Pour les milliers de coureurs qui ont participé ce week-end aux Championnats du Monde Gravel UCI Bolero 2024 de la Flandre, en Belgique, la course faisait partie d'un programme qui s'étendait sur toute une saison. Pour donner le meilleur d'eux-mêmes, ils s’étaient préparés méticuleusement, avaient travaillé sur leurs points faibles et avaient appris de leurs erreurs passées dans le but d'améliorer leurs performances.
On peut dire la même chose de l'équipe à l'origine des initiatives de durabilité de l'événement.
Comme le souligne Kevin McMullan, Responsable Impact chez EventFlanders : « Il est important d'adopter une approche systémique et approfondie de la durabilité pour obtenir de meilleurs résultats événement après événement. Nous avons mis au point toute une méthodologie qui nous permet, pour chaque événement, de définir des objectifs à long terme auxquels l'événement doit contribuer. Ensuite, nous évaluons l'événement en fonction de la manière dont il est parvenu à atteindre ces objectifs d'impact ».
Kevin McMullan est membre du groupe de travail sur la durabilité qui a élaboré un plan de durabilité pour les Championnats du Monde Gravel UCI Bolero organisés par Golazo Sports. La société néerlandaise Green Events a donné son avis sur le plan et prépare actuellement une évaluation de ses différents aspects. Outre le calcul des émissions de CO2 de l'événement, l'évaluation portera sur 13 domaines allant de la consommation d'eau et d'énergie, de la restauration et des matériaux, à des aspects sociaux tels que l'accessibilité, l'inclusion, le fair-play et la sécurité.
Comme le souligne Kevin McMullan, un événement tel que les Championnats du Monde Gravel UCI Bolero pose des problèmes spécifiques par rapport à de nombreux festivals et événements culturels : « C'est assez difficile, et différent d'un festival où l'on se trouve toujours au même endroit, sur le même site et à la même période de l'année. Il est plus facile de mesurer et de progresser si l'on a toujours la même base de travail ».
Il souligne que la protection de la biodiversité représente un défi particulier pour l'événement en Flandre. Les courses traversaient certaines des zones naturelles les plus précieuses et les plus protégées du pays, qui font partie du réseau européen Natura 2000. Selon Kevin McMullan, la présence d’un représentant de l'organisation locale de protection des forêts, l'Agence pour la nature et les forêts (ANB), est indispensable et précieuse pour le groupe de travail sur la durabilité : « Ils sont impliqués depuis le tout début. Cet événement est une grand défi pour eux. Ils étaient sceptiques. Et à juste titre. Il était donc important pour nous de bien faire les choses. Nous ne voulions pas d'un grand nombre de personnes disséminées dans la forêt, piétinant la végétation et faisant beaucoup de bruit. »
Pour minimiser l'impact négatif sur la réserve naturelle, l'objectif était d'attirer les spectateurs loin des forêts et dans des fan zones équipées d'écrans géants et stratégiquement placées pour que les fans puissent voir les coureurs passer plusieurs fois.
Cela a-t-il fonctionné ? La réponse viendra des données collectées par un opérateur de téléphonie mobile qui a compté le nombre de personnes présentes dans la forêt. Ces données seront comparées à un comptage manuel du nombre de spectateurs dans les zones réservées aux supporters. Des données sont également collectées concernant le nombre de visiteurs dans les Forêts du Brabant le week-end précédant et le week-end suivant l'événement.
« Nous pourrons comparer les trois week-ends et voir quel a été l'impact des Championnats. Avant l'événement, nous n'avions aucune idée du nombre de personnes qui viendraient et où elles se positionneraient. Bien qu'il ne s'agisse pas des premiers Championnats du Monde Gravel UCI, c'est une première pour la Flandre. Et comme pour beaucoup d'événements cyclistes, la Flandre attire plus de monde que d'autres sites parce que nous sommes fous de cyclisme ».
Chacun des 13 domaines du plan de durabilité de l'événement sera évalué sur une échelle de 1 à 5, 1 étant le strict minimum. Cela permettra à EventFlanders de se concentrer sur les domaines qui obtiennent un score moins élevé lors de la préparation d'un événement futur, par exemple les Championnats du Monde Route Paracyclisme UCI 2025 qui se tiendront à Renaix au mois d'août prochain.
Kevin McMullan résume la situation de la manière suivante : « Chez EventFlanders, nous considérons les grands événements comme des leviers pour avoir un impact à long terme. Nous nous efforçons de maximiser les effets positifs de nos événements sur l'économie, la réputation et la société, tout en essayant de minimiser les effets négatifs sur l'environnement. Si l'équilibre n'est pas bon, pourquoi se donner la peine d'organiser des événements ? »