La Suissesse Zoé Claessens n'avait que 18 ans lorsqu'elle est arrivée pour la première fois au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI, à Aigle, en Suisse, en 2019. Elle avait beaucoup d'ambition mais peu de connaissances en matière d'entraînement et de compétition au niveau Elite. Mais elle a très vite progressé. L'entraîneur de BMX Racing du CMC UCI n'était autre à l'époque que le Champion du Monde UCI 2013 Liam Phillips, et elle a trouvé un modèle en la personne de l'une de ses partenaires d'entraînement, la Danoise Simone Christensen, qui avait déjà remporté plusieurs médailles au niveau européen ainsi que le bronze aux Championnats du Monde UCI en 2015.
« Quand je suis arrivée, j'étais la petite nouvelle. Je n'avais pas beaucoup d'expérience. J'avais participé à quelques manches de Coupe du Monde UCI, mais mes résultats n'étaient pas très bons. Simone a été mon exemple. Grâce à elle, j'ai beaucoup appris. »
Les deux années qui ont suivi ont été une succession de progrès avec des hauts (après avoir remporté la médaille de bronze chez les Juniors aux Championnats du Monde BMX UCI 2019, elle a décroché l'argent chez les Elites en 2022 et a été sacrée Championne d'Europe en 2021) et quelques déceptions (elle est tombée en demi-finale des Jeux Olympiques de Tokyo 2020).
Fin 2022, Zoé a intégré le programme de l'armée suisse destiné aux sportifs d’élite, ce qui lui a permis de s'entraîner à plein temps pendant quatre mois. A la fin du programme, en mars 2023, elle s'est installée dans le sud de la France pour partager un appartement avec une autre ancienne athlète du CMC UCI, la Japonaise Sae Hatakeyama. Elles se sont entraînées chaque jour sur la piste de Sarrians, site ayant accueilli une manche de la Coupe du monde BMX Racing UCI.
« Mon séjour en France m'a aidée à grandir, à la fois en tant qu'athlète et en tant que personne », déclare Zoé, qui ajoute qu'ayant grandi dans une famille nombreuse, elle avait déjà l'habitude d'être indépendante et de se débrouiller seule.
Sa progression continue en 2023 lui a permis de remporter son deuxième titre de Championne d'Europe, peu après une déception aux Championnats du Monde de Cyclisme UCI de Glasgow, en Ecosse (Royaume-Uni), où elle a chuté en finale après avoir passé les qualifications sans problème.
« Dans l'ensemble, je pense que je me suis améliorée pendant mon année à l’étranger, mais j'aurais aimé obtenir plus de résultats » , avoue-t-elle. Liam Philips, aujourd'hui Manager de la performance au CMC UCI, a corrigé certains aspects techniques après avoir visionné les vidéos qu'elle lui envoyait depuis Sarrians.
« Mais ce n'est pas vraiment la même chose que d'avoir un entraîneur avec soi au même endroit, reconnaît-elle. C'était une très bonne expérience et j'ai beaucoup appris, mais j'ai réalisé que je suis mieux en Suisse, et surtout au Centre Mondial du Cyclisme UCI. »
L'année dernière, sa pause de fin de saison a commencé plus tôt que prévu en raison d’un Covid-19 contracté en Argentine lors des épreuves finales de la Coupe du Monde BMX Racing UCI 2023.
Ce n'était pas la façon dont elle avait envisagé de terminer la saison, mais elle a rapidement mis sa frustration derrière elle et est arrivée à Aigle pour commencer son programme d'entraînement hivernal en décembre.
Avec le reste du groupe BMX Racing du CMC UCI et l'actuel entraîneur du centre, Twan van Gendt (Champion du Monde UCI en 2019), elle vient d'arriver en Australie pour se préparer aux premières manches de la Coupe du Monde BMX Racing UCI 2024 : à Rotorua, en Nouvelle-Zélande, les 10 et 11 février, puis à Brisbane, en Australie, deux semaines plus tard. Ce sera un début intense pour une saison qui le sera tout autant.
« L'objectif principal de l'année sera les Jeux Olympiques, mais aussi les Championnats du Monde UCI à Rock Hill (Etats-Unis). Il y a beaucoup de courses importantes et je ne veux pas me concentrer uniquement sur les Jeux Olympiques. Pour moi, les manches de la Coupe du Monde UCI et les Championnats d'Europe sont également très importants. La saison sera longue, mais c'est cool. »
L'athlète suisse est consciente de son nouveau rôle au sein du groupe du CMC UCI : « J'avais l'habitude de me tourner vers Simone et je pense que certaines autres pourraient maintenant se tourner vers moi comme exemple, mais je ne veux pas être la meneuse.
« Le plus important est que nous nous entraînions ensemble et que nous nous entendions bien. C'est comme cela que le Centre m'a toujours aidé. S'entraîner avec d'autres athlètes, voir comment ils abordent les choses et observer est une aide énorme.
« Je suis très heureuse d'être de retour ! »