Les stars slovènes rebondissent au sommet de l'UCI WorldTour

Tadej Pogačar et Primož Roglič ont retrouvé la victoire

Tadej Pogačar (UAE Team Emirates) et Primož Roglič (Jumbo-Visma) ont retrouvé la victoire dans les courses par étapes de l'UCI WorldTour en dominant respectivement Paris-Nice et Tirreno-Adriatico quelques mois après avoir été détrônés sur les Grands Tours.

C’est long, 273 jours… Cela correspond pourtant à la durée de la période sans succès slovène dans une course par étapes de l’UCI WorldTour qui vient de s'achever, depuis le triomphe de Primož Roglič sur le Critérium du Dauphiné 2022 jusqu'à ce dimanche, qui a vu le leader de la Jumbo-Visma remporter Tirreno-Adriatico, tandis que son compatriote Tadej Pogačar (UAE Team Emirates) s’offrait Paris-Nice pour sa première participation à la « Course au soleil ».

Les deux stars slovènes ont à nouveau imposé leur talent après avoir perdu le Tour de France (Pogačar avait été battu par le Danois Jonas Vingegaard après avoir remporté les deux éditions précédentes de la Grande Boucle) et la Vuelta Ciclista a España (Roglič, vainqueur des trois éditions précédentes, avait quitté la dernière édition sur chute alors que Remco Evenepoel remportait son premier Grand Tour). Paris-Nice était la première course par étapes de l’UCI WorldTour disputée par « Pogi » depuis le Tour (il a remporté entre-temps des épreuves d’un jour comme le Grand Prix Cycliste de Montréal et Il Lombardia). « Rogla » signait lui sa rentrée sur Tirreno-Adriatico, sa première course depuis La Vuelta (à l’issue de laquelle il s’était fait opérer d’une épaule).

Pogačar et Roglič ont désormais tous les deux remporté des courses par étapes de l’UCI WorldTour chaque année depuis 2019. La série victorieuse de Roglič remonte même à ses succès dans les éditions 2018 de l’Itzulia Basque Country et du Tour de Romandie. A eux deux, ils cumulent 20 victoires dans les classements généraux des épreuves par étapes de la plus prestigieuse série du cyclisme sur route.

Pogačar s’élève avec le soleil

La reprise de Tadej Pogačar en a surpris plus d'un. Il était attendu sur l'UAE Tour, les Strade Bianche et Tirreno-Adriatico, épreuves qu'il avait dominées l’année précédente… mais il a finalement pris la direction de l'Espagne, où il a survolé la Jaen Paraiso Interior et la Vuelta a Andalucia Ruta Ciclista del Sol, avant de filer vers la France, pour sa première participation à Paris-Nice, la course que Roglič avait remportée l'an dernier après avoir quitté la course en 2021 sur chute lors de la dernière étape, sur laquelle il portait le maillot jaune.

Pogačar s’est évité pareilles mésaventures durant la course de huit jours qui se termine traditionnellement par une étape explosive dans les collines de la région niçoise. Non seulement le prodige slovène (il n'a encore que 24 ans) a contenu la pression de rivaux tels que David Gaudu (2e au classement général final avec Groupama-FDJ) et Jonas Vingegaard (3e avec Jumbo-Visma), mais il a assis sa supériorité avec emphase, s’offrant sa troisième victoire d'étape de la semaine avec une attaque en solitaire sur l'emblématique Col d'Eze.

En 81 éditions, c'est la 20e fois que le leader de Paris-Nice scelle sa victoire au général par un succès dans la dernière étape. A 17 reprises, ce succès est intervenu dans un contre-la-montre individuel, le plus souvent sur le col d'Eze (Eddy Merckx a été le premier à le faire, en 1969, et Richie Porte celui qui l’a le plus récemment imité, en 2013). Pogačar n'est que le 3e à le faire dans une étape en ligne, après les Français Louison Bobet (1952) et Jean-Pierre Munch (1953) il y a sept décennies.

« C'était mon rêve de gagner Paris-Nice, et maintenant que je l'ai fait, c'est incroyable, s’est réjoui Pogačar avec un large sourire et sur un ton léger. Même si je ne gagne plus rien jusqu'à la fin de la saison, ce sera quand même pas mal. » Mais soyez assuré qu'il prépare de nouveaux assauts, avec une grosse campagne de Classiques avant son retour sur le Tour de France.

Roglič retrouve l'Italie avec succès

Comme Pogačar, Roglič a apporté des modifications de dernière minute à son programme de début de saison. Et ça lui a plutôt bien réussi. Tirreno-Adriatico était sa première course par étapes italienne depuis le Giro d’Italia 2019, lorsqu’il avait signé son premier podium sur un Grand Tour (3e). C'était aussi sa première participation à la « Course des deux mers » depuis 2019, édition qui l’avait vu prendre le meilleur sur Adam Yates avec une marge infime au classement général (1'').

Depuis, Roglič est devenu l'un des coureurs les plus titrés dans les courses d'une semaine et il a été particulièrement dominateur ces derniers jours en Italie. Prudent dans les premières étapes, il s’est offert un premier coup gagnant à Tortoreto (4e étape), où il a devancé Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step) dans un sprint en montée. A la fin de la journée, Lennard Kämna (Bora-Hansgrohe) portait le maillot bleu de leader. Mais Roglič était prêt à frapper.

Le champion slovène a ensuite remporté les 5e et 6e étapes, à Sassotetto-Fonte Lardina et Osimo. Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) a dominé le dernier sprint, à San Benedetto del Tronto, où Roglič a triomphé à la fois au général, et dans les classements par points et de la montagne.

« Il y a une semaine, je m'attendais juste à souffrir, a déclaré Roglič. C'est encore mieux de gagner quand c'est inattendu. Ça fait du bien avant le Giro d'Italia aussi. » Avant de viser d'autres conquêtes en Italie, il est également attendu dans la Volta Ciclista a Catalunya, où il affrontera notamment Evenepoel.