Dans le deuxième volet de notre série présentant le cyclisme féminin, gros plan sur Team Liv-Plantur. Lisez notre précédent article au sujet de BTC City Ljubljana.
Un nouveau maillot d’équipe a fait son apparition sur le podium de la manche d’ouverture de la Coupe du Monde Route Femmes UCI, aux Pays-Bas, le 14 mars. En prenant la deuxième place derrière la coureuse de Wiggle Honda Jolien D’Hoore au Boels Rental Ronde van Drenthe, Amy Pieters (Pays-Bas) a annoncé les intentions de l’équipe Liv-Plantur pour la saison 2015.
Cette saison est la cinquième pour Pieters au sein de l’équipe, qui a changé de nom cette année. Elle s’appelait précédemment Team Giant-Shimano. Liv et Plantur sont les marques féminines des deux principaux sponsors de l’UCI WorldTeam Giant -Alpecin.
A la même époque il y a un an, l’équipe féminine avait déjà marqué le peloton des Femmes de son empreinte en terminant aux deux premières places du Ladies Tour of Qatar (avec Kirsten Wild et Pieters), quelques jours avant la victoire de Pieters à l’Omloop Het Nieuwsblad.
Cette année, l’équipe a perdu Kirsten Wild, partie chez Hiteck Products UCK. Et même si les résultats de début de saison plus modeste de Pieters (9e au Qatar et 7e de l’Omloop) n’ont sans doute pas impressionné le peloton professionnel, cela fait partie du tableau de marche de Liv-Plantur. L’entraîneur de la formation Hans Timmermans explique : « L’an dernier, nous étions en super forme au Qatar, mais cette fois-ci, nous voulions être en bonne condition pour le début des courses printanières et les manches de Coupe du Monde Route Femmes UCI de Drenthe et de la Flèche Wallonne. Même dans cette optique nous devions être dans une forme correcte au Qatar, et Amy a démontré que c’était le cas. »
Un entraînement spécifique après le Qatar
Lors d’un camp d’entraînement organisé en Espagne après le Qatar, l’équipe est passée de l’entraînement en endurance aux exercices d’intensité pour préparer les classiques d’un jour. La chance n’a pas été de leur côté à l’Omloop Het Nieuwsblad, où Pieters a crevé puis eu un problème avec ses freins. « Mais j’ai vu qu’elle était à la hauteur », se réjouit Timmermans, dont l’avis a été confirmé ce week-end avec la deuxième place de sa protégée à Drenthe. Et l’équipe n’a pas l’intention de s’arrêter là.
« Lorsque vous visez le podium, vous pouvez aussi gagner, observe l’entraîneur. La différence entre cette année et la précédente, c’est que maintenant elles courent de manière plus agressive, note-t-il. Nous avions déjà montré cette attitude à la fin de la saison dernière. Nos leaders ont la classe mondiale et l’ensemble de l’équipe a fait des progrès l’année passée. Parfois, elles ressemblent à l’équipe masculine avec son train. »
Après les classiques, ce sera au tour des grimpeuses de l’équipe de montrer leurs couleurs. Claudia Hausler, vainqueur du Giro della Toscana en 2013 et de la Route de France l’an passé, sera l’atout numéro un de l’équipe avec la nouvelle recrue Sabrina Stultiens. Les deux coéquipières, qui avaient fait connaissance l’an passé lors de la cérémonie protocolaire de la Route de France, où Sabrina avait décroché le maillot de Meilleure Jeune, prépareront le reste de la saison lors d’un camp d’entraînement en haute altitude en mai.
Un environnement d’équipe stable
Au-delà du départ de Kirsten Wild, qui se concentrera dorénavant sur la piste, et l’arrivée de Sabrina Stultiens, l’équipe demeure stable, signe que les athlètes apprécient l’environnement dans lequel elles évoluent.
« C’est vraiment un groupe de filles agréable », se réjouit Lucy Garner, qui devrait faire son retour sur le circuit à la fin du mois après une blessure au genou. Elle entame sa troisième saison avec l’équipe qui l’avait prise sous son aile lorsqu’elle venait de passer professionnelle, à 19 ans. Mais même avec deux titres de Championne du Monde Junior à son actif, le changement avait été brutal.
« C’était une expérience difficile, aussi bien sur le vélo qu’en général, se rappelle la jeune coureuse qui avait quitté sa famille, ses amis, ses études et la Grande-Bretagne pour s’installer aux Pays-Bas. Mais l’équipe fonctionne si bien. Ils m’ont donné la chance de progresser comme coureuse, de voir comment j’allais me comporter dans le peloton. C’est quelque-chose que j’apprécie beaucoup.
« Oui, la première année a été dure, mais je pense que j’ai progressé comme coureuse et je me sens chez moi dans le peloton maintenant. »
Après le départ de Wild, Garner sera la leader de l’équipe pour les sprints : « C’est un rôle important à endosser mais je me réjouis de ces derniers kilomètres. Tout le monde a sa chance dans notre équipe. Je peux travailler pour une de mes coéquipières sur une course alors que ce sera à son tour de m’aider sur une autre course. »
Amy Pieters confirme : « C’est super de continuer à travailler avec la même équipe. Nous nous connaissons bien et c’est un atout. »