La meilleure condition physique du monde ne sert pas à grand-chose si l’on ne possède pas l’habileté technique requise à vélo lorsqu’il s’agit d’être à l’aise à l’intérieur d’un peloton aux mouvements parfois imprévisibles.
Les Femmes Junior qui viennent d’arriver au terme de leur stage d’entraînement de quatre semaines au Centre Mondial du Cyclisme d’Aigle, en Suisse, se rendront plus confiantes aux Championnats du Monde Route UCI, à Ponferrada, en Espagne, grâce aux techniques que leur ont enseigné les entraîneurs professionnels du Centre.
« En matière de compétences techniques, il y a de grandes disparités entre ces jeunes femmes, explique Belinda Tarling, Coordinatrice Formation et Entraînement au CMC. Quelques-unes de ces filles ne font du vélo que depuis un an. Elles ne viennent pas d’endroits qui possèdent une bonne structure de clubs, où l’on passe des années à jouer au loup, à se faufiler partout, à faire des parties de « coince-coince » à vélo et autres jeux du même genre. Il y a quelques lacunes dans leur formation.
« Si vous venez d’un endroit où vous êtes la seule personne qui fait du vélo, vous n’apprenez ni à descendre vite ni à rouler tout près les uns des autres. »
Gagner en confiance
Lors de la première course à laquelle elles ont participé en arrivant au CMC, certaines Juniors étaient lâchées dans les descentes après s’être placées en queue de peloton, où elles se sentaient plus en sécurité. Les quatre semaines passées au CMC les ont aidées à gagner en confiance. Durant les sessions techniques, elles ont appris à rouler épaule contre épaule, à ramasser de petits objets tout en restant en selle, à remonter au milieu d’un peloton dense et plein d’autres choses.
Lors d’un débriefing d’après-course, grâce à la vidéo, les jeunes femmes étudient sans relâche leur technique de virage. Leur entraîneur, Jean-Jacques Henry, s’adressant à l’une de ses coureuses, commente : « Regarde, tu peux rester plus près de la roue de la personne qui te précède, là. Si tu dois sprinter après chaque virage, tu ne seras pas très fraîche en fin de course. »
Les conseils prodigués sont logiques, mais jusqu’ici, personne ne les leur avait donnés. L’entraînement technique effectué au CMC aident les jeunes stagiaires à les mettre en pratique.
Belinda Tarling poursuit : « Il s’agit essentiellement de leur donner confiance en elles, de leur apprendre à mieux rouler en peloton, à savoir lire la course et à prendre les bonnes décisions, et de leur donner la possibilité de défendre leurs chances. Elle sont déjà beaucoup plus pros que quand elles sont arrivées et elles sont plus à l’aise à vélo. »
S’habituer aux contacts physiques
Agée de 17 ans, Yumi Kajihara s’est mise au cyclisme il y a un an, après avoir abandonné la compétition en natation. Avant d’arriver au camp d’entraînement du CMC, la jeune coureuse japonaise n’avait jamais osé entrer en contact avec qui que ce soit sur son vélo. Bien qu’elle ait obtenu une impressionnante deuxième place aux Championnats Continentaux Asiatiques à Astana, au Kazakhstan, en juin, elle a réalisé que les compétences techniques de base lui faisaient défaut.
« J’avais couru au Japon, mais nous n’étions jamais plus de 30 au départ des courses, et nous nous laissions mutuellement beaucoup d’espace. Aux Championnats d’Asie, j’ai eu très peur », se rappelle-t-elle.
Yumi a été très heureuse quand pour la première fois durant une session technique au CMC elle a osé remonter en tête du groupe – disposé en deux colonnes serrées – en frottant.
« Maintenant, je sais que je n’aurai pas peur lors des Championnats du Monde », se réjouit-t-elle.