Deux titres et une médaille d’argent pour la France dès l’entame des Championnats du Monde Mountain Bike UCI Mercedes-Benz de Leogang en Autriche ! Au cours d’une première journée haletante, les premiers maillots irisés sont revenus au relais français, à Thomas Pidcock (GBR) et à Mélanie Pugin (FRA).
Les premières médailles d’or de ces cinq jours de Championnats sont tombées dans l’escarcelle de Loana Lecomte, Olivia Onesti, Lena Gerault, Luca Martin, Mathis Azzarao et de l’expérimenté Jordan Sarrou, vainqueurs du relais par équipes, la course d’ouverture de ces Mondiaux UCI, réunissant des coureurs Elite, Moins de 23 ans et Juniors. Dès le départ, les Etats-Unis ont imprimé un gros rythme. L’Italie, la France, l’Espagne, l’Autriche (pays hôte) et les Suisses, triples Champions du Monde UCI en titre, suivaient en embuscade.
La Française Loana Lecomte, vainqueure de la manche de Coupe du Monde UCI de cross-country olympique de Nové Město, a ensuite pris les commandes dans le deuxième tour, avant de reléguer l’Autriche à plus de 30 secondes après trois tours. Le suspense a pris fin dans les deux dernières boucles. L’Autriche a ensuite repris la tête dans le cinquième tour, mais la France a fait la différence dans la partie finale, en résistant à l’Italie et la Suisse.Sarrou franchissait la ligne en vainqueur - obtenant son cinquième titre en relais - avec 1’35’’ d’avance sur l’Italie et la Suisse, respectivement médaillées d'argent et de bronze. La France met fin à la domination de la Suisse dans la spécialité et laisse entrevoir de belles promesses pour la suite de ces Mondiaux UCI.
L’excitation est encore montée d’un cran pour la deuxième course à Leogang : l’épreuve masculine d'E-mountain bike.
Au départ, Gaël Suter (Coordinateur Off-Road de l’UCI) a dissipé le mythe : oui, l’épreuve de VTT électrique est exigeante : “Ce n’est pas facile pour les athlètes, mais ils vont prendre part à une belle course et prendre du plaisir”.
Du côté masculin, le grand absent de cette course s'appelait Alan Hatherly (RSA). Le Champion du Monde UCI en titre (trois top 6 cette saison) n’était pas au départ pour défendre son maillot arc-en-ciel. Mais la liste de départ restait séduisante, avec un savant mélange de coureurs expérimentés et de jeunes espoirs prometteurs, venus d’autres disciplines.
Parmi les partants, on retrouvait Joren Van Eck (NED), un spécialiste de cross-country Eliminator, ou le jeune Simon Andreassen. Le Danois de 23 ans a récemment remporté le Championnat National du Danemark et sa première manche de Coupe du Monde UCI de cross-country olympique en l'espace d'une semaine. Autre attraction : le Britannique Thomas Pidcock, ancien Champion du Monde UCI Junior et Moins de 23 ans de cyclo-cross. Pidcock fera d’ailleurs partie de l'UCI WorldTeam Ineos Grenadiers sur route en 2021.
On retrouvait un autre grand nom venu du cyclo-cross, mais cette fois-ci parmi les doyens : Sven Nys. Connu pour ses deux titres de Champion du Monde UCI de cyclo-cross, et ses 50 victoires en Coupe du Monde UCI de la discipline en 17 ans de carrière, Nys a aussi décroché cinq titres de Champion de Belgique de mountain bike.
Enfin l’Italien Marco Fontana, médaillé olympique, mondial et européen de cross country olympique, était également présent. Il avait pris la 5e place des premiers Championnats du Monde UCI d'E-Mountain Bike à Mont-Sainte-Anne, au Canada.
Le premier à se mettre en évidence n’était autre que le dauphin de l’édition 2019. Le Français Jérôme Gilloux a mis la pression d’entrée, sur le premier des cinq tours. Seul le Suisse Joris Ryf (22 ans), l’ancien professionnel sur route italien Martino Fruet (43 ans), Pidcock et Andreassen restaient au contact. Julien Absalon (FRA) et Charlie Mullins (USA), 4e et 5e l’an passé, étaient à la lutte pour le Top 10.
Au troisième tour, Gilloux (numéro 1 UCI) comptait 30 secondes d’avance sur Pidcock et Ryf...qui parvenaient à réduire progressivement l’écart dans le tour suivant. A l’amorce de la dernière boucle, le Français perdait la tête, au profit du Britannique de 21 ans. Andreassen et Fruet, eux, revenaient sur Ryf, distancé.
Pidcock s’est finalement imposé avec une marge de 35 secondes et a conquis son premier titre mondial d'E-mountain bike, le premier également pour son pays. Frustration pour Gilloux, qui a dû se contenter d’une nouvelle deuxième place. Le podium est complété par le jeune Danois Simon Andreassen, très impressionnant.
La course féminine se déroulait sur quatre tours de 4,3 km, sur le même circuit que les hommes. Un parcours légèrement différent de celui du cross-country olympique, avec 310 mètres de dénivelé par tour. Mais surtout un tracé particulièrement difficile, qui empruntait des terrains très variés.
La Championne du Monde UCI en titre Nathalie Schneitter était présente sur la ligne de départ. La Suissesse devait défendre son maillot arc-en-ciel face à la concurrence de sa compatriote Kathrin Stirnemann (double Championne du Monde UCI de cross-country Eliminator et professionnelle sur route dans l'Equipe Paule Ka). A suivre également, la numéro 2 mondiale et spécialiste de l’Enduro Alba Wunderlin, et la triple Championne du Canada de cyclo-cross et 2e de l'épreuve d'E-mountain bike l'an dernier Magalie Rochette. L’Estonienne Maaris Meier et Jacqueline Mariacher, à domicile, pouvaient aussi nourrir de sérieux espoirs.
Schneitter (34 ans) a choisi d’imprimer le rythme en début de course, avec sa compatriote Stirnemann (30 ans) dans la roue et Mélanie Pugin, la récente vainqueure de l’EWS-E. Pugin était l’une des deux Françaises au départ avec Nadine Sapin (4e en 2019).
Au troisième tour, Pugin a pris la tête devant les deux Suissesses. Le trio comptait alors un bel avantage sur la concurrence, menée par Rochette et l’Allemande Wiedenroth. C’était avant que Stirnemann ne double Schneitter. Les écarts se sont ensuite stabilisés. Pugin a finalement été sacrée avec 27 secondes d’avance sur Stirnemann. Schneitter a fini 3e. La Française décrochait son premier maillot de Championne du Monde UCI d'E-mountain bike.
Ce jeudi (8 octobre), place aux finales du cross-country chez les Hommes et les Femmes Juniors.