Liège-Bastogne-Liège s’est déroulée pour la première fois en 1892, ce qui en fait la plus ancienne classique de l’UCI WorldTour et lui vaut d’être surnommée avec affection « La Doyenne ». C’est également l’une des plus prestigieuses classiques de la saison cycliste professionnelle, et incontestablement la plus exigeante de l’UCI WorldTour. Elle occupe le centre de la scène entre les cinq monuments qui incluent également Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et Il Lombardia.
La course aller-retour de 260 kilomètres traversant le massif des Ardennes belges met à rude épreuve l’endurance de tous les coureurs et leur capacité à effectuer une série de montées de plus en plus difficiles. Bastogne est traditionnellement le tournant de la course. Lors des premières éditions, cela permettait aux officiels de prendre un train pour se rendre en direction du sud où ils animaient un point de contrôle. Maintenant, Bastogne organise un prix spécial pour le sprint, dans le but de stimuler les attaques. Cela se déroule après 100 kilomètres. Neuf des dix montées classifiées sont situées sur le trajet de retour vers Liège, et des dizaines de montées non classifiées ainsi que des côtes plus courtes se combinent pour produire, dans les 100 derniers kilomètres, une fin de course extrêmement exigeante.
La Côte de la Haute-Levée, avec ses 3,6 kilomètres, est la plus longue montée classée, mais la pente n’est que de 5,6%. Par contre, la Côte de Stockeu qui la précède, longue de seulement un kilomètre, a une pente à 12,4%, tandis que la Côte de La Redoute (2 kilomètres à 8,9%) située au kilomètre 220 est l’endroit où traditionnellement la course s’anime sérieusement, quand les premières attaques importantes sont lancées. La Côte de La Roche-aux-Faucons (1,5 kilomètre à 9,3%) puis la Côte de Saint-Nicolas (1,2 kilomètre à 8,6%) contribuent à une fin de course palpitante. Depuis de nombreuses années, la course se termine dans la banlieue d’Ans, située au-dessus de Liège, où la montée progressive et un dernier virage à gauche créent une arrivée de course fertile en émotions fortes.
La météo peut aussi jouer un rôle important, contribuant à déterminer le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, par exemple quand la neige transforme la course en un combat pour la survie, comme en 1919, 1957 et 1980. Des dizaines de coureurs avaient alors abandonné la course à cause du froid, mais la neige avait inspiré Bernard Hinault qui avait lancé une attaque en solitaire à 80 kilomètres de l’arrivée et terminé la course en solitaire.
En 2014, Simon Gerrans (Orica GreenEdge) est devenu le premier vainqueur australien de Liège-Bastogne-Liège alors qu’il portait le maillot national vert et or de Champion d’Australie. Il a battu l’Espagnol Alejandro Valverde et le Polonais Michal Kwiatkowski après la chute de l’Irlandais Dan Martin dans le dernier virage, alors que ce dernier était à deux doigts de la victoire. Ces ultimes et dramatiques secondes sont des exemples de la cruauté et de la joie que la victoire peut procurer. Une seule image explique alors mieux qu’une longue description pourquoi Liège-Bastogne-Liège est aussi spéciale.