Les Championnats du Monde Gran Fondo UCI 2023 feront partie du plus grand événement cycliste jamais organisé lorsque les Championnats du Monde de Cyclisme UCI se dérouleront à Glasgow et à travers l'Ecosse du 3 au 13 août. Parmi les 13 Championnats du Monde UCI distincts qui se dérouleront sur 11 jours, ceux du gran fondo auront lieu le 4 août (courses en ligne à Perth et Kinross) et le 7 août (contre-la-montre individuels à Dundee et Angus).
Tous les participants se seront qualifiés lors de l'un des événements organisés dans le monde entier dans le cadre de la Série Mondiale Gran Fondo UCI.
Parmi eux, on retrouvera la Slovène Laura Šimenc (32 ans, Professeure à la Faculté vétérinaire de l'Université de Ljubljana) et l'Autrichien Stefan Kirchmair (34 ans, architecte et entraîneur). Tous deux défendront le maillot arc-en-ciel décroché dans la course en ligne l'année dernière à Trente (Italie), où ils ont non seulement remporté l’épreuve de leur catégorie d’âge, mais également réalisé les meilleurs temps toutes classes d’âge confondues.
Tous deux sont des athlètes phénoménaux habitués à briller dans le monde virtuel de Zwift l'hiver avant de prendre la route pour remporter des gran fondos et établir de nouveaux KOM (King of the Mountain) et QOM (Queen of the Mountain), parfois devant les plus grands noms du cyclisme professionnel.
Que représente pour vous le fait d’être Champion/Championne du Monde UCI et de porter le maillot arc-en-ciel ?
Laura Šimenc (L. S.) : C'est incroyable ! J'aime ce maillot, surtout parce que je l'ai remporté dans la course en ligne. J'ai été deux fois Championne du Monde UCI du contre-la-montre, alors je voulais vraiment le revêtir à nouveau après la course en ligne, tant d’années plus tard [sa précédente victoire remontait à 2018] ! En plus, le parcours était très exigeant, alors je ne m'y attendais pas du tout, et j'étais super contente. Le maillot est super. Je le porte à chaque course à laquelle je participe cette année pour en profiter à fond tant que ça dure !
Stefan Kirchmair (S. K.) : Je me suis de plus en plus intéressé aux Mondiaux UCI et à la Série Mondiale Gran Fondo UCI ces dernières années, et j’en ai fait un vrai objectif l'année dernière. Trente est l'un de mes endroits préférés. C'est à seulement 200 kilomètres de chez moi, et j'y suis allé très souvent pour m'entraîner. C'était mon objectif principal de l'année et j'étais très content de gagner là-bas. Avec le maillot, tout le monde te regarde, tu dois faire beaucoup plus de travail, surtout maintenant que j'ai décidé de faire plus de courses et de gran fondos en Italie. Il y a donc beaucoup plus de pression dans les courses. Mais c'est aussi une grande opportunité, et j'ai remarqué beaucoup plus d'attention de la part des médias lorsque je gagne des courses maintenant.
Quelles sont les qualités qui vous permettent de briller dans les gran fondos, sur Zwift, dans la chasse aux KOM… ?
S. K. : Mes capacités ont beaucoup évolué au fil des années où j'ai fait du sport. Quand j'étais enfant, je jouais aux échecs et faisais du tir avec une carabine à air comprimé. Puis à 16 ans, j'étais le plus jeune participant à l'Ötztaler, et ça s'est super bien passé. Je me suis tourné vers le cyclisme, mais il était déjà tard. Je n’ai pas trouvé l'opportunité de faire carrière, mais en faisant des courses comme le Tour d'Autriche, je me suis rendu compte que j’étais doué pour grimper et pour les efforts longs. C'est pour ça que j'ai opté pour les gran fondos : on peut trouver de super parcours avec de belles montées difficiles. J'ai dû arrêter en 2015 à cause de blessures. J'ai essayé Zwift quelques années plus tard, et ça m'a vraiment accroché. J'étais un athlète vraiment différent à l'époque, plus lourd et plus explosif. Et il est facile de se tourner ensuite vers la chasse aux KOM, car ce sont des efforts courts dans les deux cas. J'ai vraiment travaillé sur les accélérations, et cela m'a aussi aidé dans les Mondiaux UCI, qui sont une course de quatre heures et quelque, pas six ou sept comme certains gran fondos.
L. S. : Je suis assez forte dans les montées, peut-être pas la meilleure, mais je peux tenir le coup et ensuite devancer mes rivales parce que je suis grande et assez explosive. Je suis aussi douée pour rouler dans le peloton. Si je suis avec un bon groupe de coureuses, je peux bien travailler avec elles. Je ne suis pas une sprinteuse typique ou une pure grimpeuse. J'aime aussi les descentes. J'ai développé ces qualités avec un groupe d'amis, principalement des hommes. Ils sont tous plus explosifs, meilleurs grimpeurs, meilleurs en descente… Vous devez donc suivre ou abandonner, et cela a amélioré mes capacités dans tous les domaines. C’est pareil en course. Je ne veux pas travailler un seul aspect, j'essaie de tout couvrir. Je veux juste m'amuser et tout faire sur mon vélo.
Comment se présente votre année 2023 en tant que Champion/Championne du Monde UCI en titre ?
L. S. : Je me sens bien, mais nous n'avons pas eu beaucoup de beau temps pendant l'hiver, alors je ne me suis pas beaucoup entraînée à l'extérieur jusqu'en mars. J'ai fait deux gran fondos en Italie en mars. Au début, c'était un peu un choc pour mon corps, mais ensuite je me suis sentie mieux. J'ai terminé première et deuxième à Sanremo et Alassio. Ensuite, je suis allée sur l'Istria Gran Fondo, qui est aussi une course de qualification pour les Mondiaux UCI écossais. J'étais déjà qualifiée, mais c'est presque ma course à domicile, et j'ai remporté le chrono et la course en ligne. C'était parfait et ça m'a montré que la forme revenait. Maintenant, je veux être au top de ma forme pour la Maratona dles Dolomites (2 juillet) et en Ecosse. Mais ce n'est pas facile, car ce sont des courses assez différentes. Les Dolomites sont vraiment pour les grimpeuses tandis que Glasgow est plus punchy, et je ferai aussi le contre-la-montre.
S. K. : Le grand changement après mon titre de Champion du Monde UCI a été que j'ai décidé de rejoindre une équipe italienne (Sildom Garda) pour participer à davantage d'événements en Italie. Là-bas, presque tous les gran fondos majeurs ont lieu en mai et surtout en juin, jusqu'à la Maratona dles Dolomites. Je veux toujours faire de nouvelles courses, découvrir de nouvelles choses, et je pense que c'est l'un des événements les plus importants que je n'ai pas gagnés, alors c'est une grande source de motivation pour moi. Ensuite, je ferai L'Étape du Tour, une semaine seulement après la Maratona et je resterai en France deux semaines. Et puis j’irai en Ecosse.