Le dimanche 7 avril marquera la Journée Mondiale de la Santé, organisée depuis 1950 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) afin d’attirer l’attention sur les grandes problématiques sanitaires mondiales.
Comme le réalisent de plus en plus de personnes à travers le monde, le vélo peut, à son humble échelle, jouer un rôle important afin de relever ces défis sanitaires, notamment :
L’organisation World Bicycle Relief fournit des vélos aux communautés parmi les plus défavorisées de la planète – de quoi faire réellement changer les choses en matière de santé et de bien-être. Les agents de santé communautaires doivent souvent parcourir de très longues distances à pied, sur des terrains difficiles, afin d’aller à la rencontre des patients. Avec un vélo, ces volontaires peuvent non seulement s’occuper de 45% de patients supplémentaires, mais également les traiter avec une attention accrue. World Bicycle Relief a fourni entre 2005 et 2016 quelque 138.310 vélos à des agents de santé communautaires.
La Journée Mondiale de la Santé est également l’opportunité de faire connaître les bienfaits que peut avoir sur la santé un monde plus ouvert aux vélos. Une plus grande pratique du cyclisme – en tant que sport, activité de loisir ou moyen de transport – implique une population plus active dans un monde où de plus en plus d’études montrent l’importance de l’activité physique.
Les conclusions de la première étude mondiale sur l’évolution des taux d’activité physique à travers le monde, publiée en octobre 2018 dans la revue médicale The Lancet, sont une source d’inquiétude.
L’étude de l’OMS montre qu’en 2016 une femme sur trois et un homme sur quatre à travers le monde n’étaient pas suffisamment actifs afin de rester en bonne santé. C’est particulièrement le cas dans les pays les plus développés, où les taux de sédentarité sont plus de deux fois supérieurs à ceux observés dans les pays plus défavorisés. Les taux de sédentarité ont par ailleurs augmenté de 5% dans les pays riches entre 2001 et 2016. Le quart de la population mondiale n’étant pas suffisamment actif en 2016 est davantage exposé aux maladies cardiovasculaires, au diabète de type 2, à la démence et à certaines formes de cancer.
En réponse à cette étude, la Fédération Européenne des Cyclistes (ECF) a rappelé le rôle important que le cyclisme pouvait jouer afin de lutter contre ce problème. « Nous pourrions sauver 100.000 vies par an en Europe si chaque adulte faisait au quotidien 15 minutes de marche ou de vélo supplémentaires », a ainsi fait savoir le Dr Randy Rzewnicki, de l’ECF.
Il est recommandé pour un adulte (18-64 ans) de pratiquer chaque semaine au moins 150 minutes d’activité physique à intensité modérée ou 75 minutes d’exercice soutenu. Le manque d’activité physique est tenu pour responsable de la mort de 5,3 millions de personnes chaque année, et de nombreux professionnels de la santé à travers le monde appellent à un changement.
Le plan d’action mondial de l’OMS pour promouvoir l’activité physique 2018-2030 appelle à un monde plus actif et fait du cyclisme – sous toutes ses formes – un moyen d’améliorer la santé. Pointant l’inévitable déclin de l’activité physique au travail et à la maison en raison des évolutions économiques et technologiques, le plan d’action de l’OMS met en avant le besoin de promouvoir l’activité physique pour le transport ou les loisirs, notamment dans les pays émergents.
Alors que le concept d’« ordonnance sociale » séduit de plus en plus dans le milieu médical, des médecins commencent à prescrire à leurs patients de faire du vélo. Certains vont même plus loin en faisant activement campagne pour la pratique du vélo. Compte tenu du grand respect dont ils bénéficient au sein de la société, la voix des médecins en faveur du cyclisme est de nature à être largement entendue.
Les médecins peuvent encourager les patients à faire davantage de vélo pour bouger, les aider à faire tomber les barrières les empêchant d’être plus actifs, tout en contribuant à éduquer le grand public sur les bienfaits du cyclisme en matière de santé. Ils peuvent également faire pression pour que cliniques et hôpitaux soient plus facilement accessibles à vélo, avec des infrastructures sûres et des emplacements à vélo pour le personnel, les patients et les visiteurs.
Ils peuvent inciter les autorités locales à investir dans le cyclisme en tant que mode de transport sain. Des médecins ont formé à Toronto le groupe « Doctor for Safe Cycling » appelant à améliorer les infrastructures cyclables.
déplacements actifs entre le domicile et le lieu de travail favorise la productivité des entreprises, dont le personnel est plus heureux et en meilleure santé. Selon un récent rapport de Transport for London, les employés britanniques se rendant régulièrement au travail à vélo prennent 1,3 fois moins de jours de congés maladie annuels que les autres, ce qui représente environ 128 millions de livres sterling par an pour l’économie. Le vélo les rend par ailleurs plus efficaces : 73% affirment qu’être ainsi actifs les rend plus productifs, et 54% disent se sentir heureux et énergiques lors de leur trajet à vélo vers leur lieu de travail.