Le vélo est une activité universelle et nous devons poursuivre notre engagement pour que le cyclisme à tous les niveaux et sous ses différentes facettes soit accessible de la même façon sous toutes les latitudes du globe. Alors que le décès de George Floyd a suscité une vague d’indignation dans le monde, les témoignages de coureurs qui expliquent avoir subi le racisme parce qu’ils ont la peau noire nous renvoient à nos responsabilités. En tant que Fédération Internationale, que fait l’Union Cycliste Internationale (UCI) pour assurer la diversité dans le cyclisme, sport olympique et paralympique, mais qui garde un ancrage fort en Occident et qui reste encore majoritairement pratiqué dans des pays et par des populations relativement favorisés économiquement ?
Le respect de la diversité est inscrit dans nos textes fondamentaux. Nos Statuts sont sans équivoque sur le devoir d’assurer « l’égalité de tous les membres et de tous les sportifs, licenciés et officiels, sans discrimination raciale, politique, religieuse, de genre ou autre. » Notre Code d’éthique, actualisé ces dernières années, déclare : « Les personnes soumises au présent Code ne doivent en aucun cas adopter une attitude, ni utiliser un propos dénigrant ou tout autre moyen susceptible de porter atteinte à la dignité humaine d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison, notamment, de la couleur de sa peau, sa race, sa religion, ses origines ethniques ou sociales, ses opinions politiques, son orientation sexuelle, un handicap ou tout autre motif portant atteinte à la dignité humaine. »
Notre Fédération est intimement associée au symbole de l’arc-en-ciel – représentation des cinq continents – que l’on retrouve frappé sur le maillot légendaire de Champion du Monde UCI. Tous les ans, nous organisons des Championnats du Monde UCI pour chacune des huit disciplines, destinés aux équipes de nos 196 Fédérations Nationales. La diversité est une réalité. En 2019, nos Championnats du Monde UCI sont allés sur trois continents (Amérique du Nord, Asie et Europe). Le Yorkshire, en Grande-Bretagne, a accueilli 1072 coureurs en provenance de 67 nations dans le cadre des Championnats du Monde Route UCI. En 2025, comme un nouveau pas en avant significatif, ces mêmes Championnats du Monde UCI iront en Afrique. Ce sera une première dans les 120 ans d’histoire de notre Fédération. Pourtant, malgré les chiffres nous savons que toutes les nations ne sont pas armées de la même façon pour amener des coureurs au plus haut niveau et leur permettre de se réaliser professionnellement dans le cyclisme. Alors l’UCI intervient à la base, au niveau des jeunes et de l’encadrement.
De 2002 à 2018, notre centre de formation, le Centre Mondial du Cyclisme UCI (CMC UCI), dans nos locaux à Aigle, en Suisse a suivi plus de 2200 athlètes, mais aussi entraîneurs et autres métiers du cyclisme, issus des cinq continents. Un accompagnement qui met régulièrement les athlètes sur orbite : en 2020, la Trinidadienne Teniel Campbell a rejoint les rangs de la formation Valcar–Travel & Service, une équipe italienne de cyclisme sur route de catégorie continentale (2e division). En 2015, l’Erythréen Daniel Teklehaimanot est devenu le premier athlète d’Afrique sub-saharienne à porter le maillot à pois de Meilleur Grimpeur sur le Tour de France. Cette même année, la Vénézuélienne Stefany Hernandez est devenue Championne du Monde BMX UCI avant de monter sur la troisième marche du podium aux Jeux Olympiques de Rio. Avant elle, la spécialiste sur piste chinoise Guo Shuang a multiplié les médailles aux JO 2008 et 2012. Au total, ce sont 22 médailles olympiques et 78 médailles de Champions du Monde UCI à mettre au crédit du CMC UCI et de ses cinq centre-satellite à travers le monde, comme celui de Paarl en Afrique du Sud.
En ligne avec la feuille de route de notre Fédération, l’Agenda 2022, nous avons accompagné en 2019 plus de 120 projets portés par les Fédérations Nationales et les Confédérations Continentales dans le cadre du programme de Solidarité UCI, pour un montant de 2M de Francs suisses. L’an dernier, l’UCI a alloué un montant global de 5M Francs suisses pour ses actions en faveur de la formation et du développement du cyclisme dans le monde. Ce budget est financé par la contribution olympique que reçoit l’UCI - troisième sport aux JO par le nombre de médailles – après chaque édition des Jeux Olympiques et Paralympiques. Cette manne permet à l’UCI de contribuer à la diversité dans notre sport. Pour que le cyclisme soit ouvert à tous, indifféremment des origines. Car l’arc-en-ciel a besoin de toutes les couleurs.