La Belge Lotte Kopecky se prépare à porter le maillot arc-en-ciel pour une deuxième saison consécutive après avoir atteint ses trois principaux objectifs en 2024 : des victoires à Paris-Roubaix et lors des Championnats du Monde Route UCI, mais aussi une médaille olympique lors des Jeux de Paris 2024.
La coureuse de l'équipe SD Worx Pro-Time, qui a également terminé en tête du classement individuel de l'UCI Women's WorldTour – elle restera la dernière vainqueure de ce classement puisqu’il disparaît en 2025 -, nous parle de son plaisir, de sa progression et de l'envie de remporter un jour un Grand Tour.
Avez-vous apprécié l'année 2024 ?
Lotte Kopecky (LK) : Beaucoup, en fait ! Cela a été une année incroyable sur le vélo : de très belles victoires, de beaux Jeux Olympiques, puis le deuxième titre mondial UCI. Je pense que c'est encore plus que ce dont j'aurais pu rêver. C'est donc une année extraordinaire.
Dans quelle mesure avez-vous dépassé vos ambitions ?
LK : Les objectifs les plus importants étaient, bien sûr, Paris-Roubaix, les Jeux Olympiques et le titre mondial UCI. Et ce sont trois objectifs que j'ai atteints. C'était donc bien de pouvoir être dans ma meilleure forme à ces moments-là.
S'il n'y a qu'un seul exploit à retenir...
LK : Paris-Roubaix.
Qu'est-ce qui le rend plus spécial que les autres ?
LK : Je pense que c'est la course que je voulais le plus gagner. Et le faire avec le maillot arc-en-ciel était super spécial. C'était aussi la première victoire de notre équipe, SD Worx Pro-Time. Et dans cette course, on pouvait vraiment sentir à quel point notre équipe était unique. Pour moi, c'était donc un moment très spécial, avec les meilleures personnes possibles autour de moi, avec mes coéquipièrers et le staff de l'équipe. C'était une très belle journée.
Qu'y a-t-il de spécial à porter le maillot arc-en-ciel ?
LK : J'en suis très fière. C'est quelque chose dans votre carrière, vous voulez devenir Championne du Monde UCI. Je l'ai fait l'année dernière à Glasgow ; quelles étaient les chances que je puisse le faire deux fois ? Mais après avoir gagné Zurich, j'étais super contente de pouvoir garder le maillot arc-en-ciel et de ne pas avoir à le donner à quelqu'un d'autre. Pouvoir le porter une année de plus est très agréable.
Quels sont les domaines dans lesquels vous pensez avoir progressé en 2024 ?
LK : Je devrais dire les ascensions les plus longues. Ce que j'ai fait sur le Jebel Hafeet [vainqueure de la troisième étape du UAE Tour Women] ou l'étape du Blockhaus dans le Giro [deuxième derrière Neve Bradbury], c'était vraiment bien pour moi d'être capable de faire ça. Ensuite, j'ai commencé à viser un peu plus le titre de Championne d'Europe du contre-la-montre et j'ai été très heureuse de voir mon travail récompensé.
Avez-vous des regrets concernant cette année ?
LK : Non, aucun regret. J'en suis très heureuse.
Vous vous êtes battue avec Marianne Vos à de nombreuses reprises au cours de l'année. Que représente-t-elle pour vous ?
LK : C'est une coureuse que je respecte beaucoup. C'est agréable de voir qu'elle est toujours capable d'être à un niveau aussi élevé. Elle est là depuis si longtemps et c'est toujours une très bonne coureuse, alors j'ai beaucoup de respect pour elle et c'est agréable de se battre avec elle.
Elle est souvent décrite comme une source d'inspiration. C'est ce que l'on dit de vous. Est-ce un rôle important pour vous aussi ?
LK : D'une certaine manière, oui, mais c'est aussi un peu étrange parce que je n'ai jamais vraiment eu de personnes qui m'ont vraiment inspirée ou dont je me suis sentie inspirée : Elle est ma source d'inspiration. Je n'ai jamais vraiment eu cela. C'est étrange que les gens pensent cela de moi. Mais j'aime bien que les jeunes athlètes me demandent des conseils, ou qu'ils vous admirent. C'est quelque chose qui me plaît.
Vous avez été deuxième du Tour de France et deuxième du Giro. Selon vous, quel est l'écart entre le fait d'être deuxième et celui d'être vainqueur d'un Grand Tour ?
LK : Je pense que ce n'est certainement pas la même chose. Je pense que si vous pouvez être deuxième, vous pouvez aussi gagner... Mais d'un autre côté, ce n'est pas parce que vous êtes deuxième que vous gagnerez. C'est un peu contradictoire, mais c'est difficile à dire. J'aimerais bien essayer un jour, mais je suis très consciente que ce ne sera pas facile.
Un Grand Tour est un défi totalement différent d'une Classique. Êtes-vous une coureuse différente au départ du Tour de France qu'au départ de Paris-Roubaix ?
LK : Oui, en quelque sorte, mais pas trop non plus. Il est logique que lorsque vous abordez les classiques de printemps, vous vous entraîniez un peu différemment que si vous vous entraîniez pour le Tour ou le Giro. Vous êtes un peu plus lourde pour les classiques que vous ne l'êtes en été et vous êtes également plus explosive que lorsque vous vous concentrez sur l'escalade. Le fait est que si je me concentre sur l'un de ces tours, cela ne devrait pas interférer avec les classiques de printemps, car il s'agit de deux périodes différentes.