Les trois manches de la Coupe du Monde Route Paracyclisme UCI 2024 seront particulièrement importantes cette année, car les athlètes se préparent à d'autres confrontations majeures : les Jeux Paralympiques de Paris, qui auront lieu du 28 août au 8 septembre, et les Championnats du Monde Route et Route Paracyclisme UCI combinés, qui se dérouleront deux semaines plus tard à Zurich, en Suisse.
La saison commencera déjà ce week-end en Australie, où Adélaïde accueillera la première manche de la Coupe du Monde Route Paracyclisme UCI 2024, dans le cadre du Santos Tour Down Under Festival. Les meilleurs paracyclistes de la planète se donneront ensuite à fond lors des deuxième et troisième manches, qui se dérouleront respectivement du 2 au 5 mai et du 16 au 19 mai. Ces épreuves se dérouleront en Europe, dans des lieux qui restent à confirmer. On y attend notamment cinq stars du paracyclisme, qui chercheront déjà à impressionner à Adélaïde...
Hommes B : Bangma et Bos toujours dominateurs ?
Les superstars néerlandaises des épreuves de tandem, Tristan Bangma et Patrick Bos, seront l'une des attractions les plus en vue à Adélaïde. Aux Jeux Paralympiques d'été de 2016 à Rio (Brésil), Bangma avait remporté l'or dans le kilomètre contre la montre sur piste avec son pilote Teun Mulder. Cinq ans plus tard, aux Jeux Paralympiques de Tokyo 2020, il avait remporté sa deuxième médaille d'or sur piste, cette fois dans la poursuite individuelle, avec Bos. Le duo avait aussi remporté l'argent dans la course en ligne masculine.
Depuis, ils ont poursuivi leur ascension vers la gloire lors des Championnats du Monde UCI sur piste et sur route, notamment en 2023 à Glasgow, en Ecosse (Royaume-Uni), où les fusées Oranje ont battu le record du monde de la poursuite individuelle avant de remporter l'or, avec une moyenne de plus de 60 km/h pour un temps de 3:58.766. Ils ont ensuite battu leurs compatriotes Vincent ter Schure et le pilote Timo Fransen en route vers l'or dans le contre-la-montre sur route.
Femmes T1 : l’âge n’est qu’un chiffre
La Canadienne Shelley Gautier (classe T1) a 54 ans, mais elle ne montre aucun signe de déclin à l’approche des grands rendez-vous de 2024, plus de 15 ans après avoir remporté son premier titre mondial UCI. Au fil des années, elle a été couronnée Championne du Monde UCI à 18 reprises et a remporté une médaille de bronze en contre-la-montre aux Jeux Paralympiques de Rio 2016.
Titulaire d’un diplôme en éducation physique et en kinésithérapie, elle a lancé en 2014 la Shelley Gautier Para-Sport Foundation, pour « promouvoir des modes de vie sains et actifs par le biais d'activités physiques adaptées pour les personnes avec un handicap ». Pour cela, sa fondation, entre autres initiatives, cherche à fournir des tandems avec un pilote pour les personnes ayant des déficiences visuelles et a fait appel à des bénévoles qualifiés pour former des personnes à l’utilisation des vélos à main.
Hommes C1 : Ten Argilés de retour pour de nouveaux exploits
L'athlète espagnol Ricardo Ten Argilés a débuté son parcours paralympique en tant que nageur, remportant trois médailles d'or après avoir fait ses débuts à Atlanta en 1996.
Aujourd'hui, il s'est fait un nom dans le paracyclisme, qu'il a adopté à la fin de la saison 2017, devenant rapidement l'homme à battre dans la classe C1. Bien qu'il ait manqué une médaille individuelle aux Jeux Paralympiques de Tokyo 2020, il a remporté le bronze dans la vitesse par équipes mixte C1-5.
L'année dernière, Ten Argilés a remporté cinq médailles lors des Championnats du Monde de Cyclisme UCI en Ecosse : sur la route dans le contre-la-montre (or), ainsi que sur la piste dans le scratch et l'omnium (or), la poursuite individuelle (argent) et la vitesse par équipes (bronze).
Femmes C4 : Petricola à domicile
En avril dernier, la star australienne de la classe C4, Emily Petricola, se remettait encore de problèmes physiques : « Cette année a été consacrée à la reconstruction. 2022 n'a pas été une année formidable pour moi sur le plan physique. Je me suis blessée au dos et j'ai aussi eu le Covid. J’étais en difficulté aux Mondiaux sur route et sur piste, et mon corps n’en pouvait plus face à la sclérose en plaques. Alors j’ai fait une pause. J'ai commencé à construire une base à partir de la fin de l'année et je suis lentement en train de devenir plus forte. »
C'est ce que nous disait la star australienne de la catégorie C4, Emily Petricola, au début de l'année dernière. Quelques mois plus tard, en août 2023, l'athlète de 43 ans écrivait sur Instagram : « Les Super Championnats du Monde sont finis pour moi ! Une médaille d'or dans l'IP [poursuite individuelle], et l'argent dans le chrono sur route et la course en ligne. »
En 2024, Petricola a déjà poursuivi sa résurgence en remportant l’or dans le contre-la-montre et la course en ligne des Championnats Nationaux d’Australie. Elle est également une cycliste sur piste accomplie, qui a remporté l'or paralympique dans la poursuite individuelle féminine de la classe C4 à Tokyo.
Hommes H4 : Frühwirth
En grandissant dans une ferme autrichienne Thomas Frühwirth s’est forgé une éthique de travail impressionnante. Le résultat pour le vélo à main ? Trois médailles paralympiques : les médailles d'argent du contre-la-montre et de la course en ligne à Tokyo, après la médaille d'argent du contre-la-montre glanée à Rio en 2016. Il a également remporté quatre médailles d'argent aux Championnats du Monde UCI, ainsi que le bronze dans la course en ligne lors des Championnats du Monde de Cyclisme UCI de l'année dernière à Dumfries et Galloway, en Ecosse. Frühwirth possède trois médailles d'or européennes en paracyclisme et est également un triathlète accompli : en 2022, il est devenu le détenteur du record du parcours de l'Ironman d'Hawaï avec un temps étonnant de 8:15:39.
Divisions sportives du paracyclisme
C - Cycles (vélos conventionnels avec adaptations si nécessaire)
T - Tricycle (vélo à trois roues)
B - Tandem (athlètes avec déficience visuelle et pilote)
H - Vélo à main.
Les divisions C (1-5), T (1-2) et H (1-5) sont divisés en différentes classes sportives, le nombre le plus bas indiquant une déficience plus importante.