour atteindre le zéro émission nette ne sont pas encore mises en application. En outre, elles dépendent fortement de solutions technologiques dont l’efficacité à grande échelle n’a pas encore été prouvée.
Pour atteindre les objectifs établis, il faudra repenser le secteur des transports en profondeur. Le vélo est une des solutions, car il peut réduire rapidement et massivement les émissions. En 2019, les émissions directes de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur des transports représentaient 23 % des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie. Les véhicules routiers sont responsables de 70 % des émissions directes dans les transports. Selon des études de cas, la mobilité active comme la marche ou le cyclisme pourrait réduire les émissions des transports urbains jusqu’à 10 %.
Motivation pour utiliser son vélo
Le GIEC est constitué de centaines de climatologues qui, pour la première fois, se sont penchés sur les motivations personnelles des individus à réduire leurs émissions. Si les conditions sont réunies et que les populations optent pour le vélo, une plus grande partie des populations pourrait prendre des mesures pour réduire ses émissions. Investir pour les voies cyclables et piétonnes des zones urbaines peut encourager davantage d’habitants à choisir des moyens de transport moins pollueurs, comme le vélo. Parmi 60 actions qui pourraient changer les modes de consommation individuelle, les choix de mobilité individuelle sont ceux qui présentent le plus fort potentiel pour réduire les empreintes carbone.
D’excellentes infrastructures cyclistes rendent plus sûrs et plus simples les déplacements à vélo. Le rapport du Groupe de travail III souligne aussi les comportements engendrés par la pandémie de Covid-19 et les résultats : une réduction des émissions de GES liées au transport, grâce à la promotion de moyens de transport actif local comme le cyclisme.
Le Groupe de travail III précise que les questions de l’inégalité et du bien-être des habitants viennent appuyer les efforts de lutte contre le changement climatique. Modifier les transports pour encourager la pratique du cyclisme au quotidien présente de nombreux avantages indirects pour nos sociétés : l’accès équitable aux services de transport, une meilleure qualité de l’air, des bénéfices sur la santé, moins d’embouteillages et une moindre demande des ressources finies de notre planète. Une modification des transports qui privilégierait le vélo et le vélo électrique est directement en lien avec 11 des Objectifs de développement durable des Nations unies.
En tant qu’instance dirigeante du cyclisme mondial, l’UCI reconnaît que notre sport permet de toucher un large échantillon de la population mondiale et de motiver ces populations à choisir des comportements plus durables. Ensemble, nous pouvons aider à sauver notre planète en promouvant la pratique du cyclisme au quotidien.
L’UCI s’engage également à donner les moyens nécessaires à ses Fédérations Nationales pour promouvoir et soutenir des activités de vélo pour tous dans leur pays. De plus, l’UCI fera en sorte que les événements organisés mettent plus en valeur le vélo comme pilier d’un premier changement comportemental.
En outre, le label UCI Bike City développe un réseau de villes et de régions qui construisent un monde meilleur grâce au sport et deviennent des exemples pour la création de rues plus sûres pour tous.
Nous continuerons à collaborer avec d’autres groupes et organisations pour parler d’une seule voix, pour promouvoir le cyclisme et ainsi le placer au cœur des sociétés durables.
En ce Jour de la Terre, l’UCI reconnaît que notre sport doit lui aussi réduire ses émissions. Au cours des prochains mois, l’UCI mettra en place des programmes visant à éduquer et à soutenir nos parties prenantes sur la façon de minimiser l’impact environnemental du cyclisme. Nous collaborerons avec la famille du cyclisme pour échanger nos connaissances et identifier des solutions afin de nous aider à atteindre les objectifs climatiques.
Le Président de l’UCI David Lappartient s’est exprimé en cette journée mondiale : « Les preuves scientifiques sont claires : c’est maintenant qu’il faut agir. Le vélo peut nous aider à réduire les émissions de moitié d’ici à 2030 afin de limiter de réchauffement climatique. Nous pouvons tous faire notre part en nous déplaçant à vélo, et l’UCI appelle la grande famille du cyclisme à partager ce message à ses amis, sa famille, ses collègues, ses fans et les politiques. »
Jill Warren, CEO de la Fédération européenne des cyclistes (ECF), a ajouté : "Il n'y a aucun moyen concevable d'atteindre les réductions d'émissions de CO2 nécessaires d'ici 2030 sans une augmentation significative de la pratique du vélo dans le plus grand nombre de villes et de pays possible. Investir dans des infrastructures cyclables sûres et permettre aux citoyens d'effectuer davantage de leurs déplacements quotidiens à vélo est, comme l'atteste le dernier rapport du GIEC, l'une des meilleures actions que les gouvernements puissent prendre pour atténuer les impacts de la crise climatique."