Les Championnats du Monde Gravel UCI Bolero 2024 vus par les nouveaux Champions du Monde UCI

Les stars néerlandaises reviennent sur leur récente victoire

Marianne Vos est souvent considérée comme la plus grande cycliste de tous les temps, tandis que son compatriote néerlandais Mathieu Van der Poel est souvent surnommé le « Hollandais volant ».

Tous deux ont fait honneur à leur surnom et à leur réputation en remportant les Championnats du Monde Gravel UCI 2024 dans la Flandre, en Belgique, le week-end dernier. Ils n'étaient pas seulement ravis de leur nouveau maillot arc-en-ciel, ils se sont également fait plaisir d’une course qui comprenait environ 60 % de terrain non asphalté, avec un départ de Halle et une boucle finale autour de Louvain. Ils nous parlent de la compétition après avoir conquis les Forêts du Brabant.

Vos sur son duel avec Kopecky pour dominer une nouvelle discipline

« Le gravel est quelque chose d'assez nouveau, mais c'est un Championnat du Monde, alors on essaie de faire de son mieux », a déclaré Vos après avoir remporté un 14e maillot arc-en-ciel, dans une quatrième discipline. Elle avait ouvert son palmarès avec des titres mondiaux UCI en cyclo-cross et sur route en 2006, lorsqu’elle avait remporté ses premiers maillots arc-en-ciel dans la catégorie Elite, à l'âge de 18 ans. « Bien sûr, dans le sport les choses se passent parfois comme on le souhaite et parfois elles ne se passent pas comme prévu », dit-elle aujourd'hui.

A 37 ans, la balance continue de pencher en sa faveur, avec des succès dans l’UCI Women's WorldTour cette saison dans l'Omloop Nieuwsblad, l'Amstel Gold Race Ladies Edition, La Vuelta España Femenina by Carrefour.es (deux victoires d'étape) et le maillot vert du Tour de France Femmes avec Zwift, ainsi que la médaille d'argent dans la course en ligne des Jeux Olympiques avant de glaner l’or aux Mondiaux UCI de gravel.

Dans la Flandre, la course féminine a été intense, la Belge Lotte Kopecky, Championne du Monde UCI sur route en titre, mettant la pression dès le départ. « Nous étions en fait assez longtemps dans un groupe assez important, mais ensuite, dans une partie plus difficile, Lotte a imposé un rythme très soutenu », a déclaré la future gagnante.

« C'était bien sûr agréable d'être à l'avant avec Lotte, mais on sait que ce sera difficile aussi. C'est une coureuse de grande classe et c'était vraiment super de courir ensemble ici, surtout avec cette foule. »

Vos a essayé de lâcher sa rivale belge dans les derniers kilomètres, mais Kopecky n'a pas pu être distancée sur son terrain. « Je n'étais pas confiante pour le sprint, c'est sûr, admet Vos, mais je savais aussi qu'il était difficile de s'échapper, alors quand j'ai vu que je n'allais pas y arriver, j'ai décidé d'attendre ». Sa patience a finalement été récompensée de manière spectaculaire.

Van der Poel explique pourquoi il a mis la pression si tôt

Van der Poel était également ravi de sa nouvelle conquête, remportant un deuxième maillot arc-en-ciel cette année, huit mois après avoir remporté les Mondiaux UCI de cyclo-cross : « C'est évidemment super agréable de terminer la saison de cette façon. C'est super agréable d'ajouter un autre maillot arc-en-ciel à la collection, qui plus est dans une discipline différente ».

Il a remporté ses premiers titres mondiaux UCI chez les Juniors, avant six triomphes en cyclo-cross chez les Elites (en 2015, 2019, 2020, 2021, 2023 et 2024), un sur la route (en 2023), et maintenant en gravel, faisant de 2024 la deuxième année consécutive où il remporte des titres dans deux disciplines distinctes. C'est une illustration de sa polyvalence, et il pense toujours au mountain bike.

« C'est agréable de cocher cette case, a déclaré le vainqueur. Le gravel devient extrêmement populaire, et j'en fais beaucoup moi-même, alors oui, ça me fait très plaisir. C'était une course très difficile, mais je l'ai appréciée ».

Le terrain était exigeant, le peloton très relevé, mais Van der Poel a lui-même contribué à rendre la course difficile au vu de son rythme implacable qui a conduit à des écarts importants à l'arrivée.

« Je voulais rendre le parcours aussi difficile que possible, car je savais que cela pourrait me mettre en difficulté si nous arrivions avec un grand groupe dans la dernière boucle, a expliqué Van der Poel. C'est pourquoi j'ai essayé de pousser tout le monde à la limite assez tôt dans la course.*

Le Néerlandais s'est échappé avec le Belge Florian Vermeersch – « nous avons bien travaillé ensemble » - avant de finalement lâcher son dernier rival pour se frayer un chemin en solitaire vers la victoire plutôt que de compter sur sa vitesse au sprint : « On ne sait jamais. Je dois dire que j'ai aussi mal aux jambes. Dans un sprint, on ne sait jamais, surtout sur un vélo de gravel. C'est pourquoi j'ai essayé une fois de plus dans la partie la plus délicate du parcours. Je me suis retrouvé seul devant. C'est toujours agréable de passer la ligne comme ça ».