Le plus haut fait d’armes, à ce jour, de Simon van Velthooven reste sa médaille de bronze décrochée aux Jeux Olympiques de Londres 2012 lors de l’épreuve de keirin, remportée par l’illustre Chris Hoy.
Moins de cinq ans plus tard, on retrouve le pistard néo-zélandais au sein de l’équipage d’Emirates Team New Zealand, qui se trouve cette semaine aux Bermudes afin de disputer la première phase de la Coupe Louis Vuitton, antichambre de l’America’s Cup.
Il serait toutefois un brin exagéré d’évoquer une reconversion sportive totale, puisque c’est bien en qualité de « cycliste » que Simon officie sur le catamaran. Le syndicat kiwi a en effet pris la décision, inédite, de remplacer les traditionnels « grinders » par des cyclistes embarqués. Quatre membres de l’équipage ont ainsi pour tâche de mouliner sur des pédaliers afin d’alimenter les systèmes de contrôle destinés à l’aile géante et aux foils.
C’est là que Simon van Velthooven intervient. Après une jolie carrière en cyclisme sur piste, qui l’a vu s’adjuger, outre le bronze olympique, des médailles aux Championnats du Monde UCI et aux Jeux du Commonwealth, l’athlète de 28 ans a été approché par Emirates Team New Zealand. Il a aussitôt été impliqué dans la phase d’expérimentation du système de pédaliers, aidant par la suite ses nouveaux camarades à peaufiner leur technique.
« Il a été question à un moment de faire venir d’autres cyclistes, mais nous disposions déjà d’excellents athlètes à bord et ces derniers se sont révélés très habiles dans cet exercice », affirme Velthooven, qui compare le type d’effort requis sur le bateau à une ascension en mountain bike.
« Impossible de se mettre en roue libre ici, ni de s’arrêter pour faire une pause. Sinon, la pompe cesse de fonctionner et le bateau part n’importe où. La pression vient du fait qu’il faille en permanence se motiver et motiver les autres, alors qu’en cyclisme sur piste, il faut aussi surveiller ce que font les adversaires. »
Son absence d’expérience préalable en matière de voile ne l’empêche pas de savourer pleinement sa nouvelle vie de marin. « Je savais que les bateaux flottaient et ça s’arrêtait là », plaisante-t-il. « Mais j’ai appris ce dont j’avais besoin au contact des autres. Sur le bateau, je sais ce que j’ai à faire et je le fais bien. Mieux vaut probablement que je n’en sache pas trop. La transition se fait en douceur. Je continue à pédaler, sauf que je fais ça sur l’eau. »
La première phase de la Coupe Louis Vuitton démarre ce week-end et s’achèvera dans une semaine, avant d’enchaîner avec les demi-finales et la finale. Celles-ci permettront de désigner le challenger qui se frottera fin juin au tenant du titre, Oracle Team USA.
Une victoire finale lors de la célébrissime Coupe de l’America vaudrait-elle un podium olympique avec ce monstre sacré de Chris Hoy ?
« Absolument », répond Van Velthooven sans la moindre d’hésitation. « La Coupe de l’America est un trophée extrêmement important, qui signifie beaucoup pour la Nouvelle-Zélande. C’est davantage une victoire pour son pays que pour soi-même. »
Si le marin néophyte est certain de ne plus jamais participer à une course cycliste, il ne sait pas encore de quoi son avenir sportif sera fait à l’issue de cette semaine.
« Pour l’instant, je fais juste le maximum pour aider mon pays à gagner la Coupe de l’America. »